Lettre n° 1640
Par la grâce de D.ieu,
16 Sivan 5712,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
A) J’ai bien reçu, quoiqu’avec un peu de retard, votre lettre écrite à l’issue du Chabbat Parchat Behar Be’houkotaï. J’ai également reçu vos courriers précédents et j’y ai appris avec plaisir que vous diffusez les sources de la ‘Hassidout, ses coutumes et ses pratiques à l’extérieur. Comme le demande notre sainte Torah, vous augmenterez sûrement votre ardeur, en la matière, car "on doit connaître l’ascension en tout ce qui est lié à la sainteté" et "à quiconque augmente(1), on ajoute(2)".
B) Vous me dites que vous avez l’intention d’inscrire votre fils au ‘Héder, bien qu’il n’ait pas encore cinq ans. De façon générale, tout cela dépend de sa maturité physique, de ses aptitudes et surtout de la possibilité de trouver une classe par rapport à laquelle il ne présentera pas une grande différence d’âge. Si tel est le cas, D.ieu fera que vous connaissiez la réussite.
C) Vous me demandez de quelle manière rapprocher de la Tradition d’Israël la jeunesse de Terre Sainte. Je ne comprends pas le sens de votre question, puisque vous ne précisez pas ce que vous voulez dire. En effet, telle est votre activité depuis plusieurs mois, même si vous ne lui accordez pas encore toute l’ardeur qu’exige mon beau-père, le Rabbi. Car, le changement qu’il demande est non seulement quantitatif, mais aussi qualitatif. Malgré cela, on peut trouver le moyen de le réaliser.
D.ieu merci, cette activité est fructueuse, jusqu'à un certain point. Dès lors, quel est le sens de votre question sur la manière de rapprocher la jeunesse? Peut-être faites-vous allusion à la suite de votre lettre, à ce que vous dites dans le paragraphe suivant(3).
D) Vous me transmettez le compte rendu de ce que vous avez dit, à Lag Baomer, à Miron(4) et vous me demandez s’il peut être interprété comme une attaque contre les autres partis religieux et, le cas échéant, si vous devez maintenir de telles interventions, à l’avenir.
Il est difficile d’énoncer, en la matière, des règles s’appliquant, de manière identique à toutes les situations. Tout est différent d’une réunion à l’autre, d’un endroit à l’autre. Le principe général est le suivant. La finalité ultime est l’Injonction "fais le bien". Il faut attirer le plus grand nombre possible vers une bonne éducation à la Torah et aux Mitsvot. Il faut mobiliser tous les moyens pour parvenir à ce résultat.
Manquer de respect peut donc avoir pour conséquence de faillir à l’obtention d’un tel résultat Au final, notre but n’est pas de mener campagne contre quelqu’un. Concrètement, même s’il semble nécessaire, pour sauver la jeunesse, d’expliquer ce que sont les partis et le ravage qu’a causé et que cause encore cet antagonisme, prenant la forme d’une campagne négative et non purement positive, on doit savoir qu’il est préférable de ne rien faire, chaque fois que le doute existe.
En fait, il est dit aussi que le fait de partager un repas rapproche. Ce rapprochement est d’abord matériel, puis il devient spirituel. Il est bien clair qu’une attention particulière est nécessaire, en la matière. Selon l’expression de mon beau-père, le Rabbi, dans l’une de ses saintes causeries, il faut "élever l’autre vers soi et non descendre vers lui".
D) J’ai lu avec effroi, dans le compte rendu, de votre discours, le passage suivant : "Nous sommes parvenus au début de la délivrance. Je dis bien au début de la délivrance, car celle-ci sera pleinement obtenue avec la venue de notre juste Machia’h".
J’ai été terrifié de lire cela, non pas à proprement parler du fait de vos propos, car un orateur n’est pas pleinement responsable de ce qu’il dit lorsqu’il est saisi par l’enthousiasme, mais parce que vous n’avez pas perçu de quelle manière la foi est heurtée par une telle phrase.
