Lettre n° 2864

Par la grâce de D.ieu,
18 Mena’hem Av 5714,
Brooklyn, New York,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 10 Mena’hem Av. Je suis surpris d’y lire que la différence entre l’année dernière et cette année dépasse le cadre naturel et le contexte de votre lettre permet d’établir que vous n’écrivez pas ces mots dans le sens du bien(1).

A mon avis, si vous observez votre état de santé et le fait que votre épouse est enceinte, en un moment bon et fructueux, vous conviendrez que votre situation dépasse effectivement le cadre naturel, mais, D.ieu merci, tout à fait dans le sens du bien.

Momentanément, le montant en dépôt sur votre compte en banque peut se trouver être moins important. Pour autant, il n’y a pas en cela, une perte concrète et encore moins un manque concernant les enfants, la santé ou la prospérité.

Nos Sages indiquent, au traité Sotta 48b, que celui qui est en mesure de satisfaire ses besoins du jour et se fait du soucis pour ceux du lendemain n’a que peu de foi. Dès lors que dire lorsque l’on dispose de l’argent dont on a besoin non seulement pour le lendemain, mais aussi pour tout le mois et peut-être même pour quelques années, mais que l’on n’en est pas moins soucieux à propos de ce qui se passera à l’issue de ces quelques années?

Le montant déposé en banque diminue et l’on se fait alors encore plus de soucis pour ce qui se passera dans quelques années. Et, l’on oublie que tout cela n’a pas de valeur réelle, n’est nullement comparable à la santé ou à la satisfaction des souhaits de son cœur. Il y a là un terrible voile!

Bien évidemment, mon but n’est pas de vous faire de la morale. Toutefois, il est dommage et douloureux de constater que quelqu’un qui a tout pour être joyeux, non seulement dans le domaine spirituel, mais aussi matériellement, non seulement par son âme, mais aussi par son corps, non seulement par son âme divine, mais aussi par son âme animale, fait le choix d’être soucieux, se demandant comment agira Celui Qui nourrit tout être avec bonté et miséricorde, dans quelques années, de quelle manière Il satisfera ses besoins et ceux des membres de sa famille.

Nous sommes, d’ores et déjà, dans les jours joyeux(2) et, selon l’expression du Zohar Yethro, page 78b, “ dès le 10 Av, Esav disparaît et on ne le trouve plus ”. Que les voiles et les attraits exercés par le domaine d’Esav disparaissent donc également, de sorte qu’on ne les trouve plus. Alors, on servira D.ieu “ de tout ton cœur ”, d’un cœur entier, avec les deux Beth(3), ainsi qu’il est dit: “ Servez D.ieu dans la joie ”.

Avec ma bénédiction,

Notes

(1) Cette année est donc infiniment plus dure que la précédente.
(2) Puisque Tichea Beav est passé.
(3) Du mot Levave’ha, ton cœur, qui font allusion aux deux penchants, le bon et le mauvais, devant, l’un et l’autre, être au service de D.ieu.