Lettre n° 3381
Par la grâce de D.ieu,
1er Nissan 5715,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
Le Rav Moché Ha Cohen(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu les quelques lignes que vous m’avez écrites, vous concernant, de même que votre épouse. Je mentionnerai vos noms près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, afin que vous obteniez la satisfaction de tous vos besoins, matériels et spirituels.
Votre généreuse contribution m’est parvenue avant Pessa’h et elle a donc été transmise à une cause qui est d’actualité, la Tsédaka spécifique à cette fête(2).
Vous connaissez le dicton du Baal Chem Tov(3), qui nous a été transmis par mon beau-père, le Rabbi, selon lequel il est possible de tirer de tout événement un enseignement pour le service de D.ieu, qui est la finalité de l’existence. Nos Sages disent, en effet, à la fin du traité Kidouchin, que “ j’ai été créé uniquement pour servir mon Créateur ”.
Combien plus un enseignement peut-il être tiré de ce qui concerne la Torah et les Mitsvot. En l’occurrence, la coutume juive, qui est partie intégrante de la Torah, citée par les premiers Décisionnaires, veut que l’on donne de la Tsédaka, à l’occasion de Pessa’h, afin de venir en aide aux pauvres.
Le Séder est également introduit de cette manière, comme l’indique la Haggadah, “ que celui qui a faim vienne et mange ”. Il faut souligner, à ce propos, que les Juifs endossent une responsabilité collective, matériellement et spirituellement. Car, un homme ne peut pas être réellement libre, à Pessa’h et se comporter comme tel, conformément à l’exigence de la Torah, qui appelle cette période “ temps de notre liberté ”, en particulier au moment du Séder, s’il ne fait pas tout ce qui est en son pouvoir pour qu’un autre Juif soit également libre, délivré de ses tracas.
Bien au contraire, il convient de se préoccuper d’abord de son prochain, de s’assurer qu’il est réellement libre. C’est la raison pour laquelle on introduit la célébration du “ temps de notre liberté ” en donnant de la Tsédaka pour cette fête et l’on commence le Séder en proclamant : “ que celui qui a faim vienne et mange ”.
Il en est de même pour la relation entre l’âme et le corps. La première ne peut pas être réellement libre, servir D.ieu et non le Pharaon, si elle n’apporte pas la liberté également au corps. Ce dernier doit également être le serviteur de D.ieu et non du Pharaon.
Tel est le contenu de l’enseignement bien connu du Baal Chem Tov(4): “ Lorsque tu verras l’âne de ”, lorsque tu observeras attentivement la matière(5) de ton corps, tu t’apercevras qu’il est “ ton ennemi ”, qu’il déteste l’âme, attirée par la Divinité et la spiritualité. Tu t’apercevras également qu’il “ ploie sous son fardeau ”, celui que D.ieu a confié au corps afin qu’il se transforme par la pratique de la Torah et des Mitsvot. Mais, le corps est réticent à les mettre en pratique. Alors, tu parviendras peut-être à la conclusion que “ tu ne lui viendras pas en aide ” pour lui permettre d’assumer sa mission. Tu t’imposeras donc des mortifications afin de briser sa grossièreté. Mais, ce n’est pas de cette façon que l’on révèle la lumière de la Torah. Bien au contraire, “ tu lui viendras en aide ”, afin d’élever le corps, de l’affiner et non de le briser par les mortifications.
Avec ma bénédiction pour une fête de Pessa’h cachère et joyeuse,
M. Schneerson,
Notes
(1) Le Rav M. Shayevitch. Voir, à son sujet, les lettres n°3320, 3580 et 3794.
(2) Textuellement “ la farine (pour les Matsot) de Pessa’h et les fonds pour le blé (des Matsot) ”.
(3) Voir, à ce propos, les lettres n°2385, 2386 et 2665.
(4) Voir, à ce sujet, les lettres n°2475, 3399, 3467 et 3514.
(5) ‘Hamor, l’âne, est de la même étymologie que ‘Homer, la matière.
