Lettre n° 3318

Par la grâce de D.ieu,
1er jour de Roch ‘Hodech Adar 5715,
Brooklyn, New York,

A mon proche parent, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
possède une juste perception, multiplie les accomplissements
positifs, est versé dans les sciences,
est issu d’une illustre famille,
le Rav Gad(1), de Jérusalem,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu, avec plaisir, votre lettre du 24 Tévet, date de la Hilloula de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h, de même que votre livre “ La voie du juge, à Jérusalem ”. Je vous remercie beaucoup pour ce cadeau.

Il me semble vous avoir déjà écrit(2) à quel point il est important et essentiel de rédiger les témoignages relatant les faits du passé. C’est, en particulier, le cas à notre époque, alors qu’un courant de pensée affirme que notre histoire commence à partir de maintenant. Selon certains, il en est ainsi pour tout ce qui nous concerne. Pour d’autres, c’est le cas seulement pour une large part de ce qui constitue notre vie. En tout état de cause, les uns et les autres s’accordent pour dire que l’on ne doit pas tenir compte du passé, bien plus, que celui-ci est un fardeau, dont il convient de se défaire au plus vite. Il est difficile d’en dire plus, à propos de ce qui est douloureux et, pour quelqu’un comme vous, cela serait sûrement inutile.

Vous me demandez pourquoi j’introduis la lettre que je vous adresse par l’expression “ A mon proche parent ”. Je m’en remets, en cela, à mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Il me semble que lui-même vous écrivait en ces termes(3). Dans son livre(4), monsieur Slonim parle des membres de la famille et il en cite quelques uns qui s’appelaient Frumkin. Peut-être est-ce là l’origine de cette parenté.

Dernier point, qui suscite le plus d’intérêt, vous me dites que votre petit-fils, Alon Yaakov, célèbre sa Bar Mitsva(5). Puisse D.ieu faire que ses parents le conduisent à la Torah, au dais nuptial et aux bonnes actions. Vous-même, vous assisterez à tout cela et vous en concevrez une véritable satisfaction, un satisfaction juive, dans l’esprit de la Tradition.

Bien plus, vous me dites que votre gendre est procureur général. Il est donc chargé de mettre en pratique l’Injonction “ Tu détruiras le mal qui se trouve en ton sein ”. Mais, conformément à la Tradition, on met ce Précepte en pratique lorsque l’on prépare les esprits à exclure les délits et les fautes. C’est ainsi qu’il est dit “ la maladie que J’ai envoyé en Egypte, Je ne la placerai pas en toi ”, d’emblée, car “ Je suis l’Eternel Qui te guérit ”. Une telle thérapeutique est préventive et elle s’applique également, dans le domaine moral, comme l’explique longuement le Rambam, dans ses huit chapitres.

Nos Sages ont exposé leurs conceptions, en la matière, dans le Tana Dveï Elyahou Rabba, au chapitre 11. Ils y expliquent que la mission véritable du Sanhédrin n’est pas d’attendre que soit déféré devant lui un suspect ou un coupable, pour le juger en application des principes de la Torah. Cette mission consiste, en fait, à “ se lier des chaînes aux hanches, à soulever leurs vêtements au dessus de leurs genoux et à se rendre dans toutes les villes d’Israël, un jour à Lakish, un à Beth El, un à ‘Hévron, un à Jérusalem et également dans tous les autres endroits, afin de délivrer l’enseignement aux enfants d’Israël, pour que le Nom du Saint béni soit-Il soit grandi et sanctifié dans tous les mondes qu’Il a créés, d’une extrémité à l’autre de la terre ”.

C’est la raison pour laquelle, dit la Michna, à la fin du premier chapitre du traité Makot, un Sanhédrin qui prononce une condamnation à mort une fois tous les sept ans, ou même, selon Rabbi Avraham Ibn Ezra, tous les soixante dix ans, est qualifié de “ criminel ”. Or, il s’agit bien là d’un Sanhédrin vertueux, comme l’explique longuement mon beau-père, le Rabbi, dans sa causerie du Chabbat Techouva 5690(6), qui est imprimée dans le Likouteï Dibbourim, au chapitre 18.

Avec mes respects, ma bénédiction et dans l’attente de vos bonnes nouvelles,

Je vous joins le fascicule édité à l’occasion de la Hilloula de mon beau-père, le Rabbi, qui a été célébrée le 10 Chevat. Il s’agit d’une édition nouvelle, qui vous intéressera sûrement.

Notes

(1) Le Rav G. Frumkin. Voir, à son sujet, la lettre n°2817.
(2) Voir la lettre n°2393.
(3) Voir les Iguerot Kodech du précédent Rabbi, tome 3, lettre n°834 et tome 5, lettre n°1417.
(4) “ Les descendants de la famille du Rav de Lyadi ”.
(5) Textuellement “ reçoit le joug des Mitsvot ”.
(6) 1929.