Lettre n° 3171

Par la grâce de D.ieu,
6 Tévet 5715,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Chnéor Zalman(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je viens de recevoir votre lettre du 24 Kislev et je suis très surpris que vous soyez si concis, dans votre description de la réunion ‘hassidique, au jour lumineux du 19 Kislev et surtout de la visite de ceux qui viennent de l’extérieur. Nos Sages disent : “ Grand est l’aliment(2) qui crée la proximité ”. Et, cette proximité permet d’être plus réceptif pour se pénétrer des sources(3).

On peut vérifier concrètement que l’on est plus enclin à agir si l’on sait que l’on devra écrire à quelqu’un, à ce sujet(4). Ainsi, disent nos Sages, “ Si Reouven savait…(5) ”. J’aimerais, avant tout, savoir si l’on a bien reçu, en son temps, mon télégramme concernant les soldats(6), si on leur a expliqué, en des termes qui conviennent, les quelques mots qu’il contient.

Je suis peiné de constater que la situation évolue très lentement, pour ce qui concerne le port de la perruque(7). Car, on doit se servir de chaque stimulation extérieure qui se présente, car il est plus difficile de le faire, quand le temps passe. Vous me dites que l’étroitesse est grande(8). Est-il vraiment impossible d’obtenir un prêt auprès de l’une des caisses de bienfaisance des ‘Hassidim. Je sais que vous gérez vous-même celle de l’association ‘Habad, qu’il en existe une chez le ‘Hassid, Rav D. Gansburg(9), deux ou trois dans la ville sainte de Jérusalem.

Vous savez à quel point il faut être prudent, lorsque l’on est confronté à l’épreuve et que l’on doit mettre en pratique le Précepte “ On ne s’affectera pas face aux moqueurs ”(10). Bien plus, ce principe est le début de toutes les parties du Choul’han Arou’h. Et, ce qui est clairement établi n’a nul besoin d’être démontré. Néanmoins, ce à quoi l’on n’a pas été tellement habitué(11), même s’il en est ainsi pour des raisons accessoires et dans une situation de force majeure, devient, au final, un état naturel et, dès lors, on ne mobilise plus les forces comme on devrait le faire, compte tenu de la gravité de la situation.

Il semble qu’il en soit de même pour ce qui concerne les femmes, les enfants et leur éducation, en général. Tout cela est délaissé, de différents points de vue, bien que l’on ait constaté le grave dommage résultant du manque d’attention porté aux femmes et aux enfants. De plus, le Midrach Chemot Rabba explique les propos du Saint béni soit-Il, quand Il donna la Torah : “ Ainsi, tu parleras à la maison de Yaakov(12) ” et ensuite seulement : “ tu diras aux enfants d’Israël ”(13). De fait, il n’en fut pas ainsi pour l’Injonction de l’arbre de la connaissance(14) et l’on sait ce qui en résulta, jusqu’à la fin des générations.

Bien évidemment, mon but n’est pas de faire de la morale, mais de chercher des solutions et des explications, afin de clarifier la situation actuelle, y compris en ce qui n’a pas été habituel jusqu’à maintenant.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,

Notes

(1) Le Rav C. Z. Garelik, Rav de Kfar ‘Habad. Voir, à son sujet, les lettres n°896 et 3190.
(2) Partagé.
(3) De la ‘Hassidout.
(4) Pour lui rendre compte de ce qui a été fait.
(5) Que ce qu’il allait faire serait consigné dans la Torah, il aurait réfléchi avant d’agir.
(6) Voir, à ce sujet, la lettre n°3180.
(7) Voir, à ce sujet, la lettre n°2970.
(8) Que l’on n’a pas les moyens d’acquérir une perruque.
(9) Le Rav Moché Dov Ber Gansburg.
(10) Ceux qui se moquent d’une femme ayant la tête couverte.
(11) Le fait de porter une perruque, à l’époque.
(12) Aux femmes.
(13) Aux hommes.
(14) Qui fut transmis d’abord à Adam et non à ‘Hava.