Lettre n° 3275
Par la grâce de D.ieu,
15 Chevat 5715,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre et à vos salutations qui m’ont été transmises par votre fils. Ce dernier vous fera sûrement part du contenu de la conversation que nous avons eue. Néanmoins, pour accéder à la requête que vous avez formulée par écrit et qu’il m’a transmise oralement, je vous adresse ces quelques lignes, rédigées de manière brève, en fonction de ce que mon temps me permet.
L’un des domaines permettant d’établir à quel point notre génération vit dans une obscurité intense et profonde est le suivant. En dépit de ce qui est dit dans différents textes(1), en particulier Iguéret Hakodech, chapitre 22, page 134, de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et Décisionnaire de la partie cachée de la Torah, auteur du Choul’han Arou’h et Décisionnaire de la partie révélée de la Torah, nul ne peut déterminer de quelle manière il gagnera sa vie. Et, cette impossibilité de le savoir est même comparée, dans ces textes, à l’incertitude quant à la date à laquelle sera restaurée la royauté de David.
Malgré cela, on commence, à un âge relativement jeune, à rechercher une carrière matérielle, ce qui trouble et remet en cause le calme nécessaire au bonheur véritable de l’homme. Et, l’on fait comme si chacun était en mesure de connaître l’avenir, d’affirmer qu’en donnant telle forme d’éducation à ses enfants, en organisant ses affaires de telle manière, on pourra obtenir que le Saint béni soit-Il subvienne à ses besoins, le moment venu. Or, c’est uniquement de cette façon que D.ieu nourrit chacun et satisfait ses besoins, avec bonté et miséricorde.
Vous connaissez l’Injonction que nos Sages déduisent du verset “ Et, l’Eternel ton D.ieu te bénira en tout ce que tu feras ”(2). Il en est ainsi à tout moment. Et, l’on se prépare à l’action juste avant celle-ci. De plus, cette préparation ne doit pas compromettre ce qui est essentiel pour chacun.
Malheureusement, il en est bien ainsi, pour votre fils. Depuis quelques années, il a commencé à s’intéresser, pour une quelconque raison, à ce que sera sa carrière, à la manière dont il gagnera sa vie. Ceci lui cause un profond soucis et il est tendu, du fait de cette inquiétude dont il n’est peut-être pas conscient lui-même. Il considère la Che’hita, qu’il a étudiée, comme l’activité de laquelle dépend tout son avenir. Et, cette idée inavouée est à l’origine de ce dont il se plaint maintenant.
Comme je l’ai dit, il n’est pas certain que votre fils ait bien compris qu’il en est ainsi. Mais, à mon sens, telle est bien la situation et telle est sa cause.
Il est impossible, au cours d’une discussion, de modifier sa conception, d’autant qu’elle est profondément enfouie en son cœur, depuis plusieurs années, au point qu’il ne mesure pas lui-même à quel point elle heurte la confiance en D.ieu. Or, une réflexion droite montre que cette vision contrevient également à la foi en la divine Providence, établissant que D.ieu est Tout Puissant. Il est évident que, s’il en avait conscience, sa crainte de D.ieu lutterait contre de telles idées.
J’ai constaté l’impossibilité de changer immédiatement ses conceptions et, pour différentes raisons, je n’ai pas voulu lui expliquer tout cela. Je lui ai donc demandé les points suivants:
A) Il doit immédiatement s’apprêter à gagner sa vie d’une autre manière, afin de garder à l’esprit qu’il existe une autre manière d’assurer sa subsistance et que celle-ci ne dépend pas uniquement de la Che’hita. Il est bon qu’il connaisse les lois des animaux Taref et de la Che’hita, mais il poursuivra, néanmoins, ses études à la Yechiva, afin de devenir Rav. Il se préparera à recevoir l’ordination rabbinique.
B) Si une faiblesse se manifeste encore une fois dans sa main, il ne devra pas lutter pour la vaincre immédiatement, à cet instant précis. Il n’y prêtera pas attention et n’en fera pas cas. S’il n’aiguise pas le couteau, à ce moment-là ou ce jour-là, il le fera le lendemain ou le surlendemain.
C) Pour le délivrer du doute, de l’étroitesse et de la recherche d’une carrière, pour lui faire accéder à la largesse, il est indispensable que votre fils fixe un temps pour étudier la ‘Hassidout, âme de la Torah, arbre de vie. Cette étude doit être quotidienne.
J’ai bon espoir, s’il met tout cela en pratique, que cette manifestation disparaîtra d’elle-même.
Concernant sa visite à un médecin, je lui ai également donné mon avis. Il n’en a nul besoin, comme je le disais. Néanmoins, il s’est habitué à de telles visites et il n’est pas dans la nature humaine d’interrompre brutalement son habitude. Il espacera donc ces visites, jusqu’à les faire disparaître totalement.
Puisse D.ieu faire que vous conceviez beaucoup de satisfaction ‘hassidique de tous vos enfants, pour de longs jours et de bonnes années.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) Voir, à ce propos, la lettre n°3302.
(2) La bénédiction se révèle quand l’homme forge un réceptacle pour la contenir.
