Lettre n° 298

Par la grâce de D.ieu,
Septième des dix jours
de Techouva 5708,

Au grand Rav, ‘Hassid érudit qui craint D.ieu, aux
multiples accomplissements, le Rav E. E. Hacohen(1),

Je vous salue et vous bénis,

En cette période, je vous exprime mes voeux afin que vous soyez définitivement inscrit, avec tous les membres de votre famille, pour une bonne année.

J’évoquerai également un sujet lié à cette période(2). Le Rambam écrit: «Pourquoi le premier jour de Tichri ne peut-il jamais être un dimanche, un mercredi ou un vendredi? Parce qu’il peut être fixé en certains jours et doit être repoussé en d’autres». Il n’explique pas le «défaut» du dimanche, du mercredi et du vendredi, les empêchant d’être Roch Hachana et la «qualité», du lundi, du mardi, du jeudi et du Chabbat, qui peuvent l’être. Le Rabad lui-même s’interroge, à ce propos.

L’explication est la suivante. Le premier jour de Roch Hachana, qui est aussi celui du mois de Tichri, révèle le jugement sévère. Il ne peut donc être fixé au dimanche, qui correspond à l’Attribut de Bonté, ni au mercredi, qui est lié à l’Attribut de Victoire, lié à la Bonté. De plus, il ne peut y avoir deux jours consécutifs qui sont repoussés. Le troisième ne pouvait donc être que le vendredi.

Mais, il semble plus exact de dire que le vendredi, lié à l’Attribut du Fondement, doit être écarté parce que celui-ci a pour effet d’adoucir la sévérité. Ainsi, nos Sages disent, au traité Pessa’him 54a: «Pourquoi le mot bon ne fut-il pas dit lors du second jour de la création? Parce qu’alors, fut créée la lumière de l’enfer. Puis, ce terme fut réintroduit, au sixième jour(3)».

Ceci nous permettra de répondre à une autre question. Le Rambam avait sans doute une bonne raison pour repousser précisément le dimanche, le mercredi et le vendredi, comme le demande le Rabad. Dès lors, pourquoi ne précise-t-il pas cette raison?

En fait, on peut le comprendre si l’on considère qu’il s’agit de la raison qui vient d’être énoncée. Le Séfer Hasi’hot 5700(4), à la page 41, précise, citant le Baal Chem Tov, que le Rambam était versé dans la Kabballa. Vous consulterez également la note que j’ai rédigé, à ce propos. Néanmoins, le Rambam se gardait de toute référence, même en allusion, à la Kabballa, car il était dangereux de la dévoiler, à son époque(5).

Avec ma bénédiction pour être définitivement inscrit pour une bonne année,

Rav Mena’hem Schneerson,
Directeur du comité exécutif(6),

Notes

(1) Le Rav Efraïm Eliézer Yallès, de Chicago. Voir la lettre n°176.
(2) Voir, à ce propos, les lettres n°300 et 399.
(3) Lorsque la création fut déclarée «très bonne». C’est donc bien l’Attribut du Fondement, celui du sixième jour, qui parvint à adoucir la sévérité du second jour.
(4) 1940, du précédent Rabbi.
(5) Le monde n’était pas prêt à en recevoir la révélation.
(6) Du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h.