Lettre n° 203

Par la grâce de D.ieu,
Vendredi 18 Kislev 5706,

A notre ami qui craint D.ieu et dont les accomplissementssont nombreux, le Rav Y. L. Halévi(1),

Je vous salue et vous bénis,

Vous êtes, à l'heure actuelle, la seule personne de votre ville(2) que nous connaissons. Nous connaissons votre dévotion à l'éducation la plus pure, dans votre ville, en général et aux écoles qui sont sous la présidence de mon beau-père, le Rabbi Chlita, en particulier. C'est pour cela que nous nous adressons à vous et formulons la requête suivante.

Vous savez sans doute que nous avons donné notre accord, l'an dernier, pour l'ouverture d'une école pour filles, Beth Rivka ou Beth Sarah, à Dorchester, sous la direction du Merkaz Leïnyaneï 'Hinou'h. Nous avons décidé de nous en remettre à nos amis qui, sur place, devaient assurer le financement de cette école, afin qu'elle soit autonome. Nous avons accepté d'accorder à cette école, sous forme de prêt, une somme qui constituait une partie de son budget, afin que les enseignants puissent être payés en leur temps.

Le laps de temps qui s'est maintenant écoulé aurait dû permettre d'assurer la couverture financière de cette école. Malheureusement, nous recevons un compte rendu uniquement des dépenses et nous ne constatons ni la présence de recettes ni la manifestation d'un intérêt pour remédier à cet état de fait.

Le budget de cette école n'est pas très important. Si l'on tient compte des frais de scolarité payés par les élèves, il devrait être aisé de se procurer le montant nécessaire, surtout avec l'aide de l'association féminine créée pour cette école ou d'une autre manière.

En tout état de cause, vous devez savoir que le Merkaz Leïnyaneï 'Hinou'h n'a pas les moyens d'envoyer leur salaire aux enseignants sans recevoir, en contrepartie, la somme correspondante de votre part.

Vous conviendrez sûrement que la responsabilité de l'éducation des filles est particulièrement importante, ainsi qu'il est dit "la sagesse des femmes bâtit leur maison". Vous consulterez, à ce propos, le Midrach Chemot Rabba, au chapitre 28, selon lequel le don de la Torah fut rendu possible grâce aux femmes. Le maintien de ces écoles et la réussite de la formation qu'elles dispensent à leurs élèves dépend, pour une large part, de l'existence d'une institution assurant une bonne éducation pour les filles.

Nous vous serions obligés, malgré vos nombreuses occupations, de prendre immédiatement les mesures nécessaires pour assurer la couverture financière de cette école de filles. Nul autre que vous ne peut diriger cette opération et D.ieu vous a donc assurément confié cette mission. En conséquence, vous disposez des forces spirituelles nécessaires pour la mener à bien.

Nous attendons, de votre part, une réponse rapide et nous vous souhaitons tout le bien, à l'occasion de la fête de la libération(3) qui approche.

Notes

(1) Le Rav Yehouda Leïb Horovits. Voir les lettres n°87 et 366.
(2) Dorchester, quartier de Boston.
(3) Du 19 Kislev.