Lettre n° 332

Par la grâce de D.ieu,
7 Adar Richon 5708,

Au distingué donateur, homme qui craint D.ieu, chérit
la Torah et multiplie la Tsédaka, important responsable
communautaire, monsieur Tsvi Eliézer, fils d’Avraham
Avir Halévi Cruishar,

Je vous salue et vous bénis,

Je saisis cette occasion pour vous remercier sincèrement, au nom du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h, pour vos efforts et votre aide, afin de permettre l’impression de la série d’ouvrages encyclopédiques, intitulée Sdeï ‘Hémed, dont l’auteur est Rabbi ‘Haïm ‘Hiskya Medini(1).

Simultanément, nous recevons votre participation, le premier versement pour cette réalisation, pour lequel vous trouverez ci-joint un reçu.

Mon beau-père, le Rabbi Chlita vous a choisi pour mettre cette encyclopédie à la disposition du plus grand nombre et vous vous êtes ainsi acquis un mérite éternel. Cet ouvrage, d’une grande importance, énonce la Hala’ha qui régit le comportement d’un Juif, à titre individuel ou pour l’ensemble d’une communauté, présentant jusqu’à l’avis de nos Sages les plus récents.

Cet ouvrage est paru avant la dernière guerre et il a été imprimé, en Pologne, en 5699-5700(2). Mais, il a ensuite disparu, en même temps que les millions de victimes assassinées par des criminels. Il était donc particulièrement important de le faire paraître à nouveau et d’éditer ce livre précieux.

De fait, nous lisons actuellement les Sidrot qui parlent de l’édification du Sanctuaire, lequel fut, par la suite, remplacé par le Temple. Les ennemis d’Israël ont détruit notre Temple, mais ils n’ont pu en atteindre que le bois et les pierres, c'est-à-dire les aspect les plus matériels. Ils n’ont pu, en revanche, s’en prendre à sa spiritualité et à sa sainteté.

Il en est de même pour les millions de vies juives qui ont été sacrifiées pour sanctifier le Nom de D.ieu et des livres sacrés qui ont disparu. Seuls les corps ou le papier ont pu en être atteints. A l’opposé, les âmes et l’esprit de ces livres sont éternels.

Néanmoins, la finalité de l’âme ne se conçoit pas sans le corps, tout comme le corps, sans âme, n’existe pas. Il faut donc éduquer une génération nouvelle, dans l’esprit et le souvenir de nos martyrs, imprimer et diffuser l’esprit de ces livres sacrés. Alors, de nouveau, la spiritualité immuable s’introduira dans les corps physiques et les vêtements.

C’est pour cette raison que le mérite que vous avez acquis en nous permettant d’éditer et de diffuser cette importante encyclopédie est totalement inestimable.

Ceci constitue également un immense mérite pour les âmes des martyrs, parents de votre épouse, madame Soché, Eléazar, fils de Noté et son épouse, Ita, fils de Mi’hel, qui ont donné leur vie pour sanctifier le Nom de D.ieu.

Puisse le mérite de cet accomplissement vous protéger, matériellement et spirituellement, ainsi que votre épouse. Que votre voyage soit fructueux et que s’accomplissent les bénédictions que mon beau-père, le Rabbi Chlita, vous a accordées.

En vous souhaitant tout le bien,

Rav Mena’hem Schneerson,
Directeur du comité exécutif,

Notes

(1) Concrètement, l’édition de ce livre fut retardée jusqu’à la fin de 5712. Voir, à ce propos, les lettres n°348 et 369.
(2) 1939-1940.