Lettre n° 342

Par la grâce de D.ieu,
11 Adar Chéni 5708,

Au grand Rav, ‘Hassid érudit qui craint D.ieu,
le Rav A. E.(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre:

A) Concernant les orifices par lesquels passent les fils de Tsitsit du Talith Katan, je vous ai déjà dit que celui de mon beau-père, le Rabbi Chlita, a la forme suivante:

)))))))))))))))))))))))))))))))))))))))

B) Vous m’interrogez sur le sixième chapitre de Chaar Hay’houd Vehaémouna, selon lequel l’interdépendance des Attributs divins souligne l’unité de la Divinité, de Sa Lumière et de Ses réceptacles. Or, vous notez qu’une telle interdépendance existe également entre les sentiments de l’homme.

Le Chaar Hay’houd Vehaémouna est presque intégralement reproduit dans la séquence de discours ‘hassidiques Maïm Rabim, prononcés en 5636, avec seulement quelques changements et un ordre différent. Cette idée y est évoquée au chapitre 11.

L’interdépendance et l’unification des sentiments peuvent être envisagées de deux façons:

A) Elle peut être la conséquence de la faiblesse de ces sentiments, par exemple parce qu’ils sont contrôlés par l’intellect. Chacun laisse donc une place pour celui qui lui est opposé.

Telles sont, en effet, les émotions du système de Tikoun, «souples comme un jonc», auxquelles l’homme donne naissance par sa réflexion.

B) Les sentiments, même forts, peuvent être canalisés par la révélation de ce qui les dépasse. C’est pour cela que des émotions opposées peuvent coexister.

Telles sont, en effet, les émotions du système de Akoudim, celles qui appartiennent à l’essence de l’âme.

Le Torat ‘Haïm et le Bad Kodech expliquent tout cela longuement.

Le processus qui vient d’être décrit existe, à la fois, dans les sphères célestes et dans la personnalité de l’homme, mais il y a, néanmoins, une différence entre ces deux situations.

Dans les mondes supérieurs, les Attributs de l’émotion sont interdépendants du fait de l’intense Lumière qui émane de celui de ‘Ho’hma, la découverte intellectuelle, car aucune faiblesse ne peut être envisagée, là-haut.

En ces sens, les Attributs de Tikoun sont «souples comme des joncs» uniquement par rapport à ceux de Tohou. C’est de cette manière qu’il faut interpréter le passage de Chaar Hay’houd Vehaémouna, précédemment cité.

Ici-bas(3), en revanche, les sentiments se révèlent de manière faible à cause de l’action que l’intellect exerce sur eux(4).

Vous trouverez, ci-joint, le fascicule de Pourim, qui vient de paraître. Vous le mettrez sans doute à la disposition du plus grand nombre.

En vous souhaitant un Pourim joyeux et agréable,

Rav Mena’hem Schneerson,

Notes

(1) Le Rav Avraham Elyahou Axelrod. Voir la lettre n°225.
(2) 1876, par le Rabbi Maharach.
(3) Dans la personnalité de l’homme.
(4) En les canalisant.