Lettre n° 3497

Par la grâce de D.ieu,
21 Iyar 5715,
Brooklyn,

Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
Le Rav Israël Zusman(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 17 Iyar, dans laquelle vous m’interrogez sur ce que je vous ai écrit(2), l’affirmation selon laquelle le premier point se trouvant à l’extérieur de la source peut d’ores et déjà être qualifié d’extérieur. Vous me demandez ce que cela veut dire.

Les expressions “ partie révélée et partie cachée de la Torah ” ou encore “ corps et âme de la Torah ” permettent d’établir que chaque élément, avec toutes les parties qui le constituent, présente deux aspects à la fois, l’un révélé et l’autre caché. Or, d’après la partie révélée de la Torah, le premier point extérieur à la source ne lui appartient déjà plus. Il doit donc en être de même, dans la dimension profonde et spirituelle. Vous consulterez, à ce sujet, les Rechimot du Tséma’h Tsédek sur les Tehilim, pages 118 et 119, paragraphe 8.

Concrètement, les ‘Hassidim, y compris ceux qui sont réellement les plus âgés, doivent savoir que l’étude d’un discours ‘hassidique ou la prière fervente sont effectivement la source proprement dite, mais qu’elle n’apporte, en revanche, aucune garantie sur ce qui se passera par la suite. Un effort reste nécessaire pour que la motivation de la prière et de l’étude se prolongent sur l’instant suivant.

Il en est ainsi, même si la préoccupation de cet instant(3) est liée à cette prière fervente ou à l’étude de ce discours, par exemple s’il s’agit de lire des Tehilim ou d’apprendre la Torah à l’issue de la prière. En effet, la partie révélée de la Torah souligne la nécessité de s’assurer que la source n’est pas coupée du réservoir(4) qui se trouve sur son côté, comme l’établissent la Michna, la Guemara et les Décisionnaires.

Vous évoquez ce que vous n’avez pas mérité d’obtenir et vous me demandez s’il peut en être ainsi pour celui qui étudie la Torah publiquement. Vous connaissez le récit de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, qui apparaît également dans un fascicule(5), établissant qu’il peut effectivement en être ainsi pendant l’étude publique(6).

Néanmoins, ce récit n’a été diffusé qu’une seule fois. Auparavant, on ne le connaissait pas et ce fut même encore le cas par la suite. De façon générale, une telle crainte est un effet du mauvais penchant, un stratagème dont il se sert pour détourner l’homme de l’étude publique, au cours de laquelle il bénéficie du mérite de la communauté. Voyant qu’il n’a pas d’autre issue, celui-ci a recours à la ruse et il prétend donc que celui qui craint D.ieu ne se mettra pas dans une telle situation(7). Or, on doit se conformer à la majorité(8).

Vous me demandez comment vous installer dans le nouveau quartier de Kfar ‘Habad. J’ai déjà communiqué mon avis à plusieurs ‘Hassidim(9). On cause ainsi du tort aux autres et il n’y a donc pas lieu d’avoir recours à la ruse, même si l’on pourrait trouver une permission de le faire. Pour autant, il faut s’efforcer, dans toute la mesure du possible, de résider au Kfar.

A mon sens, il est clair que cela(10) est le canal et le réceptacle permettant de recevoir la bénédiction et la réussite, qui sont accordées par mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Celui-ci assume toujours sa mission là-haut, invoque la miséricorde céleste pour les ‘Hassidim résidant à Kfar ‘Habad, en particulier.

Avec ma bénédiction de réussite,

Notes

(1) Le Rav . Z. Dvurts. Voir, à son sujet, la lettre n°3259.
(2) Dans la lettre n°3259. Voir également la lettre n°3729.
(3) L’instant suivant.
(4) Du bain rituel.
(5) De ses enseignements.
(6) Le Rabbi note, en bas de page : “ Vous consulterez le traité ‘Haguiga 15b, les lois de l’étude de la Torah de l’Admour Hazaken, chapitre 4, paragraphe 17 ”.
(7) Que l’on ne prendra pas part à l’étude publique.
(8) Et, considérer que telle est bien la situation, en l’occurrence.
(9) Voir, à ce sujet, la lettre n°3495.
(10) Le fait de résider à Kfar ‘Habad.