Lettre n° 318

Par la grâce de D.ieu,
12 Tévet 5708,

Au grand Rav, ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav N. C. Sasonkin(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu votre lettre, me confirmant que les livres pour les implantations(2) vous étaient bien parvenus. Comme vous le demandez, trois autres exemplaires des mémoires(3) vous ont été envoyés, afin de les transmettre aux autres implantations. Vous confirmerez également les avoir reçus.

Vous avez sans doute réparti ces livres entre les implantations pour que le plus grand nombre puisse les consulter, comme je l’ai dit lorsque je me trouvais à Paris(4). Je serai heureux de savoir si vous avez élargi, à l’extérieur, le cercle de ceux qui étudient ces livres.

L’extérieur s’entend ici dans les dimensions de l’espace(5), du temps(6) et de l’homme(7), auxquelles seule la diffusion permet d’apporter l’élévation(8).

On peut s’interroger si l’on consulte le Tana Dveï Elyahou Rabba, au début du chapitre 21, qui commente le verset (Yermyahou 5): «Ils erraient à l’extérieur de Jérusalem». Il dit, en effet: «L’extérieur fait allusion à la synagogue et à la maison d’étude». Ce terme doit, sans doute, être systématiquement interprété en fonction de son contexte. En tout état de cause, ce n’est pas ici le lieu de cette discussion.

Vous trouverez, ci joint, la réponse pour madame Golenbovitch qui, dans sa lettre, m’a indiqué votre adresse. Vous voudrez bien m’excuser de vous mettre à contribution, de la sorte.

Je conclus en vous souhaitant tout le bien et en vous saluant,

Rav Mena’hem Schneerson

Vous trouverez, ci-joint, le fascicule édité pour le 19 Kislev.

Notes

(1) Le Rav Na’houm Chmaryahou Sasonkin, auparavant Rav de Batoum et qui se trouvait alors à Paris. Voir la lettre n°286.
(2) Des ‘Hassidim ‘Habad, ayant quitté la Russie, qui s’étaient réfugiés à Paris.
(3) Du précédent Rabbi.
(4) Un an plus tôt, quand le Rabbi était venu à la rencontre de sa mère, qui quittait alors la Russie.
(5) Etudier dans de nouveaux endroits.
(6) Etudier à d’autres moments.
(7) Etudier avec d’autres personnes. Le mot cité, dans le texte, par le Rabbi, est Achan, la fumée, constitué des initiales de Olam, l’espace, Chana, le temps et Nefech, l’âme. Cette fumée fait allusion à celle du sacrifice des encens effectué par le Grand Prêtre, perfection de l’âme, dans le Sanctuaire, perfection de l’espace, le Yom Kippour, perfection du temps.
(8) Le Rabbi note, en bas de page: «Vous consulterez le traité Sotta 44a, selon lequel la préparation du travail, à l’extérieur, fait allusion à la Loi Orale, laquelle se révèle jusque dans ce monde matériel».