Vous devez méditer à la manière dont le Rambam introduit son Michné Torah : "La base de toutes les bases et le pilier de tous les sagesses est de savoir qu’il est une Existence première". Puis, son ouvrage se conclut en évoquant la délivrance et il n’y a nullement là le fait du hasard. En effet, "la fin est liée au début et le début, à la fin".
Le Rambam dit aussi comment se passera sa délivrance et ce que sera son début. Voici ce qu’il explique, dans ses lois des rois, chapitre 11, paragraphe 4 :
"Un roi de la maison de David se dressera. Il sera un érudit de la Torah, comme David son ancêtre, connaîtra la Loi Ecrite et la Loi Orale. Il convaincra chaque Juif de la suivre et de la renforcer. Il mènera le combat de D.ieu. S’il fait tout cela, il sera présumé Machia’h. S’il connaît la réussite et reconstruit le Temple à sa place, s’il réunit les exilés d’Israël, il est une certitude qu’il sera le Machia’h. Il transformera le monde entier pour que tous Le servent ensemble".
La Torah s’exprime donc clairement sur la délivrance et sur son début. Celle-ci sera le fait d’un homme possédant deux cent quarante huit membres, qui sera un érudit de la Torah de D.ieu, mènera le combat de D.ieu, commencera la diffusion de la Torah et l’élévation de son sort. C’est après cela qu’il rassemblera les exilés.
Voilà ce que dit la partie révélée de la Torah. Quant à la ‘Hassidout, vous avez sûrement vu les nombreux discours évoquant le Machia’h, les lumières et les révélations qu’il apportera. Or, vous vous trouvez en Terre Sainte et vous observez la situation là-bas. Vous voyez que l’on présente la lumière comme obscure et l’obscurité comme lumineuse. Et, après tout cela, vous avancez que cette situation est le début de la délivrance et vous le proclamez à voix haute? C’est particulièrement surprenant.
Je ne souhaite pas évoquer tout cela plus en détails. En effet,
1. Tout cela est bien évident et la réflexion, même la plus sommaire, suffit pour l’établir.
2. Comme je l’ai dit, notre mission est de mener une campagne positive et non négative. En effet, mon beau-père, le Rabbi, nous a rapporté le proverbe du Tséma’h Tsédek, selon lequel "nous sommes des travailleurs du jour" et nous devons répandre la lumière.
3. Il est interdit de médire, en particulier quand il s’agit de la Terre Sainte. Or, selon la Hala’ha, on peut médire également lorsque l’on dit la vérité. C’est précisément ce qui distingue la médisance de la calomnie.
Bien évidemment, vous n’avez pas à polémiquer, tout le jour et toute la nuit, pour montrer à quel point la situation est négative. Mais, il est clair que vous allez induire en erreur et transformer la Gola(5), sans Alef, en Geoula(6), avec un Alef(7). Cela est une évidence.
E) A l’avenir, il serait bon, pour de tels sujets, de portée générale, que les questions soient posées par la direction des jeunes(8), après avoir mené l’analyse qui convient et exprimé sa propre position. Il n’est pas nécessaire que tous écrivent de manière indépendante. En effet, il n’est pas possible de répondre individuellement à chacun, d’autant qu’il en résultera des répétitions inutiles.
Avec ma bénédiction pour diffuser les sources(9) à l’extérieur, ce qui constituera le canal et le réceptacle pour recevoir les bénédictions de D.ieu, satisfaisant tous vos besoins, ainsi que ceux des membres de votre famille,
Notes
(1) Son effort.
(2) Des bénédictions.
(3) Et, dont le Rabbi traite au paragraphe D), c’est-à-dire la relation avec d’autres partis politiques.
(4) Près du tombeau de Rabbi Chimeon Ben Yo’haï.
(5) L’exil.
(6) La délivrance.
(7) Faire passer l’exil pour la délivrance.
(8) L’association des jeunes ‘Hassidim ‘Habad.