1er Nissan 5715,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
Le Rav Moché Ha Cohen(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu les quelques lignes que vous m’avez écrites, vous concernant, de même que votre épouse. Je mentionnerai vos noms près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, afin que vous obteniez la satisfaction de tous vos besoins, matériels et spirituels.
Votre généreuse contribution m’est parvenue avant Pessa’h et elle a donc été transmise à une cause qui est d’actualité, la Tsédaka spécifique à cette fête(2).
Vous connaissez le dicton du Baal Chem Tov(3), qui nous a été transmis par mon beau-père, le Rabbi, selon lequel il est possible de tirer de tout événement un enseignement pour le service de D.ieu, qui est la finalité de l’existence. Nos Sages disent, en effet, à la fin du traité Kidouchin, que “ j’ai été créé uniquement pour servir mon Créateur ”.
Combien plus un enseignement peut-il être tiré de ce qui concerne la Torah et les Mitsvot. En l’occurrence, la coutume juive, qui est partie intégrante de la Torah, citée par les premiers Décisionnaires, veut que l’on donne de la Tsédaka, à l’occasion de Pessa’h, afin de venir en aide aux pauvres.
Le Séder est également introduit de cette manière, comme l’indique la Haggadah, “ que celui qui a faim vienne et mange ”. Il faut souligner, à ce propos, que les Juifs endossent une responsabilité collective, matériellement et spirituellement. Car, un homme ne peut pas être réellement libre, à Pessa’h et se comporter comme tel, conformément à l’exigence de la Torah, qui appelle cette période “ temps de notre liberté ”, en particulier au moment du Séder, s’il ne fait pas tout ce qui est en son pouvoir pour qu’un autre Juif soit également libre, délivré de ses tracas.
Bien au contraire, il convient de se préoccuper d’abord de son prochain, de s’assurer qu’il est réellement libre. C’est la raison pour laquelle on introduit la célébration du “ temps de notre liberté ” en donnant de la Tsédaka pour cette fête et l’on commence le Séder en proclamant : “ que celui qui a faim vienne et mange ”.
Il en est de même pour la relation entre l’âme et le corps. La première ne peut pas être réellement libre, servir D.ieu et non le Pharaon, si elle n’apporte pas la liberté également au corps. Ce dernier doit également être le serviteur de D.ieu et non du Pharaon.
Tel est le contenu de l’enseignement bien connu du Baal Chem Tov(4): “ Lorsque tu verras l’âne de ”, lorsque tu observeras attentivement la matière(5) de ton corps, tu t’apercevras qu’il est “ ton ennemi ”, qu’il déteste l’âme, attirée par la Divinité et la spiritualité. Tu t’apercevras également qu’il “ ploie sous son fardeau ”, celui que D.ieu a confié au corps afin qu’il se transforme par la pratique de la Torah et des Mitsvot. Mais, le corps est réticent à les mettre en pratique. Alors, tu parviendras peut-être à la conclusion que “ tu ne lui viendras pas en aide ” pour lui permettre d’assumer sa mission. Tu t’imposeras donc des mortifications afin de briser sa grossièreté. Mais, ce n’est pas de cette façon que l’on révèle la lumière de la Torah. Bien au contraire, “ tu lui viendras en aide ”, afin d’élever le corps, de l’affiner et non de le briser par les mortifications.
Avec ma bénédiction pour une fête de Pessa’h cachère et joyeuse,
M. Schneerson,
Notes
(1) Le Rav M. Shayevitch. Voir, à son sujet, les lettres n°3320, 3580 et 3794.
(2) Textuellement “ la farine (pour les Matsot) de Pessa’h et les fonds pour le blé (des Matsot) ”.
(3) Voir, à ce propos, les lettres n°2385, 2386 et 2665.
(4) Voir, à ce sujet, les lettres n°2475, 3399, 3467 et 3514.
(5) ‘Hamor, l’âne, est de la même étymologie que ‘Homer, la matière.