Lettre n° 3319

Par la grâce de D.ieu,
1er jour de Roch ‘Hodech Adar 5715,
Brooklyn, New York,

Au Rav, érudit bien connu, possédant d’immenses
connaissances, qui commente la Torah, la met en ordre
et la discute, ‘Hassid qui craint D.ieu, aux comportements
généreux, possédant de multiples qualités,
le Rav I. A. Halevi Chlita(1), Grand Rabbin(2),

Je vous salue et vous bénis,

Après l’interruption de vos courriers, j’ai bien reçu votre lettre et j’aurais réellement souhaité pouvoir accéder à votre requête. Vous rappelez, en effet, qu’il m’arrive de traiter des questions relatives au livre de Béréchit et vous faites sans doute allusion aux prétendues contradictions soulevées par la science(3). Néanmoins, je n’ai eu essentiellement, à ce sujet, que des discussions orales et mon temps ne me permet pas de les mettre par écrit ou même d’en rédiger les grandes lignes. Une fois, exceptionnellement, j’ai écrit, à ce sujet(4), pour une certaine raison et je vous joins une copie de cette lettre, bien que je ne sois pas certain que ce soit à cela que vous faites allusion.

Puisque vous faites des recherches en la matière, je vous serais reconnaissant de me faire parvenir une copie de tout ce dont vous disposez par écrit.

Dernier point, qui suscite le plus d’intérêt, je viens d’apprendre que l’on vous a attribué un second mandat de grand Rabbin. Je formule donc des vœux pour que cette fonction vous soit confiée en un moment bon et fructueux, que vous releviez le sort(5) de la Tradition d’Israël, “ dans le pays où résidait son père ”. En effet, la vision de la sauterelle dépend de son antenne(5) et l’homme a lui-même été comparé à une sauterelle, selon le traité Chabbat 77b et le Midrach Béréchit Rabba, au chapitre 21. Et le verset Daniel 7, 8, faisant allusion aux forces du mal, dit que “ cette corne(5) avait des yeux pareils à des yeux d’homme ”.

En effet, Israël fut conduit en exil pour que “ ses fils soient libérés devant ses yeux ”, selon le commentaire de Rachi, au traité Taanit 5b et le verset “ dans le pays où résidait son père ”, formulé au singulier, fait allusion à Its’hak, énonçant une certitude, selon le Midrach Ha Gadol, à cette référence.

Pour cela, il doit être clairement établi dans le monde que les jeunes gens et les jeunes filles, conformément à l’enseignement des Sages, les “ yeux de la communauté ”, seront unis aux anciens et aux anciennes. Car, il s’agit du “ pays vers lequel toujours sont tournés les yeux de D.ieu ”. Le Saint béni soit-Il l’observe de Ses yeux, selon le traité Chabbat 89b, des yeux qui sont sans compromission. Car, Il aime Israël, comme le dit le traité Mena’hot 65a et Il “ rend Ses jugements en Israël ”, puisque “ le jugement appartient à D.ieu ”, sans complaisance et sans compromis, comme l’affirme le traité Sanhédrin 6b.

Ainsi, nous aurons le mérite, grâce à tout ce qui aura été accompli pendant la nuit de l’exil, lorsque “ par nos yeux, nous ne voyons pas ”, d’assister à la réalisation de la promesse selon laquelle “ nous verrons de nos yeux ”, comme le dit le Zohar, tome 3, page 130a. Vous consulterez aussi le Likouteï Torah, de l’Admour Hazaken, à la fin du discours intitulé “ Lorsque tu écouteras… aux yeux de l’Eternel ton D.ieu ” et le Or Ha Torah, du Tséma’h Tsédek, à la fin de la Parchat Vayéra.

Avec ma considération, mes respects et ma bénédiction,

Notes

(1) Le Rav Its’hak Aïzik Herzog. Voir, à son propos, la lettre n°1320.
(2) D’Israël.
(3) De la théorie de l’évolution.
(4) Voir la lettre n°1996.
(5) Le mot Keren signifie, à la fois, sort, antenne et corne.