15 Chevat 5715,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre et à vos salutations qui m’ont été transmises par votre fils. Ce dernier vous fera sûrement part du contenu de la conversation que nous avons eue. Néanmoins, pour accéder à la requête que vous avez formulée par écrit et qu’il m’a transmise oralement, je vous adresse ces quelques lignes, rédigées de manière brève, en fonction de ce que mon temps me permet.
L’un des domaines permettant d’établir à quel point notre génération vit dans une obscurité intense et profonde est le suivant. En dépit de ce qui est dit dans différents textes(1), en particulier Iguéret Hakodech, chapitre 22, page 134, de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et Décisionnaire de la partie cachée de la Torah, auteur du Choul’han Arou’h et Décisionnaire de la partie révélée de la Torah, nul ne peut déterminer de quelle manière il gagnera sa vie. Et, cette impossibilité de le savoir est même comparée, dans ces textes, à l’incertitude quant à la date à laquelle sera restaurée la royauté de David.
Malgré cela, on commence, à un âge relativement jeune, à rechercher une carrière matérielle, ce qui trouble et remet en cause le calme nécessaire au bonheur véritable de l’homme. Et, l’on fait comme si chacun était en mesure de connaître l’avenir, d’affirmer qu’en donnant telle forme d’éducation à ses enfants, en organisant ses affaires de telle manière, on pourra obtenir que le Saint béni soit-Il subvienne à ses besoins, le moment venu. Or, c’est uniquement de cette façon que D.ieu nourrit chacun et satisfait ses besoins, avec bonté et miséricorde.
Vous connaissez l’Injonction que nos Sages déduisent du verset “ Et, l’Eternel ton D.ieu te bénira en tout ce que tu feras ”(2). Il en est ainsi à tout moment. Et, l’on se prépare à l’action juste avant celle-ci. De plus, cette préparation ne doit pas compromettre ce qui est essentiel pour chacun.
Malheureusement, il en est bien ainsi, pour votre fils. Depuis quelques années, il a commencé à s’intéresser, pour une quelconque raison, à ce que sera sa carrière, à la manière dont il gagnera sa vie. Ceci lui cause un profond soucis et il est tendu, du fait de cette inquiétude dont il n’est peut-être pas conscient lui-même. Il considère la Che’hita, qu’il a étudiée, comme l’activité de laquelle dépend tout son avenir. Et, cette idée inavouée est à l’origine de ce dont il se plaint maintenant.
Comme je l’ai dit, il n’est pas certain que votre fils ait bien compris qu’il en est ainsi. Mais, à mon sens, telle est bien la situation et telle est sa cause.
Il est impossible, au cours d’une discussion, de modifier sa conception, d’autant qu’elle est profondément enfouie en son cœur, depuis plusieurs années, au point qu’il ne mesure pas lui-même à quel point elle heurte la confiance en D.ieu. Or, une réflexion droite montre que cette vision contrevient également à la foi en la divine Providence, établissant que D.ieu est Tout Puissant. Il est évident que, s’il en avait conscience, sa crainte de D.ieu lutterait contre de telles idées.
J’ai constaté l’impossibilité de changer immédiatement ses conceptions et, pour différentes raisons, je n’ai pas voulu lui expliquer tout cela. Je lui ai donc demandé les points suivants:
A) Il doit immédiatement s’apprêter à gagner sa vie d’une autre manière, afin de garder à l’esprit qu’il existe une autre manière d’assurer sa subsistance et que celle-ci ne dépend pas uniquement de la Che’hita. Il est bon qu’il connaisse les lois des animaux Taref et de la Che’hita, mais il poursuivra, néanmoins, ses études à la Yechiva, afin de devenir Rav. Il se préparera à recevoir l’ordination rabbinique.
B) Si une faiblesse se manifeste encore une fois dans sa main, il ne devra pas lutter pour la vaincre immédiatement, à cet instant précis. Il n’y prêtera pas attention et n’en fera pas cas. S’il n’aiguise pas le couteau, à ce moment-là ou ce jour-là, il le fera le lendemain ou le surlendemain.
C) Pour le délivrer du doute, de l’étroitesse et de la recherche d’une carrière, pour lui faire accéder à la largesse, il est indispensable que votre fils fixe un temps pour étudier la ‘Hassidout, âme de la Torah, arbre de vie. Cette étude doit être quotidienne.
J’ai bon espoir, s’il met tout cela en pratique, que cette manifestation disparaîtra d’elle-même.
Concernant sa visite à un médecin, je lui ai également donné mon avis. Il n’en a nul besoin, comme je le disais. Néanmoins, il s’est habitué à de telles visites et il n’est pas dans la nature humaine d’interrompre brutalement son habitude. Il espacera donc ces visites, jusqu’à les faire disparaître totalement.
Puisse D.ieu faire que vous conceviez beaucoup de satisfaction ‘hassidique de tous vos enfants, pour de longs jours et de bonnes années.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) Voir, à ce propos, la lettre n°3302.
(2) La bénédiction se révèle quand l’homme forge un réceptacle pour la contenir.