Lettre n° 276

Par la grâce de D.ieu,
7 Mena'hem Av 5707,

Aux hommes distingués et craignant D.ieu, qui se mobilisentpour diffuser la 'Hassidout, agissent et font agir les autres,avec, à leur tête, le grand Rav et 'Hassid, Rav Meïr(1) etl'homme agréable, Rav 'Haïm, le Cho'het(2),

Je vous salue et vous bénis,

C'est avec satisfaction que nous avons eu connaissance de votre succès dans la collecte destinée à l'impression des livres de l'Admour Haémtsahi. Ceux-ci ont déjà été édités et vous les avez sans doute envoyés ici, comme nous l'avions convenu.

A l'heure actuelle, vous vous efforcez, à n'en pas douter, d'augmenter le montant collecté, afin de combler une partie de ce qui manque, pour nos publications.

Tout ceci constitue un grand mérite. Pour des personnes comme vous, il est sûrement inutile de le préciser et, a fortiori, de l'expliquer. Je voudrais uniquement souligner que la grande récompense qui en découle vous protégera et vous éclairera, dans le monde futur et dans celui-ci, moralement et physiquement.

On peut le déduire de l'enseignement de nos Sages selon lequel D.ieu agit "mesure pour mesure". Il en est ainsi dans le monde futur et dans celui-ci. Il est dit, en effet, que "la récompense de la Mitsva n'est pas accordée dans ce monde". Elle nous est, en effet, ordonnée par D.ieu, Qui transcende toute limite. Cette récompense doit donc, elle-même, être illimitée et elle ne peut s’inscrire dans un monde physique et limité.

Toutefois, il n'en est ainsi que d'une manière générale. Plus spécifiquement, il existe certaines Mitsvot pour lesquelles on reçoit également une récompense dans ce monde, laquelle se cumule avec leur dimension infinie. Dès lors, la rétribution essentielle est conservée pour le monde futur, mais une rétribution annexe est bien accordée dans ce monde.

Nombreux sont ceux, parmi nos Sages, qui ont souhaité que leur enseignement soit répété, dans ce monde, lorsque leur âme se trouverait dans la Yechiva céleste(3), afin qu'ils puissent résider dans les deux mondes à la fois. Ceux qui agissent pour qu'il en soit effectivement ainsi, en contribuant à la diffusion de leur enseignement, sont donc récompensés, "mesure pour mesure", dans le monde futur et dans celui-ci, moralement et physiquement.

La Torah et les Mitsvot ont été données aux âmes revêtues d'un corps. Pour autant, leur apport essentiel se marque dans la dimension morale, dans l'âme et non dans le corps physique. Bien plus, lorsqu'elles agissent sur le corps, c'est pour le briser et le conduire à adopter un comportement allant à l'encontre de sa nature.

Puis, le Baal Chem Tov ouvrit la voie permettant de servir D.ieu avec la participation du corps, joyeusement, sans le briser et le mortifier. On connaît, à ce propos, le commentaire qu'il donne du verset "lorsque tu verras l'âne de ton ennemi". Mon beau-père, le Rabbi Chlita, l'a rapporté, dans ses causeries et il est reproduit dans Hayom Yom, à la page 23. Différents textes de 'Hassidout l'expliquent.

La diffusion de la Torah, et en l'occurrence de la 'Hassidout, permet à celui qui l'étudie de se lier à l'arbre de vie, non pas par des mortifications, mais de manière joyeuse. Elle permet donc d'obtenir, "mesure pour mesure", une récompense à la fois spirituelle et matérielle, tout le bien physique et moral.

Je conclus en vous exprimant mon respect et en vous adressant une large bénédiction,

M. Schneerson

Notes

(1) Rav Meïr Achkenazi, Rav de la communauté de Shanghai. Voir la lettre n°239.
(2) De Shanghai.
(3) Voir, à ce propos, les lettres n°193, 205 et 206.