Lettre n° 1884

Par la grâce de D.ieu,
3 Mar’hechvan 5713,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai appris, avec plaisir, que votre fils vient d’avoir un fils, en un moment fructueux. Je voudrais, par la présente, vous exprimer ma bénédiction de Mazal Tov, de même qu’à votre épouse. Vous voudrez bien transmettre mes vœux également à votre fils et à son épouse. Que D.ieu leur permette de l’introduire dans l’alliance de notre père Avraham, en un moment bon et positif, de l’élever vers la Torah, le dais nuptial et les bonnes actions, dans la largesse. Et, que les grands-parents, de part et d’autre, conçoivent d’eux une satisfaction juive et ‘hassidique.

Le Midrach(1) rapporte une question qui fut posée à nos Sages : “ Si D.ieu souhaite que les Juifs soient circoncis, pourquoi ne naissent-ils pas d’emblée ainsi ? ”. Nos Sages répondirent que de nombreuses créatures de ce monde furent faites, d’emblée, pour être transformées.

Telle est précisément la finalité de l’homme, qui doit métamorphoser la création. Il est clair que D.ieu n’a pas besoin de lui. Il pourrait faire que tout se révèle ici-bas de la manière la plus parfaite. Néanmoins, Il voulut conférer un mérite à Israël. Chaque fois qu’Il accorde enfants, santé et prospérité à un Juif, Il ne lui donne rien gratuitement, mais souhaite qu’il mérite ce qu’il reçoit. Il lui confie donc une mission, grâce à laquelle tous les bienfaits qu’il obtient par la suite ne sont pas le “ pain de la honte ”, mais bien la rétribution de son effort. En conséquence, plus un homme reçoit du bien et plus il doit intensifier son effort pour mener à bien la mission qui lui est confiée.

C’est la raison pour laquelle il est dit que “ Rabbi honorait les riches(2) ”. En effet, ceux-ci apportent leur soutien financier à des personnes ou à des institutions. Or, D.ieu “ nourrit le monde entier, par Sa bonté ”. Il aurait donc pu faire que ces personnes ou ces institutions reçoivent directement ce dont elles ont besoin. Toutefois, Il choisit d’en confier la mission au riche et de lui donner les moyens de ce don. Il y a là un bienfait de D.ieu, permettant à un Juif de faire l’effort consistant à prélever de la Tsédaka de ce dont il dispose, mais qui, en réalité, appartient à d’autres.

C’est de cette façon que D.ieu témoigne de Sa confiance en ce riche, qui, à n’en pas douter, s’acquittera de la mission qui lui est confiée, même si le mauvais penchant lui affirme que cet argent lui appartient. Le riche le donnera donc au pauvre ou à l’institution, ce qui, au moment de ce don peut constituer, pour lui, une importante épreuve.

C’est précisément pour cela que “ Rabbi honorait les riches ”, ceux que D.ieu confronte à la cruelle épreuve de la richesse. Il le faisait également parce que “ le résultat est à la mesure de l’effort(3) ”. Un riche a le moyen de surmonter cette épreuve et, lorsqu’il le fait, il obtient non seulement la récompense de la Mitsva de Tsédaka, mais aussi la réalisation de la promesse selon laquelle “ tu prélèveras la dîme afin de t’enrichir ”. Ce qu’il donnera à la Tsédaka ne lui manquera aucunement et, bien plus, il sera encore plus riche qu’il l’était jusqu’alors.

Notes

(1) Voir le Midrach Rabba Béréchit, chapitre 11, paragraphe 6 et ses commentaires.
(2) Dont les efforts pour servir D.ieu doivent être d’autant plus importants qu’ils sont riches.
(3) Textuellement, “ le creux, sur le dos du chameau, est à la mesure du poids de son fardeau ”.