Lettre n° 3310

Par la grâce de D.ieu,
28 Chevat 5715,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 24 Chevat. Vous connaissez sûrement le récit suivant, que je n’ai cependant pas entendu de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Je ne connais donc pas sa source, mais son contenu est logique et juste.

Un jeune ‘Hassid multiplia les préparatifs pour la prière, au point de dépasser l’heure de la lecture du Chema Israël et de la prière des dix huit bénédictions. Dès lors, il commença sa prière, puis l’acheva en très peu de temps. On lui fit remarquer que ceux qui priaient longtemps pouvaient peut-être se permettre une préparation de plusieurs heures, quitte à risquer de passer l’heure du Chema Israël et de la prière. En revanche, comment se préparer des heures et courir un tel risque pour une prière de quelques minutes?

Vous m’excuserez de dire qu’il en est de même pour votre lettre. Entre celle-ci et la précédente, il y a eu une interruption particulièrement longue. Or, celle-ci aurait été justifiée si vous aviez réuni plusieurs idées nécessitant une réflexion approfondie, une grande attention et une rédaction détaillée. Comment, en revanche, une aussi longue interruption peut-elle être suivie d’une lettre ayant un contenu aussi bref? Tout cela est contradictoire et puisse D.ieu faire que vous m’écriviez, très prochainement, avec tout le détail qui convient.

Plus généralement, je ne sais pas quels mots employer pour expliquer à chacun d’entre vous les termes de la Michna selon laquelle “ J’ai été créé uniquement pour servir mon Créateur ”. Cet enseignement ne s’applique pas uniquement dans les domaines qui défient l’entendement, comme le grand Prêtre qui portait huit vêtements en fil d’or. En fait, il s’agit bien ici de chacun d’entre nous, dans notre existence quotidienne, dans nos activités considérées par tous comme obscures et que l’on foule au pied.

S’agissant des enseignants, ceci s’applique, au sens le plus simple, aux détails insignifiants de l’organisation quotidienne. Si ces détails sont bien organisés, vous constituerez une génération bénie, celle de la délivrance, qui ira, avec vous, accueillir notre juste Machia’h. Et, vous direz: “ Voici ceux que nous avons fait grandir ”.

Dans l’attente de vos bonnes nouvelles à propos de tout ce qui vient d’être dit et en vous adressant ma bénédiction pour que vous observiez la réussite dans votre action concrète,