Lettre n° 346

Par la grâce de D.ieu,
13 Adar Chéni 5708,

A mon proche parent, homme qui craint D.ieu,
le Rav I. A. Orenstein(1),

Je vous salue et vous bénis,

Vous avez sûrement reçu, en son temps, le télégramme que j’ai adressé au Collel ‘Habad et au groupe international des Tehilim, demandant de prier pour le rétablissement de Morde’haï Yaakov, fils de Beïla. Cela a sans doute été fait.

Vous recevrez du Rav M.(2) les dons de ses proches, un montant de 36 Shekels(3) pour le Collel et de 36 Shekels pour le groupe international des Tehilim. Vous m’enverrez les reçus, qui seront libellés au nom de monsieur Farber. Vous établirez deux reçus de deux fois dix huit dollars chacun.

Je m’excuse de ne pas avoir répondu plus tôt à votre lettre, du fait de mes nombreuses occupations. Je saisis cette occasion pour vous remercier de m’avoir adressé, dans votre lettre, un commentaire du passage «Il vit notre misère» et du passage «Il déclencha contre eux Sa colère»(3).

Vous m’interrogez sur le Sidour, à la porte de Soukkot, selon lequel la matière première des instruments en métal et en pierre est réputée impure, alors que celle des instruments en bois est pure. En effet, le traité Chabbat 58a dit que la pierre ne peut contracter l’impureté.

On peut donner, à ce propos, plusieurs explications, qui soulèvent, néanmoins, des difficultés et vous ferez donc votre choix:

A) Le Sidour mentionne toutes les catégories qui ne contractent pas l’impureté en distinguant le cas où il y a une différence entre la matière première et l’ustensile fini, du cas où il n’y en a pas. La pierre appartient à cette dernière catégorie, lorsqu’elle est placée à proximité d’une source d’impureté, par exemple une tombe, selon le commentaire des Tossafot, au traité Ketouvot 4b.

B) On peut dire aussi que cette dernière source d’impureté contamine, a priori, le bois, qui est utilisé pour le toit de la Soukka, précisément parce qu’il est susceptible de la contracter. C’est le cas des planches qui constituent un cercueil.

On peut en conclure que le Sidour parle d’abord des végétaux qui, tant qu’ils poussent, ne peuvent contracter l’impureté. Puis, il introduit deux sortes de minéraux, l’un pour lequel l’instrument fini diffère de la matière première et l’autre, pour lequel ils sont identiques, puisque ce commentaire évoque l’impureté des instruments.

Ainsi, sont mentionnés le métal et la pierre car, pour l’un comme pour l’autre, l’impureté ne dépend pas de l’instrument. En effet, le métal, sous forme de matière première, contracte déjà l’impureté, alors que la pierre, déjà devenue un instrument fini, ne devient pas impure.

Le bois, en revanche, appartient à la première catégorie. Néanmoins, une liste exhaustive n’est pas faite ici et seule le début de la Michna est citée pour définir ces lois, suivie de «etc.».

Il est dit ici que «la matière première des instruments en bois ne contracte pas l’impureté, etc.». Dans ce cas, le «etc.» fait allusion à ceux qui les reçoivent et il en est donc de même auparavant.

C) Le Sidour, dans son développement, mentionne uniquement le métal et le bois. On peut donc imaginer qu’il en est de même ici et que la pierre a été cité à la suite d’une faute d’imprimerie.

Il faut donc la supprimer complètement ou bien, la remettre à sa place, à la ligne précédente, en disant: «Dans ce monde matériel, les végétaux, les arbres et les récoltes, par exemple, et les minéraux, comme les pierres, ne sont pas des instruments pouvant contracter l’impureté».

Vous voudrez bien me confirmer avoir reçu cette lettre.

En vous souhaitant un Pourim joyeux et agréable et en saluant tous vos proches,

Rav Mena’hem Schneerson,

Notes

(1) Le Rav Its’hak Avigdor Orenstein, de Tel Aviv. Voir la lettre n°241*.
(2) Le Rav Moché Gour Aryé, de Tel Aviv.
(3) Dollars.
(4) De la Haggada de Pessa’h, le Rabbi ayant rédigé un commentaire de celle-ci.