Lettre n° 297

Par la grâce de D.ieu,
Septième des dix jours
de Techouva 5708,

Au ‘Hassid érudit, qui craint D.ieu,
élève de la Yechiva, le Rav ...

Je vous salue et vous bénis,

En cette période, je vous exprime mes voeux pour que vous soyez, avec tous les vôtres, définitivement inscrit pour une bonne année.

Vous parlez, dans votre lettre, de l’aspect profond de l’Attribut de découverte intellectuelle, qui est lié à celui d’Atik Yomin. Vous consulterez, à ce propos, les références, dans les discours ‘hassidiques de 5666(1), que j’ai indiqué dans mes notes au Kountrass Limoud Ha’hassidout, à la page 6(2). Vous y verrez que la finalité est de révéler l’essence du plaisir infini, qui transcende l’aspect profond d’Atik Yomin, lequel est identifié à celui de l’Attribut de découverte intellectuelle. Pour y parvenir, il faut mettre en pratique les Mitsvot ou investir ses efforts dans l’acquisition de la sagesse.

Déterminer quelle est la Mitsva que l’on doit mettre en pratique de la manière la plus scrupuleuse ne dépend pas de la rationalité et les incitations du mauvais penchant font que l’on peut, dans ce domaine, se tromper aisément. Car, c’est, bien sûr, dans ce domaine que l’on subira les attaques les plus fortes du mauvais penchant.

Or, l’un des moyens les plus sûrs, en la matière, est de suivre le chemin et la voie indiqués par le Rabbi. Il est alors inutile de faire intervenir son propre raisonnement, de se demander si le Rabbi changera d’avis. Il est, a fortiori, inutile de regarder, à droite et à gauche, pour découvrir un autre centre d’intéret et une nouvelle occupation.

Je prendrai un exemple. Mon beau-père, le Rabbi, vous a confié, me semble-t-il, la responsabilité du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h et de Ma’hané Israël, dans votre ville et peut-être même dans votre pays. Il est donc bien clair que vous n’avez pas à vous préoccuper de la fonction des autres, que vous ne devez pas courir après des activités dont vous ne savez pas si elles vous concernent. En tout état de cause, tout cela est exclu tant que vous n’avez pas mené à bien la tâche qui vous est confiée, la mission que l’on vous a désignée du doigt, en vous disant: «Voici ta voie, celle qui te conduira vers le Sanctuaire de D.ieu. Elle seule t’apportera la réussite.»

Plusieurs années sont passées et vous ne pouvez pas tromper les autres et encore moins vous-même, car les faits indiquent précisément quelle est la situation: «J’ai apporté une bonne éducation à tant d’enfants. Telles personnes ont commencé à mettre les Tefilin sur mon intervention. Dans telles maisons, on a commencé à étudier la Torah, à avoir de bonnes lectures. Tant de personnes se sont engagées à étudier la ‘Hassidout. J’ai diffusé tant d’exemplaires de bons livres et surtout d’ouvrages de ‘Hassidout».

Si le bilan est incomplet, et malgré toutes les bonnes raisons que l’on peut fournir par ailleurs, en particulier la peur d’un homme juif, qui possède le libre arbitre, même si l’on est irréprochable, on n’en constate pas moins un manque. En revanche, si l’on ne s’affecte pas des conditions, si l’on fait son travail et que l’on obtient un bilan positif, on peut, de cette manière, obtenir l’élévation de la Torah et des Mitsvot que l’on accomplit. C’est ce qu’explique le Tanya.

En vous souhaitant tout le bien,

Rav Mena’hem Schneerson,
Directeur du comité exécutif(3),

Notes

(1) 1906, du Rabbi Rachab.
(2) Voir, à ce propos, les lettres n°265 et 287.
(3) Du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h.