Lettre n° 1625
Par la grâce de D.ieu,
10 Sivan 5712,
Brooklyn, New York,
Je vous salue et vous bénis,
A) J’ai reçu avec plaisir votre lettre de mardi, premier jour de limitation(1). J’étais déjà inquiet, car vous aviez cessé de m’écrire depuis longtemps. D.ieu merci, tout va bien et il semble que cette interruption n’était pas réellement motivée.
B) J’ai lu avec peine, dans votre lettre qu’il y a peu de chances que l’aide financière à nos institutions soit augmentée. Que D.ieu fasse que nos moyens se développent. En effet, la réussite est, D.ieu merci, immense. Chaque Shekel que nous obtenons nous permet d’avoir une réussite beaucoup plus considérable que celle que nous avons connue jusqu'à maintenant.
On peut comprendre pourquoi il en est ainsi en consultant le chapitre 27 d’Igueret Hakodech et son commentaire, selon lesquels "le Juste qui quitte ce monde y est encore plus présent"(2). La réussite doit donc être encore plus vaste.
Une autre raison peut, en outre, être découverte dans l’explication de nos Sages selon laquelle "le Saint béni soit-Il fait passer la guérison avant la plaie". En effet, les besoins sont de plus en plus importants alors que les forces vives diminuent. Il faut donc compenser en obtenant la réussite.
Que D.ieu fasse qu’encore à l’avenir, l’intérêt soit supérieur au capital et, conformément au proverbe de mon beau-père, le Rabbi : "Puissions-nous avoir le mérite d’être parmi ceux à qui D.ieu accorde, le dimanche, la subsistance pour toute la semaine et non, ce qu’à D.ieu ne plaise, de figurer parmi ceux qui reçoivent, le vendredi, ce qui est nécessaire pour la semaine qui vient de s’écouler(3 )”.
C) Je vous remercie pour vos condoléances(4). Vous avez raison d’écrire que j’ai adopté l’avis des derniers Sages, selon lesquels les lois du deuil s’appliquent dès que l’on reçoit la nouvelle(5), afin de ne pas être dispensé de lire le Chema Israël pendant plusieurs jours(6).
J’ai eu des difficultés à adopter un tel comportement, car tel n’est pas l’avis de l’Admour Hazaken, comme il le dit dans son Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, au début du chapitre 72. J’ai, néanmoins, adopté l’avis le moins rigoriste, car l’Admour Hazaken emploie, à ce propos, l’expression "on a coutume", mais ne parle pas d’une Hala’ha impérative. Néanmoins, cette explication n’est pas pleinement satisfaisante.
Il m’a fallu décider à la place du défunt. Le Colbo(7) du Rav Greenwald cite cette façon de faire au nom du Rav Raphaël Shapiro et du Maharcham, tome 2, chapitre 260. Mais, le Netsiv, dans son Mechiv Davar, n’est pas du même avis. Ce dernier est cité par le Sdeï ‘Hémed, à la page 3456(8).
J’ai également vu, dans une note du Colbo, chapitre 4, paragraphe 26, une citation des responsa Techouva Chelema, commentaires de la Torah du Rav Epstein, de St Louis. Celui-ci introduit une idée nouvelle et il se demande si l’on compte "l’information retardée"(9) à partir du décès ou de l’enterrement, lorsque celui-ci se passe quelques jours après la mort. Or, mon beau-père, le Rabbi, a clairement dit qu’il fallait compter à partir de la mort. Ceci conforte la position, précédemment énoncée, selon laquelle on applique immédiatement les lois du deuil.
A ce propos, j’ai un doute sur la pratique de mon beau-père, le Rabbi, pendant les sept jours du deuil de sa mère, la Rabbanit. Il a alors été appelé à la Torah également pendant les jours de semaine et l’après-midi du Chabbat, ce qui, d’ordinaire, n’était pas son habitude. Je n’en ai pas trouvé la raison et je n’ai donc pas osé en faire de même. Je n’ai été appelé à la Torah que durant le Chabbat, d'après l’avis de Rabbénou Tam, sur cette question.
D) Je vous joins un compte rendu de ce qui a été dit le 19 Iyar(10), qui vous intéressera peut-être. Puisse D.ieu accorder à chacun d’entre nous d’annoncer de bonnes nouvelles toujours et tous les jours.
Avec ma bénédiction et mes respects,
Notes
(1) Premier des trois jours précédant la fête de Chavouot.
(2) La bénédiction du précédent Rabbi est donc accrue par rapport à ce qu’elle était auparavant.
(3) Ce qui a pour effet de provoquer l’endettement.
(4) A la suite du décès du frère du Rabbi. Voir la note à la fin de la lettre n°1566.
(5) Du décès.
(6) Ce qui est le cas si les lois du deuil sont appliquées à partir de l’enterrement. On est alors Onan et donc dispensé de lire le Chema Israël entre le décès et l’enterrement. En l’occurrence, ce laps de temps prit quelque jours puisque le frère du Rabbi quitta ce monde en Angleterre et fut enterré en Erets Israël.
(7) Pages 118 et 269.
(8) Le Rabbi note, en bas de page : "Le Chevet Sofer, au paragraphe 6, a un autre avis. Il considère que l’on n’est pas Onan, mais, pour autant, pas encore en deuil. Pour l’heure, je n’ai trouvé personne d’autre qui partage cet avis".
(9) Si l’on a eu connaissance du décès plus de trente jours après qu’il ait eu lieu. Les sept jours du deuil sont alors remplacés par seulement quelques heures.
(10) A ceux qui venaient présenter leurs condoléances au Rabbi.
