Lettre n° 3262

Par la grâce de D.ieu,
Jour de la Hilloula de
mon beau-père, le Rabbi,
dixième jour du onzième
mois, celui de Chevat 5715,
Brooklyn, New York,

Aux résidents de Kfar ‘Habad, à ceux qui s’y installent
et à ceux qui le feront, avec tous les leurs, en notre
Terre Sainte, vers laquelle “ toujours sont tournés les yeux
de D.ieu, du début de l’année à la fin de l’année ”,
puisse-t-elle être restaurée et rebâtie, très bientôt et
de nos jours, par notre juste Machia’h,
que D.ieu vous accorde longue vie,

Je vous salue largement et vous bénis largement,

J’ai été peiné d’apprendre que certains d’entre vous sont découragés, après ce terrible événement(1) et que la décision de s’installer et de se lier à Kfar ‘Habad, en notre Terre Sainte, s’en trouve affaiblie.

Nous assumerons donc la mission confiée par les Sages en reproduisant ici les écrits de nos saints maîtres, chef d’Israël, que voici:

1. L’Admour Hazaken, auteur du Tanya et Décisionnaire de la partie cachée de la Torah, auteur du Choul’han Arou’h et Décisionnaire de la partie révélée de la Torah dit(2):

“ J’ai entendu des hommes d’une haute élévation expliquer qu’après un incendie, on s’enrichit. En effet, les Attributs célestes de la Sainteté se succèdent de la manière suivante, la bonté, la rigueur, puis la miséricorde.

Ainsi, après la rigueur que constitue l’incendie, se dévoile, la miséricorde, beaucoup plus forte que la bonté, qui est la première étape. Cette miséricorde est l’attribut de notre père Yaakov, héritage sans limite, qui rejoint les extrêmes ”.

2. L’Admour Haémtsahi dit(3):

“ Je voudrais consoler votre cœur après que la Main de D.ieu se soit abattue. Ne vous découragez pas! Il est certain que D.ieu éveillera pour vous Sa grande bonté et Sa pitié, qu’Il vous accordera une abondante bénédiction après ce qui s’est passé.

Vous savez qu’en chaque manifestation de sévérité se trouve une bonté cachée. Et “ tout ce que D.ieu fait est pour le bien ”, car “ aucun mal ne vient du ciel ”. En conséquence, “ on loue D.ieu pour le mal...(4) ”. C’est précisément après la rigueur que l’amour qu’elle contient se révèle dans toute sa force, comme un père qui punit son fils, chaque souffrance qu’il lui impose étant, en fait, une marque d’amour.

Or, tout de suite après avoir puni son fils, le père révèle la dimension profonde de son amour et lui accorde tous ses bienfaits. Mon père m’a expliqué que les malédictions énoncées dans les remontrances(5) seront transformées en bénédictions, grâce au bien intense qu’elles contiennent et qu’elles ne révèlent qu’après avoir fait disparaître leur apparence sévère.

Tel est le sens du verset “ Je transformerai leur deuil en allégresse ”. Il est bien ici question de deuil, comme celui du 9 Av, lors de la destruction. Ce jour deviendra donc allégresse, révélation de lumière, immense bonté, comme le premier jour de Pessa’h(6), qui révéla l’essence de cette bonté. Les écrits sacrés expliquent tout cela longuement.

En conséquence, je formule la proposition suivante. Certains résidents de votre ville pensent la quitter et je n’en suis pas satisfait. A mon sens, c’est précisément là que vous recevrez la bénédiction, pour la raison qui vient d’être exposée.

J’ai confié à mon ami, porteur de ce courrier, que, de ce fait, mon père m’a dit qu’il ne voulait pas quitter Lyadi, après l’incendie de sa maison, comme on le sait. Que D.ieu nous console, après que Sa colère se soit apaisée, qu’Il élève notre sort pour l’éternité.

Tels sont les propos de votre ami sincère, qui attend le salut que D.ieu vous accordera très prochainement, Douber, fils du Rabbi ”.

3. Le Tséma’h Tsédek dit(7):

“ J’ai bien reçu votre lettre et j’avais, d’ores et déjà, eu connaissance de ce qui s’est passé. Je voudrais vous consoler en reproduisant ce que mon grand-père a écrit à un ‘Hassid qui avait subi un incendie, le Rav Yossef de Zouravitch. Je le cite:

‘J’ai entendu des hommes d’une haute élévation expliquer qu’après un incendie, on s’enrichit. En effet, les Attributs célestes de la Sainteté se succèdent de la manière suivante, la bonté, la rigueur, puis la miséricorde.

Ainsi, après la rigueur que constitue l’incendie, se dévoile, la miséricorde, beaucoup plus forte que la bonté, qui est la première étape. Cette miséricorde est l’attribut de notre père Yaakov, héritage sans limite qui rejoint les extrêmes .’

Dans cette lettre, il demande à cet homme de reprendre courage et de reconstruire sa maison, à la même place. Il me semble que ses propos s’appliquent également à votre cas. Vous devez vous renforcer et rebâtir vos maisons, au même endroit.

Comme vous le savez, le mérite de la communauté est plus grand que celui de l’individu. Il permet d’invoquer la miséricorde, de vous renforcer, d’élever votre sort. Ressaisissez-vous donc. Que l’un vienne en aide à l’autre et D.ieu donnera la force d’accomplir des merveilles. Il vous accordera tout le bien, en tout ce que vous ferez.

De celui qui vous aime et recherche votre bien, Mena’hem Mendel ”.

Les paroles des Justes sont immuables et ils exercent encore leur effet.

Que D.ieu bénisse chacun et chacune d’entre vous, au sein de tout le peuple d’Israël, pour que s’accomplisse pleinement, ce qui est dit dans ces saints écrits, en un bien visible et tangible, très prochainement.

Avec ma bénédiction, dans l’attente et le désir de vos bonnes nouvelles,

N. B. : La première lettre se trouve dans le Séfer Hamitsvot(8) du Tséma’h Tsédek, à la page 228, la seconde, dans le Sidour Méa Chéarim, à la fin de la page 28 et la troisième, à la même référence, à la page 36.

Notes

(1) L’assassinat du jeune Israël Aryé Dabroskin. Voir, à ce sujet, les lettres n°3161, 3298 et 3301.
(2) Voir Iguerot Kodech de l’Admour Hazaken, lettre n°92
(3) Voir Iguerot Kodech de l’Admour Haémtsahi, lettre n°40.
(4) Comme on le fait pour le bien.
(5) De la Torah, à la Parchat Be’houkotaï et Ki Tavo.
(6) Qui est le même jour de la semaine que le 9 Av.
(7) Voir Iguerot Kodech du Tséma’h Tsédek, lettre n°20.
(8) Le Dére’h Mitsvoté’ha.