Lettre n° 3299
Par la grâce de D.ieu,
23 Chevat 5715,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Vous me dites que quelques personnes, parmi les originaires du Yémen, vous empêchent d’organiser des Messibot Chabbat(1) pour les petits garçons et les petites filles. Celles-ci considèrent, en effet, qu’une telle pratique est interdite, pendant le Chabbat, mais vous ne me précisez pas pour quelles raisons.
Peut-être est-ce à cause des chants et des danses(2), d’après le Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haïm, chapitre 339, paragraphe 3. Si c’est effectivement le cas, vous devez vous adresser aux Rabbanim de la communauté yéménite et leur expliquer que les Perouchim(3) ont, depuis longtemps, autorisé cette pratique, du fait de la joie de la Mitsva. Or, une coutume juive est partie intégrante de la Torah et il faut prendre en compte ce qui est l’usage courant.
Il est certain que les Sefardim eux-mêmes adoptent une telle pratique, à Sim’hat Torah et, me semble-t-il, également à Pessa’h, au moment du Séder. Or, ceux qui évitent tout cela le font, pendant le Chabbat et les fêtes, pour la même raison. La joie qui accompagnait le moment où l’on puisait de l’eau, dans le Temple(4), est, en revanche, différente, comme le disent les Tossafot, au traité Soukka 50b.
Vous leur expliquerez que ces Messibot Chabbat ont été instituées par mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, un chef d’Israël. Et, l’on trouve une longue explication de la permission, donnée en la matière, dans les responsa Min’hat Eléazar, tome 1, chapitre 29 et fin du tome 2, chapitre 36, y compris d’après l’avis du Beth Yossef(5).
Lorsque leurs Rabbanim autoriseront les Messibot Chabbat, celles-ci s’en trouveront sûrement renforcées. De nos jours, il n’y a pas lieu de mettre en opposition le Beth Yossef et le Ramah(6). Vous consulterez le Choul’han Arou’h et ses commentateurs, Ora’h ‘Haïm, chapitre 339, paragraphe 3. Il n’y a donc, en cela, aucune différence entre les Ashkenazim et les Sefardim.
J’espère que tout cela s’arrangera au plus vite, afin que l’on ne vous soupçonne pas d’imposer des coutumes ashkénazes aux Sefardim, d’origine yéménite.
Avec ma bénédiction de réussite dans votre mission sacrée,
Notes
(1) Les après-midi récréatives du Chabbat, pour les enfants.
(2) Qui pourraient conduire à l’emploi d’instruments de musique.
(3) Qui prônaient le respect scrupuleux des Mitsvot.
(4) A la mi-fête de Soukkot.
(5) Sur lequel se basent les Sefardim.
(6) Sur lequel se basent les Ashkenazim.
23 Chevat 5715,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Vous me dites que quelques personnes, parmi les originaires du Yémen, vous empêchent d’organiser des Messibot Chabbat(1) pour les petits garçons et les petites filles. Celles-ci considèrent, en effet, qu’une telle pratique est interdite, pendant le Chabbat, mais vous ne me précisez pas pour quelles raisons.
Peut-être est-ce à cause des chants et des danses(2), d’après le Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haïm, chapitre 339, paragraphe 3. Si c’est effectivement le cas, vous devez vous adresser aux Rabbanim de la communauté yéménite et leur expliquer que les Perouchim(3) ont, depuis longtemps, autorisé cette pratique, du fait de la joie de la Mitsva. Or, une coutume juive est partie intégrante de la Torah et il faut prendre en compte ce qui est l’usage courant.
Il est certain que les Sefardim eux-mêmes adoptent une telle pratique, à Sim’hat Torah et, me semble-t-il, également à Pessa’h, au moment du Séder. Or, ceux qui évitent tout cela le font, pendant le Chabbat et les fêtes, pour la même raison. La joie qui accompagnait le moment où l’on puisait de l’eau, dans le Temple(4), est, en revanche, différente, comme le disent les Tossafot, au traité Soukka 50b.
Vous leur expliquerez que ces Messibot Chabbat ont été instituées par mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, un chef d’Israël. Et, l’on trouve une longue explication de la permission, donnée en la matière, dans les responsa Min’hat Eléazar, tome 1, chapitre 29 et fin du tome 2, chapitre 36, y compris d’après l’avis du Beth Yossef(5).
Lorsque leurs Rabbanim autoriseront les Messibot Chabbat, celles-ci s’en trouveront sûrement renforcées. De nos jours, il n’y a pas lieu de mettre en opposition le Beth Yossef et le Ramah(6). Vous consulterez le Choul’han Arou’h et ses commentateurs, Ora’h ‘Haïm, chapitre 339, paragraphe 3. Il n’y a donc, en cela, aucune différence entre les Ashkenazim et les Sefardim.
J’espère que tout cela s’arrangera au plus vite, afin que l’on ne vous soupçonne pas d’imposer des coutumes ashkénazes aux Sefardim, d’origine yéménite.
Avec ma bénédiction de réussite dans votre mission sacrée,
Notes
(1) Les après-midi récréatives du Chabbat, pour les enfants.
(2) Qui pourraient conduire à l’emploi d’instruments de musique.
(3) Qui prônaient le respect scrupuleux des Mitsvot.
(4) A la mi-fête de Soukkot.
(5) Sur lequel se basent les Sefardim.
(6) Sur lequel se basent les Ashkenazim.