Lettre n° 315

Par la grâce de D.ieu,
20 Kislev 5708,

A l’honorable ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav A. S. Nemtsov(1), le Cho’het,

Je vous salue et vous bénis,

Vous trouverez ci-joint un fascicule édité pour le 19 Kislev, dont l’impression a été achevée hier. Il a également été adressé à vos amis Cho’hatim, le Rav C.(2) et le Rav I.(3). Vous en ferez sûrement profiter le plus grand nombre, de la manière la plus adaptée. Le mérite de tous dépend de vous.

A propos de cette période qui sépare le 19 Kislev de ‘Hanouka, on peut donner l’explication suivante. Les Grecs souillèrent les huiles qui se trouvaient dans le Sanctuaire(4), ce qui veut dire que les sciences profanes se renforcèrent. On sait, en effet, qu’à l’époque, se trouvaient malheureusement des hellénistes, parmi les enfants d’Israël.

Voici ce qui en résulte, dans la dimension morale. L’intellect de l’âme animale et la rationalité peuvent se renforcer au point de rendre impures les forces intellectuelles de l’homme. Dès lors, il devient impossible de percevoir et de ressentir la Divinité, alors que l’on comprend parfaitement toute idée qui se limite à une implication matérielle.

Mais, au bout du compte, l’homme découvre une fiole portant le sceau du Grand Prêtre et celle-ci lui permet d’éclairer le chandelier duquel il est dit: «la bougie de D.ieu est l’âme de l’homme».

De fait, on peut ici s’interroger. La chute avait été si vertigineuse que toutes les «huiles» de l’âme étaient devenues impures. Comment se délivrer d’une situation aussi basse? Nos Sages l’expliquent par l’intervention du Grand Prêtre.

Le Rambam, dans les lois des instruments du Temple, 5, 7, dit, à son propos: «Son honneur et sa gloire consistent à siéger, tout au long du jour, dans le Temple. Sa résidence sera à Jérusalem (lieu de la crainte de D.ieu la plus parfaite) et il ne quittera pas cette ville».

Chez chacun, en particulier, le Grand Prêtre est le point profond de sa Judéité, l’essence de son âme, sur laquelle les forces du mal n’ont aucune emprise et qui est toujours intègre, mais peut, néanmoins, sommeiller, avant d’être mise à l’épreuve dans sa foi, comme l’explique le chapitre 19 du Tanya.

Il faut donc l’éveiller de son sommeil avant même que ne survienne l’épreuve. Pour y parvenir, il est nécessaire de s’attacher au Grand Prêtre, qui est le chef du peuple juif, siégeant toute la journée dans le Temple, ne quittant pas la perfection de la crainte de D.ieu.

Le Grand Prêtre remet, à tous ceux qui lui sont attachés, une fiole d’huile permettant d’illuminer son âme, même si, auparavant, toutes les huiles étaient impures.

En ces jours(5), il ne suffit pas de louer D.ieu, de raffermir uniquement sa foi. On doit, en outre, lire le Hallel, selon le traité Chabbat, 21b, c'est-à-dire percevoir la Divinité, ainsi qu’il est dit «connais le D.ieu de ton père». L’étude de la ‘Hassidout permet d’y parvenir et le 19 Kislev est son Roch Hachana. Cette date révèle l’aspect profond de notre Torah et doit donc illuminer l’aspect profond de notre âme.

En vous souhaitant tout le bien,

Rav Mena’hem Schneerson,
Directeur du comité exécutif(6)

Notes

(1) Le Rav Avraham Sender Nemtsov. Voir les lettres n°79 et 364.
(2) Le Rav Chlomo Rein. Il s’agit de la lettre n°316.
(3) Le Rav Its’hak Doubov. Voir la lettre n°314.
(4) Voir, à ce propos, la lettre n°173.
(5) De ‘Hanouka.
(6) Du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h.