Lettre n° 2964
Par la grâce de D.ieu,
Veille de Roch Hachana 5715,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav Aharon Elyahou(1),
Je vous salue et vous bénis,
Il y a quelques temps que j’ai reçu vos lettres, directement ou par certaines personnes. Vous me dites que vous envisagez d’écrire un livre sur les persécutions subies par les Juifs dans le pays où nous vivions auparavant(2). Vous me demandez ce que j’en pense.
Il m’est difficile de me prononcer, en la matière, sans savoir précisément ce que contiendra ce livre, s’il s’agit d’écrire l’histoire de cette terrible période ou encore si le but est de montrer, aux Juifs religieux en particulier, ce qu’est la sanctification du Nom de D.ieu.
En tout état de cause, que votre objectif soit le premier, le second ou d’autres encore, le livre doit comporter des informations précises, les noms, les lieux, les dates. Il faut donc se demander si cela ne met pas en danger les proches de ces personnes, qui sont encore derrière la barrière(3). En effet, on n’a pas de nouvelles sur ce qui se passe là-bas et sur la manière dont on y considère de telles informations. A l’opposé, on peut demander si écrire un livre en se contentant d’un exposé général, sans citer de noms, aura un quelconque intérêt.
Vous me demandez si je possède des éléments pour un tel livre. Il est clair que je ne possède pas d’informations classées. De fait, les écrits et les notes de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, n’ont pas été mis en ordre. Il est à peu près certain que je ne possède aucun élément écrit. Il faut donc recueillir les informations auprès des ‘Hassidim originaires de notre pays, en fonction de ce qu’ils se souviennent. Je n’ai encore trouvé personne qui puisse s’en charger.
Vous savez sans doute qu’un montant relativement important, prélevé sur les remboursements allemands, est consacré à la recherche sur l’histoire contemporaine d’Israël. Néanmoins, il est essentiellement consacré à l’histoire de la Pologne, qui ne présente pas les risques que je citais auparavant.
Il est sûrement possible, en Terre Sainte, d’obtenir des renseignements sur ces subventions, auprès des administrations et des personnes concernées.
Vous dites, au début de votre lettre, que vous avez été un élève de la Yechiva Loubavitch. Or, les propos et les actes des Justes sont éternels et il en est de même pour les forces qu’ils investissent en leurs élèves. Je suis donc surpris que vous ne parliez pas des actions positives que vous réalisez dans le domaine de ‘Habad. Vous connaissez l’exigence et la plainte exprimées par le verset : “ On m’a chargé de garder les vignes, mais je n’ai pas gardé ma propre vigne ”. Ainsi, si l’importance des autres “ vignes ” ne doit pas être négligée, il n’en reste pas moins que “ je n’ai pas gardé ma propre vigne ”. Il y a bien là un manque, qui est une remise en cause, non pas extérieure, mais émanant du profond de l’âme. Puisse D.ieu faire que vous m’annonciez bientôt de bonnes nouvelles, à ce sujet.
A l’approche du nouvel an, qui approche, pour nous et pour tout Israël, pour le bien et pour la bénédiction, je vous adresse mes vœux, de même qu’à tous les vôtres, afin que vous soyez inscrits et scellés pour une bonne et douce année, matériellement et spirituellement.
Avec ma bénédiction,
N. B. : Concernant votre brochure polémique contre celui que vous mentionnez(4), il est clair que l’argumentaire(5) dépend des conditions sur place et des réactions qu’auront les lecteurs. En tout état de cause, l’idée(6) est la suivante :
A) Lorsque l’on parle d’une religion qui existe et non de la création d’une religion nouvelle, il est évident que l’on doit prendre en compte les fondements de sa foi.
B) Il est clair également que seul celui qui est reconnu comme croyant par la religion peut être critique et exprimer un avis.
C) Chacun n’est pas habilité à déterminer qui est croyant et qui ne l’est pas. Seuls les principes et les fondements de la religion qui existent peuvent énoncer une définition.
Il en résulte qu’une telle manière de concevoir(7) la Loi de Moché et d’Israël, qu’un long développement tendant à établir si elle est logique ou non, sont étrangers à notre foi. Si cet homme a l’intention de créer une religion, il ne doit pas tromper les lecteurs et prétendre le contraire.
En expliquant ces points de la manière qui convient, on épargne beaucoup d’encre et de papier.
Notes
(1) Le Rav A. E. Guerchouni, auteur du livre “ Le Judaïsme dans la Russie soviétique ”.
(2) En Russie.
(3) Le rideau de fer.
(4) Et qui est l’auteur d’une critique du Judaïsme.
(5) Devant être développé contre lui.
(6) Sur laquelle cet argumentaire doit être basé.