10 Sivan 5712,
Brooklyn, New York,
Je vous salue et vous bénis,
A) J’ai reçu avec plaisir votre lettre de mardi, premier jour de limitation(1). J’étais déjà inquiet, car vous aviez cessé de m’écrire depuis longtemps. D.ieu merci, tout va bien et il semble que cette interruption n’était pas réellement motivée.
B) J’ai lu avec peine, dans votre lettre qu’il y a peu de chances que l’aide financière à nos institutions soit augmentée. Que D.ieu fasse que nos moyens se développent. En effet, la réussite est, D.ieu merci, immense. Chaque Shekel que nous obtenons nous permet d’avoir une réussite beaucoup plus considérable que celle que nous avons connue jusqu'à maintenant.
On peut comprendre pourquoi il en est ainsi en consultant le chapitre 27 d’Igueret Hakodech et son commentaire, selon lesquels "le Juste qui quitte ce monde y est encore plus présent"(2). La réussite doit donc être encore plus vaste.
Une autre raison peut, en outre, être découverte dans l’explication de nos Sages selon laquelle "le Saint béni soit-Il fait passer la guérison avant la plaie". En effet, les besoins sont de plus en plus importants alors que les forces vives diminuent. Il faut donc compenser en obtenant la réussite.
Que D.ieu fasse qu’encore à l’avenir, l’intérêt soit supérieur au capital et, conformément au proverbe de mon beau-père, le Rabbi : "Puissions-nous avoir le mérite d’être parmi ceux à qui D.ieu accorde, le dimanche, la subsistance pour toute la semaine et non, ce qu’à D.ieu ne plaise, de figurer parmi ceux qui reçoivent, le vendredi, ce qui est nécessaire pour la semaine qui vient de s’écouler(3 )”.
C) Je vous remercie pour vos condoléances(4). Vous avez raison d’écrire que j’ai adopté l’avis des derniers Sages, selon lesquels les lois du deuil s’appliquent dès que l’on reçoit la nouvelle(5), afin de ne pas être dispensé de lire le Chema Israël pendant plusieurs jours(6).
J’ai eu des difficultés à adopter un tel comportement, car tel n’est pas l’avis de l’Admour Hazaken, comme il le dit dans son Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, au début du chapitre 72. J’ai, néanmoins, adopté l’avis le moins rigoriste, car l’Admour Hazaken emploie, à ce propos, l’expression "on a coutume", mais ne parle pas d’une Hala’ha impérative. Néanmoins, cette explication n’est pas pleinement satisfaisante.
Il m’a fallu décider à la place du défunt. Le Colbo(7) du Rav Greenwald cite cette façon de faire au nom du Rav Raphaël Shapiro et du Maharcham, tome 2, chapitre 260. Mais, le Netsiv, dans son Mechiv Davar, n’est pas du même avis. Ce dernier est cité par le Sdeï ‘Hémed, à la page 3456(8).
J’ai également vu, dans une note du Colbo, chapitre 4, paragraphe 26, une citation des responsa Techouva Chelema, commentaires de la Torah du Rav Epstein, de St Louis. Celui-ci introduit une idée nouvelle et il se demande si l’on compte "l’information retardée"(9) à partir du décès ou de l’enterrement, lorsque celui-ci se passe quelques jours après la mort. Or, mon beau-père, le Rabbi, a clairement dit qu’il fallait compter à partir de la mort. Ceci conforte la position, précédemment énoncée, selon laquelle on applique immédiatement les lois du deuil.
A ce propos, j’ai un doute sur la pratique de mon beau-père, le Rabbi, pendant les sept jours du deuil de sa mère, la Rabbanit. Il a alors été appelé à la Torah également pendant les jours de semaine et l’après-midi du Chabbat, ce qui, d’ordinaire, n’était pas son habitude. Je n’en ai pas trouvé la raison et je n’ai donc pas osé en faire de même. Je n’ai été appelé à la Torah que durant le Chabbat, d'après l’avis de Rabbénou Tam, sur cette question.
D) Je vous joins un compte rendu de ce qui a été dit le 19 Iyar(10), qui vous intéressera peut-être. Puisse D.ieu accorder à chacun d’entre nous d’annoncer de bonnes nouvelles toujours et tous les jours.
Avec ma bénédiction et mes respects,
Notes
(1) Premier des trois jours précédant la fête de Chavouot.
(2) La bénédiction du précédent Rabbi est donc accrue par rapport à ce qu’elle était auparavant.
(3) Ce qui a pour effet de provoquer l’endettement.
(4) A la suite du décès du frère du Rabbi. Voir la note à la fin de la lettre n°1566.
(5) Du décès.
(6) Ce qui est le cas si les lois du deuil sont appliquées à partir de l’enterrement. On est alors Onan et donc dispensé de lire le Chema Israël entre le décès et l’enterrement. En l’occurrence, ce laps de temps prit quelque jours puisque le frère du Rabbi quitta ce monde en Angleterre et fut enterré en Erets Israël.
(7) Pages 118 et 269.
(8) Le Rabbi note, en bas de page : "Le Chevet Sofer, au paragraphe 6, a un autre avis. Il considère que l’on n’est pas Onan, mais, pour autant, pas encore en deuil. Pour l’heure, je n’ai trouvé personne d’autre qui partage cet avis".
(9) Si l’on a eu connaissance du décès plus de trente jours après qu’il ait eu lieu. Les sept jours du deuil sont alors remplacés par seulement quelques heures.
(10) A ceux qui venaient présenter leurs condoléances au Rabbi.