Lettre n° 3227

Par la grâce de D.ieu,
25 Tévet 5715,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu, avec plaisir, votre lettre écrite à l’issue du Chabbat Vaye’hi, qui faisait suite à un long silence et j’ai été content d’y apprendre que vous menez des actions dans le domaine religieux, ce qui est indispensable pour chaque Juif.

Sans doute ne vous contentez-vous pas de ce qui a été obtenu, dans le passé et vous recherchez ce que vous pouvez faire, dans ce domaine, au jour le jour. Il est dit, en effet, que “ l’on se consacre ”(1) à la Torah et aux Mitsvot, comme on le ferait pour un commerce(2).

Un commerçant ne s’enferme pas chez lui en attendant que quelqu’un vienne le voir et exprime le souhait de devenir son client. Bien au contraire, il prend l’initiative de l’action et recherche soigneusement celui qui est susceptible d’entretenir une relation commerciale avec lui. Il s’adresse chaleureusement à ceux qui l’entourent, afin de leur vanter la valeur et l’intérêt de sa marchandise.

Il est sûrement inutile d’en dire plus, surtout lorsque de telles personnes se trouvent à proximité. D’une part, tous les Juifs sont une nation sainte. Mais, ils doivent, en outre, acquérir une sainteté particulière, ainsi qu’il est dit “ ton camp sera saint ”, ce qui est bien une Injonction spécifique.

En conséquence, le mauvais penchant s’efforce d’inventer différents stratagèmes, dans le but de renforcer et de multiplier les voiles, les obstacles, les désirs et les tentations. Il faut donc être vigilant et investir toutes ses forces, dans ce domaine. Ainsi, le Saint béni soit-Il agit “ mesure pour mesure ”(3), mais de manière beaucoup plus forte. La victoire sur le mal qui se trouve dans la personnalité de l’homme prépare celle que l’on remporte sur l’autre mal, qui est extérieur à l’homme. Les personnes qui vous entourent en ont besoin(4), encore plus que les autres.

Vous me demandez des instructions sur la manière d’agir, dans ce domaine. Vous trouverez quelques idées, en la matière, dans ce qui vient d’être dit. La règle générale est la suivante. Certains font l’erreur de penser qu’en se soumettant aux autres(5), on peut se permettre d’être moins soumis à D.ieu. En réalité, l’inverse est vrai. La soumission aux autres doit suggérer une réflexion, simple et profonde à la fois : “ Je mets intégralement en pratique, sans demander de précisions et de détails, l’instruction d’un homme de chair et d’os, qui est une créature, tout comme moi, même s’il est plus gradé. Combien plus doit-il en être ainsi lorsqu’il s’agit du Roi, Roi des rois, le Saint béni soit-Il, qui est sans aucune commune mesure avec lui. Je dois mettre en pratique Son Injonction, car elle est, pour moi, le bien éternel ”.

Il est sûrement inutile de vous rappeler ce qui est d’actualité, à l’occasion de la Hilloula(6) du 10 Chevat, qui approche. Vous expliquerez donc, à vos amis et à vos élèves, quelques aspects de l’œuvre de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, ses espoirs et ses aspirations, ce qu’il souhaita observer en chaque Juif.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de ce qui vient d’être dit et pour que votre action soit fructueuse,

Notes

(1) Essek signifie à la fois “ se consacrer ” et “ commercer ”.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°3109.
(3) De la manière dont l’homme agit envers Lui.
(4) De cette victoire. Peut-être s’agit-il ici de soldats.
(5) Par exemple dans le cadre militaire.
(6) Du précédent Rabbi.