Lettre n° 3388

Par la grâce de D.ieu,
5 Nissan 5715,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
aux multiples connaissances, Rav Yossef Barou’h(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu votre lettre, il y a quelques temps et je suis surpris que, depuis lors, vous ne m’ayez donné aucune nouvelle, vous ne m’ayez pas confirmé que vous vous êtes bien installé, matériellement et spirituellement.

En ces jours, on rapproche une délivrance de l’autre(2). Je sais que vous appréciez beaucoup le commentaire de Rachi et vous connaissez sûrement sa merveilleuse explication(3), énoncée au traité Taanit 29a. Il dit que “ Pourim et Pessa’h furent des jours miraculeux pour Israël ”, établissant ainsi un lien entre ces deux fêtes, qui portent le nom d’Adar, mois au cours duquel naquit et se révéla pleinement le premier et dernier libérateur(4), celui de l’Egypte et, “ comme aux jours…(5), Je te montrerai des merveilles ”, celui de la délivrance future.

A Pourim, en Adar, “ ils accomplirent ce à quoi ils s’étaient auparavant engagés(6) ”. L’objection qui aurait pu être soulevée contre le don de la Torah(7) fut alors écartée. Celle-ci peut donc unifier la dimension profonde de l’âme juive, qui reste toujours fidèle à D.ieu, à son aspect extérieur, comme l’explique le Maharal, d’après l’enseignement du Rambam, lois du divorce, fin du chapitre 2.

C’est de cette manière que l’on mettra en évidence l’unité entre l’enseignement caché de la Torah et sa partie révélée, que l’on réunira l’aspect occulte du Divin et Son côté dévoilé. Ce sera alors la délivrance complète et véritable, lorsque “ tous Me connaîtront, du plus petit au plus grand ”, selon le Chaar Ha Emouna, à partir du chapitre 16.

Avec ma bénédiction pour une fête de Pessa’h cachère et joyeuse,

M. Schneerson,

Notes

(1) Le Rav Y. B. Blumenfeld. Voir, à son sujet, les lettres n°1953, 3649 et 3701.
(2) Celle de Pourim de celle de Pessa’h.
(3) Voir le Likouteï Si’hot, tome 16, page 344.
(4) Moché, notre maître.
(5) De ta sortie d’Egypte.
(6) Lors du don de la Torah.
(7) Le fait que celle-ci fut donnée sous la contrainte.