Lettre n° 1634

Par la grâce de D.ieu,
12 Sivan 5712,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu vos salutations par l’intermédiaire du Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se consacre aux besoins communautaires, Rav Mena’hem Zéev Halevi Gringlass(1). Celui-ci me dit également que vous vous préparez, ces jours-ci, à aménager dans une nouvelle maison. Puisse D.ieu faire que, dans celle-ci, tous les membres de votre famille reçoivent des forces renouvelées, en tout ce qui concerne la Torah, les Mitsvot et la crainte de D.ieu.

Si votre voisinage n’est pas aussi pratiquant que celui de votre précédent logement, votre maison deviendra le centre à partir duquel "la bougie (qui) est une Mitsva et la Torah (qui) est une lumière", de même que le luminaire de la Torah, qui en est l’enseignement profond, se répandront autour de vous.

Le Rav Gringlass m’écrit également que votre fils va célébrer sa Bar Mitsva, le 15 Tamouz. Pour une certaine raison, vous souhaitez que la fête ait lieu la semaine prochaine. Je vous souhaite donc de concevoir de lui beaucoup de plaisir, de satisfaction juive. De fait, chez les Juifs, ces deux valeurs sont indissociables et si l’on veut éprouver de la satisfaction, il faut nécessairement que celle-ci soit juive. C’est de cette façon que votre fils pourra connaître l’intégrité, physique et morale.

Beaucoup de parents se demandent où leurs enfants prendront les forces nécessaires pour surmonter toutes les épreuves et toutes les difficultés auxquelles un Juif est confronté dans le monde. On peut apporter, à cette question, les réponses suivantes :

A) Il n’y a pas le choix. Un garçon ou une fille qui sont nés juifs possèdent le mérite et les forces qui sont communs à tout le peuple d’Israël. Ils ne peuvent s’en défaire et doivent donc les utiliser pour adopter un comportement juif. C’est uniquement à cette condition qu’ils peuvent être heureux, matériellement et spirituellement.

B) "Les actes des pères délivrent un enseignement aux enfants"(2). La première Bar Mitsva dont parle la Torah est celle du fils unique d’un Juif, Its’hak, fils d’Avraham. Le Midrach rapporte qu’Avraham était alors un roi. Et, tous les autres rois de l’époque participèrent donc à la célébration de cette Bar Mitsva. Parmi eux, il y avait Og, roi de Bachan et celui-ci se moqua de cette fête. Il s’exclama : "Quelle importance peut avoir un fils unique ayant des parents âgés?". Il affirma même qu’il pouvait le détruire de son petit doigt, ce qu’à D.ieu ne plaise.

Nous savons tous ce qui se passa, par la suite. Le peuple d’Israël est issu d’Its’hak, dont les descendants causèrent la perte d’Og, roi de Bachan, lui infligeant une terrible défaite.

Le Midrach ne rapporte pas ce récit sans raison. Il n’est pas un livre d’histoire, mais bien une partie de la Torah, qui est un enseignement, un guide de l’existence. Ce récit nous souligne également qu’un simple fils unique, entouré de rois hostiles, n’en a pas moins la certitude absolue, pour peu qu’il soit éduqué sur le chemin de la Torah et des Mitsvot, qui sont à l’origine de sa force, qui qu’il soit, de n’être dérangé par personne, de recevoir la santé et le bonheur. En effet, la Torah et les Mitsvot lient un Juif à D.ieu, Qui est le Maître absolu du monde entier, avec tout ce qu’il contient.

Que D.ieu fasse que vous et votre épouse éduquiez votre fils Bar Mitsva dans l’esprit de ce qui vient d’être dit. De la sorte, il grandira et sera un Juif en bonne santé et heureux.

Avec ma bénédiction,

Notes

(1) De Montréal. Voir à son propos, les lettres n°2085 et 2227.
(2) Comme le soulignent nos Sages à propos d’Avraham, d’Its’hak et de Yaakov.