Lettre n° 1682

Par la grâce de D.ieu,
3 Tamouz 5712,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai eu de vos nouvelles avec plaisir, par le Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se consacre fidèlement aux besoins communautaires, le Rav Mena’hem Chmouel David Halevi Reitchik, émissaire des Sages(1). Il m’a également transmis une demande de bénédiction, pour vous. Comme vous l’avez demandé, j’ai mentionné votre nom, près du tombeau de mon beau-père, le Rabbi, en un moment propice.

Le Rav Reitchik m’a également précisé que vous étiez auparavant Cho’het et que vous êtes devenu homme d’affaires.

Vous avez sans doute connaissance de l’explication du Baal Chem Tov, que nous avons eu le mérite d’entendre, à différentes reprises, de mon beau-père, le Rabbi, selon laquelle tout ce qu’un Juif voit ou entend doit lui délivrer un enseignement sur sa manière de servir D.ieu.

Concernant le Che’hita, le traité ‘Houlin 30b enseigne : "Il a été enseigné dans la maison d’étude de Rabbi Ichmaël : Quel est le sens de la Che’hita? Elle consiste à attirer(2)". Selon l’interprétation de la ‘Hassidout et de l’Ethique, cela signifie que la Che’hita fait de l’animal un aliment apte à la consommation des hommes. L’homme qui consomme cette viande en fait une partie de sa chair et de son sang. Ainsi, il attire l’animal vers lui et l’intègre à une catégorie supérieure, celle des humains.

Il en est de même dans le domaine moral. Chaque Juif possède une âme animale et une âme divine. Cette dernière, émanant de sous le Trône céleste, connaît une chute vertigineuse pour parvenir ici-bas. Elle s’introduit dans un corps physique et une âme animale. La mission qui lui est confiée et la finalité de cette descente consistent à transformer l’âme animale, en particulier et la partie du monde qui lui est confiée, en général.

Ceci s’applique également à la Che’hita, qui peut être pratiquée à la vitalité et l’enthousiasme que l’âme animale éprouve pour les passions de ce monde. En pareil cas, celle-ci a pour but d’attirer cette vitalité et cet enthousiasme, afin de les inscrire dans le domaine de la Torah des Mitsvot et des accomplissements divins.

Les Juifs assument une responsabilité collective. On ne peut donc accomplir tout ce qui vient d’être dit uniquement pour soi-même et pour les membres de sa famille. On doit également influencer son entourage, transformer la matérialité, la grossièreté et la bestialité en Torah et en Mitsvot, illuminées par la clarté divine, comme le souligne, par le détail, l’enseignement de la ‘Hassidout.

Avec ma bénédiction de réussite pour accomplir ce qui vient d’être dit, ce qui constitue le canal et le réceptacle pour susciter et recevoir les bénédictions divines, afin de satisfaire tous vos besoins et ceux des membres de votre famille,

Notes

(1) En Californie. Voir les lettres n°1681 et 1747.
(2) A tirer le couteau d’un côté vers l’autre, ce que la ‘Hassidout interprète comme tirer la vitalité de l’animal du domaine du mal vers celui du bien.