Lettre n° 3453

Par la grâce de D.ieu,
7 Iyar 5715,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai appris, avec plaisir, que le jeune homme, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et a des comportements vertueux, le Rav Morde’haï Eliézer Sharfstein, a prié dans votre synagogue, pendant cette fête de Pessa’h. C’est de cette façon que la question de la séparation(1), dans cette synagogue, a été soulevée(2).

D’après ce qu’il m’a dit, les membres de la synagogue se sont mobilisés, à ce sujet(3), montrant ainsi à quel point sont justes les propos de nos Sages selon lesquels “ Je dors en exil, mais mon cœur est en éveil, afin de mettre en pratique la Torah et les Mitsvot ”. Il est sûrement inutile de vous dire à quel point tout cela est important. Je m’en remets, néanmoins, à l’affirmation de nos Sages, énoncée dans le Sifra, au début de la Parchat Tsav, selon laquelle “ on conseille l’empressement à ceux qui possèdent naturellement cette qualité ”. Je me permets donc de rajouter quelques mots, dans le seul but de souligner cette importance.

Sans envisager directement la question posée, la situation de ces derniers mois est conforme à l’affirmation de nos Sages, relative aux premières et aux dernières ablutions(4). Il est bien connu que la plupart de ceux qui fréquentent la synagogue entrent bien dans cette catégorie(5), avec les membres de leur famille. A leurs yeux, l’édification d’une séparation, dans la synagogue, est effectivement une sanctification du Nom de D.ieu. Et, l’on peut en déduire de quelle manière ils perçoivent le contraire de cela, conformément à l’affirmation de nos Sages, selon laquelle “ celui qui, de son vivant, n’a pas assisté à la reconstruction du Temple...(6) ”.

Lorsque D.ieu accorde à quelqu’un la capacité d’exercer une influence sur son entourage, en particulier si celui-ci assume une mission sacrée et surtout s’il est un Rav, occupant une place importante dans le monde rabbinique, il doit se servir pleinement de cette influence, matin et soir, pour renforcer les paroles de la Torah, en l’occurrence en construisant une séparation acceptable selon tous les avis.

D.ieu merci, c’est précisément dans la période récente, en cet exil particulièrement noir et obscur, que les jeunes, et même ceux qui le sont moins, sont plus attentifs, dans ce pays, à différentes pratiques liées à la crainte de D.ieu. Tout dépend donc de l’action des chefs de la communauté, qui en sont les “ yeux ”.

Que D.ieu vous accorde la réussite et qu’Il vous permette de réaliser tout cela, sans difficulté et très prochainement.

Avec ma bénédiction de réussite et pour donner de bonnes nouvelles,

Notes

(1) Entre les hommes et les femmes.
(2) Voir, à ce sujet, les lettres n°2782 et 3695.
(3) Pour que cette séparation soit conforme à la Hala’ha.
(4) Traité Yoma 83b: “ En l’absence des premières ablutions, on mange de la viande de porc. En l’absence des dernières ablutions, on commet un crime ”. Il est rapporté, en effet, qu’un aubergiste avait coutume de servir de la viande cachère aux Juifs et de la viande de porc aux non-Juifs. Il les distinguait par le fait que les premiers se lavaient les mains avant de manger, alors que les seconds ne le faisaient pas. Une fois, un Juif fut parmi ses clients, qui ne se lava pas les mains et l’aubergiste lui servit donc du porc. De même, quelqu’un tua son épouse parce qu’elle avait remis tous les objets précieux que le couple possédait à un étranger. Celui-ci s’était présenté à elle comme étant mandaté par son mari et, à titre de preuve, il lui rapporta ce qu’ils avaient mangé, lors du précédent repas. Il avait pu le faire parce que cet homme ne s’était pas lavé les mains, à la fin du repas.
(5) Une imperfection peut les conduire à un manquement infiniment plus grave, comme dans les exemples précédents.
(6) “ Doit considérer qu’il a été détruit de son vivant ”, selon le Yerouchalmi Yoma, chapitre 1, paragraphe 1. Voir également le Likouteï Si’hot, tome 10, page 150.