Lettre n° 305

Par la grâce de D.ieu,
25 Tichri 5708,

Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu, s’acquitte fidèlement
de sa tâche, le Rav Y. Hacohen(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai pensé que nous allions nous rencontrer ici, à Soukkot, période pendant laquelle vous avez coutume de venir voir mon beau-père, le Rabbi Chlita. Nous aurions échangé nos souhaits pour une bonne et joyeuse année. Malheureusement, vous n’êtes pas venu, cette année. J’espère que vous allez bien et que vous êtes en bonne santé, avec tous les membres de votre famille.

Après la destruction du Temple, la qualité et la mission des Cohanim apparaît encore dans la bénédiction qu’ils accordent, pendant la prière. Et, de fait, les synagogues sont définies comme de petits Sanctuaires.

La ‘Hassidout explique l’un des apports, pour un Juif, du pèlerinage dans le Temple. Là, il avait la possibilité de se prosterner devant D.ieu, non pas seulement de manière superficielle, par son corps, mais aussi par son âme, dont il soumettait toutes les forces, sa volonté, son intellect, ses émotions à D.ieu.

En conséquence, une synagogue, dans laquelle on se prosterne avec profondeur, de la meilleure façon possible, est le véritable «petit Sanctuaire», celui qui est le plus proche du Temple.

C’est précisément ce que reçoit un ‘Hassid, lorsqu’il prie dans la maison d’étude de son Rabbi. Car, chaque ‘Hassid est, plus ou moins, soumis à son Rabbi. Et, lorsque ce ‘Hassid est un Cohen, il prononce la bénédiction des Cohanim dans la maison d’étude de son Rabbi. Il est alors beaucoup plus proche de celle qu’il aurait prononcé dans le Temple que s’il la disait dans n’importe quelle autre synagogue.

Car, la bénédiction des Cohanim dans le Temple était infiniment plus importante que celle qui était prononcée à l’extérieur de son enceinte, comme le dit la Michna 37b.

* * *

Comme vous le savez, à chaque Sim’hat Torah, au matin, on vend les versets de Ata Oreïta(2), selon l’organisation instaurée par mon beau-père, le Rabbi Chlita, au profit du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h.

Cette année, vous n’étiez pas là et je me suis demandé que faire:
1. acheter un verset pour votre compte,
2. dans l’affirmative, pour quel montant le faire, d’autant que vous ne m’avez rien écrit, à ce propos.

Puis, je me suis dit que:
1. je devais prendre en compte les termes de l’Admour Hazaken, qui dit, dans le Tanya: «Je n’ignore pas que les temps sont difficiles et qu’il n’est pas aisé de gagner sa vie. Malgré cela, il n’est pas bon de fermer la main qui a toujours été ouverte, qui a toujours donné avec largesse et bienveillance»,
2. la Tsédaka n’est qu’un prêt à D.ieu, Qui le rembourse largement, dans ce monde,
3. il n’est pas bon que vos amis participent à une Mitsva et que vous ne le fassiez pas,
4. mon beau-père, le Rabbi Chlita, m’a dit, une fois, que l’on ne doit pas ouvrir la voie à une diminution,
5. on peut offrir un mérite à quelqu’un, même en son absence.

Je déduis de tout cela que, de mon point de vue, je dois considérer et dire que vous achetez un verset, comme vous l’avez fait, l’an dernier, et pour le même montant, c'est-à-dire dix huit fois dix huit dollars.

Les versets du Ata Oreïta récités le matin de Sim’hat Torah, que nous avons achetés pour ceux qui n’étaient pas là, ont été lus par mon beau-père, le Rabbi Chlita.

En vous souhaitant tout le bien, à vous et à tous les membres de votre famille,

Rav Mena’hem Schneerson,
Directeur du comité exécutif(3),

Par envoi séparé, je vous ai adressé nos dernières publications. Vous voudrez bien me confirmer les avoir reçues.

Notes

(1) Le Rav Yaakov Kats, de Chicago. Voir la lettre n°174. Sur le contenu de cette lettre, voir également la lettre précédente.
(2) Les versets précédant les Hakafot de Sim’hat Torah.
(3) Du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h.