Lettre n° 232

Par la grâce de D.ieu,
17 Sivan 5706,

Aux jeunes gens, grands Rabbanim et 'Hassidim quicraignent D.ieu, les élèves de la Yechiva, à Shanghaï(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse aux précisions qui m'ont été transmises par le Rav Gorfinkel:

A) Je vous ai déjà écrit, sur l'ordre de mon beau-père, le Rabbi Chlita, que vous ne devez rééditer aucune publication diffusée par l'une des institutions qu'il dirige sans obtenir, au préalable, son autorisation explicite(2). Peu importe en quelle langue celle-ci est éditée. Or, vous venez de faire paraître les conversations avec les jeunes et le Chneï Lou'hot Haberit.

Nous ne savons comment qualifier une telle attitude. Vous nous direz sans doute comment il faut l'interpréter et nous en déduirons ce qu'il faut transmettre à mon beau-père, le Rabbi Chlita. Vous pouvez également lui écrire directement.

B) Les deux cents(3) ont été transmis au Rav Gorfinkel. Le reste du montant dû pour le Sidour(4) lui sera transmis dans quatre semaines, comme vous l'avez demandé. Pour l'heure, vous n'enverrez ici, aux éditions Kehot, que deux exemplaires de ce Sidour. Vous garderez le reste et vous pourrez le vendre, pour un prix unitaire qui ne sera pas inférieur à deux dollars américains et demi. Par la suite, nous vous dirons où envoyer ces Sidourim.

C) En revanche, vous enverrez ici le Dére'h Mitsvote'ha(5) et le Chaar Hacollel(6). Si ces livres ne sont pas encore reliés, adressez-les nous sans reliure. Ici, nous ferons refaire la page de garde et y ajouterons peut-être quelques additifs.

A l'avenir, si vous n'avez pas le temps d'attendre la page de garde et les additifs, envoyez-nous les livres sans reliure.

D) Nous vous avons envoyé le Torat 'Haïm et le Pirouch Hamilot de l'Admour Haémtsahi, dont vous avez sûrement commencé l'impression. Je vous demande encore une fois de me faire savoir quels livres et quelles impressions vous possédez en bonnes conditions, parmi la liste qui était jointe à ma première lettre, afin que nous n'ayons pas à les rechercher ici. Je souhaite, en particulier, disposer de l'édition du Torah Or, publiée à Jitomir, en 5622(7).

E) Des articles pour "le jeune juif"(8) vous ont été adressés, comme vous l'avez demandé. Nous vous enverrons également ce qui sera publié en anglais à l'avenir. Il serait bon que tous les élèves du Talmud Torah deviennent des abonnés aux "Conversations avec les jeunes", en Yiddish et en anglais. Leur prix sera déduit de ce que vous imprimerez sur place.

F) S'il y a des Juifs, en particulier des jeunes, qui comprennent uniquement la langue du pays, le chinois, il serait bon de traduire, de manière élégante et fidèle, nos publications les plus importantes, selon leurs besoins spirituels, par exemple les brochures sur le Chabbat, les Tefilin, la Torah et Israël, la bibliothèque des fêtes, les proverbes figurant dans le recueil quotidien paru en anglais et peut-être même une partie des causeries et la biographie de mon beau-père, le Rabbi Chlita. Veuillez me faire connaître immédiatement votre avis sur cette question.

Commentant le verset "et Aharon fit ainsi", qui figure dans la Paracha de la semaine(9), nos Sages disent, et Rachi le cite dans son commentaire de la Torah, que l'éloge d'Aharon est ainsi proclamée, qui ne modifia en rien l'Injonction divine(10). Le Likouteï Torah du Ari Zal se demande pourquoi est-ce précisément ici que ce fait est souligné. En fait, il semble qu'il y ait bien eu ici une modification.

D.ieu avait dit à Moché: "Les sept lumières éclaireront face au chandelier" dès le début de leur allumage. Et il est rapporté que "Aharon éleva la flamme des lumières face au chandelier", lorsque cette flamme brillait déjà. La Torah établit donc que Aharon n'introduisit aucune modification et se trouvait bien, dès le début de l'allumage, "face au chandelier". Elle précise, en outre, qu'il se trouvait encore là lorsque la flamme s'était déjà élevée. Cette précision est, bien sûr, toute à son éloge. C'est ce qu'explique le Ari Zal.

La 'Hassidout donne, à ce propos, l'explication suivante. Le sommet du service de D.ieu est l'amour que l'on éprouve envers Lui et le Cohen est précisément un homme de bonté et d'amour. Or, au début de ce service, il est encore aisé de se trouver "face au chandelier", de percevoir la dimension profonde des Mitsvot. Lorsque la flamme s'élève, en revanche, on ressent un immense attrait pour la Divinité et l'on découvre différentes manières de l'exprimer. On peut alors se tromper et mal agir, confondre sa propre idée avec le sens de la Mitsva. Il est alors nécessaire d'être très prudent, profondément soumis.

Telle est donc l'éloge d'Aharon qui insuffle un immense amour de D.ieu aux âmes juives, de sorte qu'aucune modification ne soit concevable.

Avec ma bénédiction de Techouva immédiate, délivrance immédiate,

Rav Mena'hem Schneerson,
Directeur du comité exécutif(11)

Notes

(1) Voir, à ce propos, la lettre n° 227.
(2) Voir, à ce propos, la lettre précédente.
(3) Dollars.
(4) Qui a été imprimé à Shanghaï. Il en est de même pour les livres dont il est question par la suite.
(5) Du Tséma'h Tsédek.
(6) Additif hala'hique du Sidour.
(7) 1862.
(8) L'organe de l'association de la jeunesse juive de Shanghaï.
(9) Celle de Beaalote'ha.
(10) Ce qui s'applique également à ce qui a été dit auparavant dans cette lettre.
(11) Des éditions Kehot.