Lettre n° 326

Par la grâce de D.ieu,
2 Chevat 5708,

Au distingué et érudit ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav M. Hacohen(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu vos lettres du 5 Mar’Hechvan et du 8 Tévet. Je vous remercie pour le compte rendu de la situation de votre pays, dans le domaine de l’éducation. J’espère que vous continuerez à donner de telles nouvelles, à l’avenir.

Très prochainement, vous recevrez la visite de nos émissaires, les Rabbanim Pozner et Baumgarten(2), qui vous transmettront le salut de mon beau-père, le Rabbi Chlita, vous raconteront ce qui se passe ici et vous décriront, en particulier, l’activité du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h et de ses différents départements.

Nous espérons que vous serez satisfaits de cette visite, que les émissaires seront contents de vous voir et que vous-mêmes serez satisfaits de les rencontrer. Si aucun obstacle ne se fait jour, ils vous apporteront également nos publications, que vous demandez dans votre lettre. Une série du Tséma’h Tsédek vous a déjà été postée et vous trouverez, ci-joint, le fascicule du 19 Kislev et la copie d’une lettre(3) de mon beau-père, le Rabbi, à propos de ces publications. Vous voudrez bien me confirmer avoir reçu tout cela.

Peut-être possédez-vous, ou connaissez-vous quelqu’un qui possède, des commentaires du Tanya rédigés par les ‘Hassidim des anciennes générations, des causeries du Rabbi(4) qui ne figurent pas dans le Torat Chalom, des notes sur les discours prononcés entre 5681(5) et 5687(6)? Si c’est le cas, vous voudrez bien me le faire savoir, car je suis, depuis longtemps, à la recherche de ces textes. J’espère que mon beau-père, le Rabbi Chlita, me permettra de les éditer, après relecture. Ainsi, vous conférerez un mérite au plus grand nombre et je vous remercie d’avance pour tout ce que vous ferez, dans ce domaine.

Je conclus en vous souhaitant tout le bien,

M. Schneerson,
Directeur du comité exécutif,

Je citerai une idée de ‘Hassidout. Le discours ‘hassidique que vous trouverez ci-joint parle des bons sentiments que les Juifs possèdent de manière naturelle, que ceux-ci émanent de l’âme divine ou de l’âme animale. On m’a, depuis longtemps, rapporté les questions qui ont été posées, à ce propos.

Voici donc quel est mon sentiment. Le Tanya nous enseigne que les Juifs possèdent des qualités par la nature même de leur âme animale, c'est-à-dire sans aucun effort de leur part. Il précise, en outre, que, toujours de manière naturelle, la bonté l’emporte sur la rigueur. Néanmoins, l’une et l’autre sont présentes et, bien entendu, nécessaires.

Le traité Yebamot 79a cite les trois qualités des Juifs, bons, humbles et miséricordieux. Le Tanya cite seulement la première et la troisième. En effet, l’humilité émane de la crainte et non de la bonté. Toutefois, nos Sages précisent, au traité Beïtsa 25b que cette humilité n’est pas comparable aux deux autres caractères puisqu’elle fut acquise uniquement lors du don de la Torah(7). On peut en déduire la précision d’une omission figurant dans le Tanya.

Notes

(1) Le Rav ‘Haïm Morde’haï Perlov. Voir la lettre n°303.
(2) Qui firent le tour de l’Europe et visitèrent, en particulier, les camps de réfugiés, en Allemagne et en Autriche. Voir, à ce propos, les lettres n°329, 338, 359, 363 et 365.
(3) Datée du 14 Kislev 5708.
(4) Rachab.
(5) 1920-1921, par le précédent Rabbi, juste après le décès de son père, le Rabbi Rachab.
(6) 1927, après sa libération des prisons soviétiques.
(7) Elle n’est donc pas aussi «naturelle» que les autres.