Lettre n° 3419
Par la grâce de D.ieu,
27 Nissan 5715,
Brooklyn,
Au grand Rav, ‘Hassid qui craint D.ieu,
aux multiples connaissances, le Rav Moché(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre de ce dimanche et peut-être n’ai-je pas suffisamment expliqué mon propos, dans ma précédente lettre. Il était le suivant.
Concernant le premier paragraphe des responsa, j’écrivais que l’on ne peut pas adopter une attitude plus conciliante, y compris en cas de force majeure, de peur que l’on ne place...(2). En effet, une disposition des Sages ne peut pas en renforcer une autre.
Selon cette interprétation, il faut conclure que l’interdiction de placer des fils de lin dans un Talith de laine est prononcée par la Torah(3).
Vous évoquez, au chapitre 58 de ces responsa, le cas d’une Matsa ancienne. J’ai omis, dans mon courrier, en évoquant le Erouv qui est valable toute l’année, y compris pendant le Chabbat Ha Gadol, de préciser “ même si l’année a deux Adars ”, ce qui fait plus de douze mois.
A ce propos, vous déduisez la nécessité, pour la Matsa, d’avoir un goût(4), du traité ‘Houlin 120a. Je suis surpris que vous ne mentionnez pas le traité Bera’hot 38b, qui le signifie clairement. Il n’en est pas de même pendant le reste de l’année, lorsque le goût a pour conséquence qu’il ne s’agit plus du “ pain du pauvre ”, ou bien, selon la formulation de la Guemara, qu’il ne s’agit plus du tout de pain(5).
Vous consulterez, à ce sujet, les notes de la Chita Mekoubetset et le Tsafnat Paanéa’h sur le Rambam, lois du ‘Hamets et de la Matsa, chapitre 7, paragraphes 6 et 2.
Vous analysez également, dans vos responsa, l’explication du Yerouchalmi, se demandant pourquoi une Matsa ancienne n’aurait-elle pu être préservée du contact avec le ‘Hamets. Or, le Talmud répond clairement à cette question et il dit qu’elle n’a pas été confectionnée pour la fête de Pessa’h. On trouve une explication similaire, dans le traité Soukka, chapitre 1, Michna 2(6).
Ce qui vient d’être dit nous permettra de comprendre l’explication de Rabbi Avraham Ibn Ezra, qui formule une même affirmation à propos de la Matsa de l’Erouv. Celle-ci n’est pas à l’abri du ‘Hamets, tout au long de l’année et il faut donc la détruire(7).
Avec tous mes respects et ma bénédiction,
Notes
(1) Le Rav M. Rosin, auteur du Nézer Ha Kodech. Voir, à son sujet, la lettre n°3400.
(2) Des fils de lin dans un Talith de laine. Voir la lettre n°3400.
(3) Et, non par les Sages.
(4) Le Rabbi note, en bas de page: “ On a soulevé une objection, à ce propos, à partir du Yerouchalmi Pessa’him, chapitre 2, paragraphe 4, selon lequel il n’est pas nécessaire que la Matsa ait le goût du blé. Ce point est largement discuté dans les responsa Matameï Its’hak, partie Ora’h ‘Haïm, chapitre 19, édité à Varsovie, en 5686 ”.
(5) Le Rabbi note, en bas de page: “ On peut s’interroger sur ce que dit le Baït ‘Hadach, à la fin du chapitre 461, à propos de la Matsa trempée ”.
(6) A propos d’une Soukka qui n’a pas été bâtie pour la fête de Soukkot.
(7) A la veille de Pessa’h, en la remplaçant par une nouvelle Matsa.
27 Nissan 5715,
Brooklyn,
Au grand Rav, ‘Hassid qui craint D.ieu,
aux multiples connaissances, le Rav Moché(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre de ce dimanche et peut-être n’ai-je pas suffisamment expliqué mon propos, dans ma précédente lettre. Il était le suivant.
Concernant le premier paragraphe des responsa, j’écrivais que l’on ne peut pas adopter une attitude plus conciliante, y compris en cas de force majeure, de peur que l’on ne place...(2). En effet, une disposition des Sages ne peut pas en renforcer une autre.
Selon cette interprétation, il faut conclure que l’interdiction de placer des fils de lin dans un Talith de laine est prononcée par la Torah(3).
Vous évoquez, au chapitre 58 de ces responsa, le cas d’une Matsa ancienne. J’ai omis, dans mon courrier, en évoquant le Erouv qui est valable toute l’année, y compris pendant le Chabbat Ha Gadol, de préciser “ même si l’année a deux Adars ”, ce qui fait plus de douze mois.
A ce propos, vous déduisez la nécessité, pour la Matsa, d’avoir un goût(4), du traité ‘Houlin 120a. Je suis surpris que vous ne mentionnez pas le traité Bera’hot 38b, qui le signifie clairement. Il n’en est pas de même pendant le reste de l’année, lorsque le goût a pour conséquence qu’il ne s’agit plus du “ pain du pauvre ”, ou bien, selon la formulation de la Guemara, qu’il ne s’agit plus du tout de pain(5).
Vous consulterez, à ce sujet, les notes de la Chita Mekoubetset et le Tsafnat Paanéa’h sur le Rambam, lois du ‘Hamets et de la Matsa, chapitre 7, paragraphes 6 et 2.
Vous analysez également, dans vos responsa, l’explication du Yerouchalmi, se demandant pourquoi une Matsa ancienne n’aurait-elle pu être préservée du contact avec le ‘Hamets. Or, le Talmud répond clairement à cette question et il dit qu’elle n’a pas été confectionnée pour la fête de Pessa’h. On trouve une explication similaire, dans le traité Soukka, chapitre 1, Michna 2(6).
Ce qui vient d’être dit nous permettra de comprendre l’explication de Rabbi Avraham Ibn Ezra, qui formule une même affirmation à propos de la Matsa de l’Erouv. Celle-ci n’est pas à l’abri du ‘Hamets, tout au long de l’année et il faut donc la détruire(7).
Avec tous mes respects et ma bénédiction,
Notes
(1) Le Rav M. Rosin, auteur du Nézer Ha Kodech. Voir, à son sujet, la lettre n°3400.
(2) Des fils de lin dans un Talith de laine. Voir la lettre n°3400.
(3) Et, non par les Sages.
(4) Le Rabbi note, en bas de page: “ On a soulevé une objection, à ce propos, à partir du Yerouchalmi Pessa’him, chapitre 2, paragraphe 4, selon lequel il n’est pas nécessaire que la Matsa ait le goût du blé. Ce point est largement discuté dans les responsa Matameï Its’hak, partie Ora’h ‘Haïm, chapitre 19, édité à Varsovie, en 5686 ”.
(5) Le Rabbi note, en bas de page: “ On peut s’interroger sur ce que dit le Baït ‘Hadach, à la fin du chapitre 461, à propos de la Matsa trempée ”.
(6) A propos d’une Soukka qui n’a pas été bâtie pour la fête de Soukkot.
(7) A la veille de Pessa’h, en la remplaçant par une nouvelle Matsa.