Lettre n° 1572

Par la grâce de D.ieu,
23 Iyar 5712,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Vous m’indiquez, dans votre lettre, ce que vous prélevez chaque semaine(1). Vous connaissez sans doute le principe, instauré à Oucha, selon lequel on ne peut lui consacrer...(2). Certes, Igueret Hakodech explique longuement la particularité de notre époque, en la matière. Il reste, néanmoins, nécessaire de conserver une certaine limite.

Il m’est difficile de préciser plus clairement mon propos, car je ne connais pas l’origine de votre pratique. De façon générale, la Tsédaka est hautement positive et rien ne peut l’égaler. Son apport constructif se marque également de façon matérielle. Pour autant, il faut réfléchir aux montants que l’on envoie chaque semaine.

Je vous ai déjà transmis par le Rav M. H. A.(3) que l’idée que je m’efforce de vous transmettre, chaque fois que vous venez ici, est la suivante. Vous devez élargir les réceptacles dont vous disposez. Ne vous considérez pas comme quelqu’un qui reçoit ou qui accorde son aide aux autres. Soyez le représentant et l’émissaire de mon beau-père, le Rabbi. Employez-vous à mettre en pratique la mission qui vous est confiée. Les forces nécessaires pour cela vous ont été accordées.

Il est clair que mon beau-père, le Rabbi, attendait de vous que vous fassiez de... une ville ‘hassidique, certes de manière progressive, comme tout ce qui est lié à la sainteté, ainsi qu’il est dit : "Je le(4) renverrai peu à peu".

Il en résulte que, lorsque vous faites la connaissance de quelqu’un, directement ou par un intermédiaire, vous devez voir en cela un moyen d’élargir votre entourage, afin de pouvoir exercer votre influence sur quelques personnes de plus, de les conduire à renforcer leur pratique juive et, au final, de diffuser la ‘Hassidout et ses pratiques.

En conséquence de tout cela, je n’ai pas été très satisfait en observant que vous aviez la possibilité de faire la connaissance de... et de renforcer l’influence que vous pouvez exercer sur lui. Or, vous attendez que l’on vous désigne du doigt ce qu’il faut faire.

Lorsqu’un homme ne tire pas partie de ce qui se présente à lui, il finit par le perdre. Nos Sages disent bien que "le Saint béni soit-Il ne créa rien de nouveau dans Son monde". Il est inutile d’en dire plus, puisque l’on vous a déjà affirmé, à nombreuses reprises, que vous en avez les forces et les possibilités, que de larges perspectives s’offrent à vous.

Il ne manque donc que votre volonté. Vous devez vous convaincre qu’il vous appartient de mettre en pratique le désir de mon beau-père, le Rabbi, sans tenir compte des difficultés et des voiles qui, pour la plupart, ne sont qu’imaginaires. En effet, quatre vingt dix neuf pour cent du pouvoir des opposants leur vient du fait qu’ils savent qu’on les craint.

Avec ma bénédiction pour recevoir la Torah avec joie et profondeur, dans la largesse véritable,

Notes

(1) Pour la Tsédaka.
(2) Plus du cinquième de ses gains.
(3) Le Rav Morde’haï ‘Haïm Aïzik Hadakov, directeur du secrétariat du Rabbi.
(4) Le mauvais penchant.