(9) De la ‘Hassidout.
16 Sivan 5712,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
A) J’ai bien reçu, quoiqu’avec un peu de retard, votre lettre écrite à l’issue du Chabbat Parchat Behar Be’houkotaï. J’ai également reçu vos courriers précédents et j’y ai appris avec plaisir que vous diffusez les sources de la ‘Hassidout, ses coutumes et ses pratiques à l’extérieur. Comme le demande notre sainte Torah, vous augmenterez sûrement votre ardeur, en la matière, car "on doit connaître l’ascension en tout ce qui est lié à la sainteté" et "à quiconque augmente(1), on ajoute(2)".
B) Vous me dites que vous avez l’intention d’inscrire votre fils au ‘Héder, bien qu’il n’ait pas encore cinq ans. De façon générale, tout cela dépend de sa maturité physique, de ses aptitudes et surtout de la possibilité de trouver une classe par rapport à laquelle il ne présentera pas une grande différence d’âge. Si tel est le cas, D.ieu fera que vous connaissiez la réussite.
C) Vous me demandez de quelle manière rapprocher de la Tradition d’Israël la jeunesse de Terre Sainte. Je ne comprends pas le sens de votre question, puisque vous ne précisez pas ce que vous voulez dire. En effet, telle est votre activité depuis plusieurs mois, même si vous ne lui accordez pas encore toute l’ardeur qu’exige mon beau-père, le Rabbi. Car, le changement qu’il demande est non seulement quantitatif, mais aussi qualitatif. Malgré cela, on peut trouver le moyen de le réaliser.
D.ieu merci, cette activité est fructueuse, jusqu'à un certain point. Dès lors, quel est le sens de votre question sur la manière de rapprocher la jeunesse? Peut-être faites-vous allusion à la suite de votre lettre, à ce que vous dites dans le paragraphe suivant(3).
D) Vous me transmettez le compte rendu de ce que vous avez dit, à Lag Baomer, à Miron(4) et vous me demandez s’il peut être interprété comme une attaque contre les autres partis religieux et, le cas échéant, si vous devez maintenir de telles interventions, à l’avenir.
Il est difficile d’énoncer, en la matière, des règles s’appliquant, de manière identique à toutes les situations. Tout est différent d’une réunion à l’autre, d’un endroit à l’autre. Le principe général est le suivant. La finalité ultime est l’Injonction "fais le bien". Il faut attirer le plus grand nombre possible vers une bonne éducation à la Torah et aux Mitsvot. Il faut mobiliser tous les moyens pour parvenir à ce résultat.
Manquer de respect peut donc avoir pour conséquence de faillir à l’obtention d’un tel résultat Au final, notre but n’est pas de mener campagne contre quelqu’un. Concrètement, même s’il semble nécessaire, pour sauver la jeunesse, d’expliquer ce que sont les partis et le ravage qu’a causé et que cause encore cet antagonisme, prenant la forme d’une campagne négative et non purement positive, on doit savoir qu’il est préférable de ne rien faire, chaque fois que le doute existe.
En fait, il est dit aussi que le fait de partager un repas rapproche. Ce rapprochement est d’abord matériel, puis il devient spirituel. Il est bien clair qu’une attention particulière est nécessaire, en la matière. Selon l’expression de mon beau-père, le Rabbi, dans l’une de ses saintes causeries, il faut "élever l’autre vers soi et non descendre vers lui".
D) J’ai lu avec effroi, dans le compte rendu, de votre discours, le passage suivant : "Nous sommes parvenus au début de la délivrance. Je dis bien au début de la délivrance, car celle-ci sera pleinement obtenue avec la venue de notre juste Machia’h".
J’ai été terrifié de lire cela, non pas à proprement parler du fait de vos propos, car un orateur n’est pas pleinement responsable de ce qu’il dit lorsqu’il est saisi par l’enthousiasme, mais parce que vous n’avez pas perçu de quelle manière la foi est heurtée par une telle phrase.
