Lettre n° 260

Par la grâce de D.ieu,
Mardi de la Parchat Vaye'hi 5707,

Au distingué 'Hassid qui craint D.ieu,
le Rav C. M. Kalmenson(1),

Je vous salue et vous bénis,

J'ai bien reçu votre lettre du mercredi de la Parchat Toledot et je vous remercie d'avoir écrit à ma mère(2), puisse-t-elle avoir une longue vie. Je suis très surpris que vous ne me donniez pas des nouvelles d'elle, ne me disiez pas si elle est en bonne santé. Les 'Hassidim qui se trouvent sur place lui viennent-ils en aide, dans toute la mesure de leurs moyens, pour satisfaire ses besoins? Il est clair que tout ceci sera à ma charge(3). Vous me donnerez sûrement ces informations, par le détail, dans votre prochaine lettre.

Conformément à votre demande, nous vous avons adressé quelques unes de nos publications, à votre nom, par envoi séparé. Vous voudrez bien nous confirmer les avoir reçues. Vous vous efforcerez de mettre ces livres à la disposition du plus grand nombre, ou bien en les plaçant dans un lieu public, une synagogue ou une salle de lecture, ou bien en les prêtant successivement à de nombreuses personnes. Celui qui confère un mérite à la communauté reçoit lui-même l'équivalent de ce mérite(4).

J'ai entendu qu'il y a, dans la ville où vous vous trouvez actuellement, des livres de 'Habad qui ont été imprimés en Hongrie ou en Tchécoslovaquie, pendant la guerre, peu avant ou peu après celle-ci, peut-être chez le Rav Rapoport. Vous voudrez bien le vérifier et envoyer ici un exemplaire de chaque livre, à l'intention du Merkaz Leïnyaneï 'Hinou'h ou des éditions Kehot. Bien évidemment, nous vous enverrons d'autres livres en échange, selon ce que vous demanderez.

Nous avons publié ici une nouvelle édition du Sidour Tehilat Hachem, avec des corrections et des notes supplémentaires, conformément aux instructions de mon beau-père, le Rabbi Chlita. Il me semble que votre père s'est occupé de cela, lorsqu'il se trouvait à Petersburg. Nous en avons envoyé quelques uns, à votre nom et vous voudrez bien nous confirmer avoir reçu ce colis, comme le précédent.

J'attends votre lettre annonçant de bonnes nouvelles à propos de ma mère, puisse-t-elle avoir une longue vie. Vous consulterez, tout d'abord, le Targoum Yonathan du verset "Naftali est telle une biche envoyée" et le commentaire du Tseror Hamor, selon lequel Naftali était un homme de paix. C'est donc lui que son père et ses frères chargèrent d'annoncer la paix.

Naftali est, en outre, directement lié à la rapidité et aux bonnes nouvelles. Le Tséma'h Tsédek explique, dans le Or Hatorah, que son nom est de la même étymologie que Tefila, la prière, qui relie le point le plus élevé au lieu le plus bas. En se déplaçant rapidement, on ne connaît que le bien et la bonté, comme l'explique le Likouteï Torah, à la fin de la Parchat Kora'h, à propos des amandes d'Aharon.

En vous souhaitant tout le bien,

Rav Mena'hem Schneerson,
Directeur du comité exécutif(5)

Notes

(1) Le Rav Chalom Mendel Kalmenson, de Paris. Après avoir échappé à la Russie, celui-ci, avec plusieurs centaines de familles 'hassidiques, se trouvaient à Prague, pour venir en aide aux réfugiés, en transit vers les pays libres. Voir également les lettres n°290, 333, 389, 395.
(2) Qui avait été sauvé, à la même époque et se trouvait encore en chemin pour Paris, ville à partir de laquelle elle se rendit aux Etats Unis.
(3) Financière.
(4) Voir la lettre n°259.
(5) Du Merkaz Leïnyaneï 'Hinou'h.