(7) Celle adoptée par cet homme.
Veille de Roch Hachana 5715,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav Aharon Elyahou(1),
Je vous salue et vous bénis,
Il y a quelques temps que j’ai reçu vos lettres, directement ou par certaines personnes. Vous me dites que vous envisagez d’écrire un livre sur les persécutions subies par les Juifs dans le pays où nous vivions auparavant(2). Vous me demandez ce que j’en pense.
Il m’est difficile de me prononcer, en la matière, sans savoir précisément ce que contiendra ce livre, s’il s’agit d’écrire l’histoire de cette terrible période ou encore si le but est de montrer, aux Juifs religieux en particulier, ce qu’est la sanctification du Nom de D.ieu.
En tout état de cause, que votre objectif soit le premier, le second ou d’autres encore, le livre doit comporter des informations précises, les noms, les lieux, les dates. Il faut donc se demander si cela ne met pas en danger les proches de ces personnes, qui sont encore derrière la barrière(3). En effet, on n’a pas de nouvelles sur ce qui se passe là-bas et sur la manière dont on y considère de telles informations. A l’opposé, on peut demander si écrire un livre en se contentant d’un exposé général, sans citer de noms, aura un quelconque intérêt.
Vous me demandez si je possède des éléments pour un tel livre. Il est clair que je ne possède pas d’informations classées. De fait, les écrits et les notes de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, n’ont pas été mis en ordre. Il est à peu près certain que je ne possède aucun élément écrit. Il faut donc recueillir les informations auprès des ‘Hassidim originaires de notre pays, en fonction de ce qu’ils se souviennent. Je n’ai encore trouvé personne qui puisse s’en charger.
Vous savez sans doute qu’un montant relativement important, prélevé sur les remboursements allemands, est consacré à la recherche sur l’histoire contemporaine d’Israël. Néanmoins, il est essentiellement consacré à l’histoire de la Pologne, qui ne présente pas les risques que je citais auparavant.
Il est sûrement possible, en Terre Sainte, d’obtenir des renseignements sur ces subventions, auprès des administrations et des personnes concernées.
Vous dites, au début de votre lettre, que vous avez été un élève de la Yechiva Loubavitch. Or, les propos et les actes des Justes sont éternels et il en est de même pour les forces qu’ils investissent en leurs élèves. Je suis donc surpris que vous ne parliez pas des actions positives que vous réalisez dans le domaine de ‘Habad. Vous connaissez l’exigence et la plainte exprimées par le verset : “ On m’a chargé de garder les vignes, mais je n’ai pas gardé ma propre vigne ”. Ainsi, si l’importance des autres “ vignes ” ne doit pas être négligée, il n’en reste pas moins que “ je n’ai pas gardé ma propre vigne ”. Il y a bien là un manque, qui est une remise en cause, non pas extérieure, mais émanant du profond de l’âme. Puisse D.ieu faire que vous m’annonciez bientôt de bonnes nouvelles, à ce sujet.
A l’approche du nouvel an, qui approche, pour nous et pour tout Israël, pour le bien et pour la bénédiction, je vous adresse mes vœux, de même qu’à tous les vôtres, afin que vous soyez inscrits et scellés pour une bonne et douce année, matériellement et spirituellement.
Avec ma bénédiction,
N. B. : Concernant votre brochure polémique contre celui que vous mentionnez(4), il est clair que l’argumentaire(5) dépend des conditions sur place et des réactions qu’auront les lecteurs. En tout état de cause, l’idée(6) est la suivante :
A) Lorsque l’on parle d’une religion qui existe et non de la création d’une religion nouvelle, il est évident que l’on doit prendre en compte les fondements de sa foi.
B) Il est clair également que seul celui qui est reconnu comme croyant par la religion peut être critique et exprimer un avis.
C) Chacun n’est pas habilité à déterminer qui est croyant et qui ne l’est pas. Seuls les principes et les fondements de la religion qui existent peuvent énoncer une définition.
Il en résulte qu’une telle manière de concevoir(7) la Loi de Moché et d’Israël, qu’un long développement tendant à établir si elle est logique ou non, sont étrangers à notre foi. Si cet homme a l’intention de créer une religion, il ne doit pas tromper les lecteurs et prétendre le contraire.
En expliquant ces points de la manière qui convient, on épargne beaucoup d’encre et de papier.
Notes
(1) Le Rav A. E. Guerchouni, auteur du livre “ Le Judaïsme dans la Russie soviétique ”.
(2) En Russie.
(3) Le rideau de fer.
(4) Et qui est l’auteur d’une critique du Judaïsme.
(5) Devant être développé contre lui.
(6) Sur laquelle cet argumentaire doit être basé.
(7) Celle adoptée par cet homme.