Vous devez méditer à la manière dont le Rambam introduit son Michné Torah : "La base de toutes les bases et le pilier de tous les sagesses est de savoir qu’il est une Existence première". Puis, son ouvrage se conclut en évoquant la délivrance et il n’y a nullement là le fait du hasard. En effet, "la fin est liée au début et le début, à la fin".
Le Rambam dit aussi comment se passera sa délivrance et ce que sera son début. Voici ce qu’il explique, dans ses lois des rois, chapitre 11, paragraphe 4 :
"Un roi de la maison de David se dressera. Il sera un érudit de la Torah, comme David son ancêtre, connaîtra la Loi Ecrite et la Loi Orale. Il convaincra chaque Juif de la suivre et de la renforcer. Il mènera le combat de D.ieu. S’il fait tout cela, il sera présumé Machia’h. S’il connaît la réussite et reconstruit le Temple à sa place, s’il réunit les exilés d’Israël, il est une certitude qu’il sera le Machia’h. Il transformera le monde entier pour que tous Le servent ensemble".
La Torah s’exprime donc clairement sur la délivrance et sur son début. Celle-ci sera le fait d’un homme possédant deux cent quarante huit membres, qui sera un érudit de la Torah de D.ieu, mènera le combat de D.ieu, commencera la diffusion de la Torah et l’élévation de son sort. C’est après cela qu’il rassemblera les exilés.
Voilà ce que dit la partie révélée de la Torah. Quant à la ‘Hassidout, vous avez sûrement vu les nombreux discours évoquant le Machia’h, les lumières et les révélations qu’il apportera. Or, vous vous trouvez en Terre Sainte et vous observez la situation là-bas. Vous voyez que l’on présente la lumière comme obscure et l’obscurité comme lumineuse. Et, après tout cela, vous avancez que cette situation est le début de la délivrance et vous le proclamez à voix haute? C’est particulièrement surprenant.
Je ne souhaite pas évoquer tout cela plus en détails. En effet,
1. Tout cela est bien évident et la réflexion, même la plus sommaire, suffit pour l’établir.
2. Comme je l’ai dit, notre mission est de mener une campagne positive et non négative. En effet, mon beau-père, le Rabbi, nous a rapporté le proverbe du Tséma’h Tsédek, selon lequel "nous sommes des travailleurs du jour" et nous devons répandre la lumière.
3. Il est interdit de médire, en particulier quand il s’agit de la Terre Sainte. Or, selon la Hala’ha, on peut médire également lorsque l’on dit la vérité. C’est précisément ce qui distingue la médisance de la calomnie.
Bien évidemment, vous n’avez pas à polémiquer, tout le jour et toute la nuit, pour montrer à quel point la situation est négative. Mais, il est clair que vous allez induire en erreur et transformer la Gola(5), sans Alef, en Geoula(6), avec un Alef(7). Cela est une évidence.
E) A l’avenir, il serait bon, pour de tels sujets, de portée générale, que les questions soient posées par la direction des jeunes(8), après avoir mené l’analyse qui convient et exprimé sa propre position. Il n’est pas nécessaire que tous écrivent de manière indépendante. En effet, il n’est pas possible de répondre individuellement à chacun, d’autant qu’il en résultera des répétitions inutiles.
Avec ma bénédiction pour diffuser les sources(9) à l’extérieur, ce qui constituera le canal et le réceptacle pour recevoir les bénédictions de D.ieu, satisfaisant tous vos besoins, ainsi que ceux des membres de votre famille,
Notes
(1) Son effort.
(2) Des bénédictions.
(3) Et, dont le Rabbi traite au paragraphe D), c’est-à-dire la relation avec d’autres partis politiques.
(4) Près du tombeau de Rabbi Chimeon Ben Yo’haï.
(5) L’exil.
(6) La délivrance.
(7) Faire passer l’exil pour la délivrance.
(8) L’association des jeunes ‘Hassidim ‘Habad.
(9) De la ‘Hassidout.