Lettre n° 140

Par la grâce de D.ieu,
Pourim 5704,

Au grand Rav, plein d'empressement
le Rav M. P. Cohen(1),

Je vous salue et vous bénis,

On vient d'apporter de la reliure le fascicule "18 Elloul 5703"(2). Un exemplaire vous en est envoyé, avec son prix. Les autres vous seront adressés, au plus vite, lorsque vous nous aurez dit combien il vous en faut.

A nom des éditions "Trésor des 'Hassidim", je voudrais vous remercier de vous être engagé à collecter des fonds(3) pour permettre l'impression de ce livre, ce qui a permis de l'éditer au plus vite.

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A quelqu'un comme vous, il est sans doute inutile d'expliquer la grande importance d'imprimer les textes de la 'Hassidout. Cette responsabilité est accrue, en notre époque du talon du Machia'h. La fin de notre exil est proche. Le Machia'h dit au Baal Chem Tov, lorsque celui-ci connut une élévation de l'âme, que sa venue dépendait de la diffusion, à l'extérieur, de ses enseignements. Et, à Sim'hat Torah 5690(4), mon beau-père, le Rabbi Chlita, a expliqué comment il fallait comprendre ce terme d'extérieur.

On peut lier la nécessité de diffuser la 'Hassidout à ce jour, celui de Pourim, ce qui nous permettra de comprendre plusieurs aspects des Mitsvot de cette fête.

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A Pourim, on envoie des mets à ses amis et l'on donne des cadeaux aux pauvres. Nos Sages précisent qu'il faut donner deux mets à un ami et deux dons, en espèce ou sous forme de mets, à deux pauvres. Plusieurs précisions peuvent être données, à ce propos:

A) Pourquoi est-ce précisément à Pourim que l'on offre des mets à ses amis?

Si c'est parce que Pourim est un jour de festin et de joie, parce que l'on est tenu d'être ivre, pendant cette fête, en quoi cela diffère-t-il du repas et du Kiddouch qui sont instaurés pendant le Chabbat ou bien de la nécessité de se réjouir pendant les trois fêtes, ce qui conduit à y consommer de la viande et à y boire du vin(5) ou encore des quatre coupes de Pessa'h ou du devoir de manger plus qu'à l'ordinaire, à la veille de Yom Kippour? Pourquoi ne pas envoyer, à toutes ces dates, des mets à ses amis? Ou bien, à l'inverse, pourquoi ne pas déduire de ces dates qu'il est pas nécessaire de le faire à Pourim?

B) Pourquoi parler d'envoi, Michloa'h, de mets aux amis et seulement de dons, Matanot, aux pauvres, sans préciser qu'ils leurs sont envoyés?

Certes, on pourrait concevoir que ce terme de Michloa'h porte sur les uns et les autres. Néanmoins, le verset ne le dit pas clairement et il rapproche ce terme des mets échangés entre amis. Or, la logique établit que cet envoi est beaucoup plus clairement justifié lorsqu'il s'agit des pauvres. Nos Sages disent, en effet, que la Tsédaka la plus élevée est celle qui est donnée sans que l'homme qui la donne et celui qui la reçoit ne se connaissent. Pour cela, le don ne peut se faire de la main à la main. Un envoi est nécessaire, par l'intermédiaire d'un collecteur. Rien de tel n'existe pour l'échange de mets entre amis. Dès lors, pourquoi le terme Michloa'h n'est-il pas rapproché des dons aux pauvres plutôt que de l'échange de mets entre amis, dans le verset?

C) Pourquoi envoyer des mets à un seul ami, mais des dons à deux pauvres?

D) Pourquoi faut-il envoyer deux choses à un ami, alors que, pour un pauvre, une seule est suffisante? Le contraire eut semblé plus logique et la Tsédaka aurait dû occuper une place plus centrale que les cadeaux aux amis. Ainsi, le Rambam dit qu'il vaut mieux multiplier les dons aux pauvres plutôt que son propre repas et les cadeaux aux amis. Il aurait dû en être de même pour les modalités d'application de cette Mitsva. On aurait pu multiplier les dons aux pauvres non seulement par le nombre de personnes concernées, mais aussi par la quantité de ce qui leur est donné.

E) Pourquoi ne peut-on envoyer à un ami qu'un mets consommable alors que, pour le pauvre, on a le choix entre un aliment et de l'argent? Le traité Taanit dit pourtant que la Tsédaka, dans sa forme la plus élevée, doit être immédiatement consommable. Dès lors, pourquoi ne pas imposer, à Pourim, un don aux pauvres sous forme d'aliments?

Une seule explication permettra de répondre à toutes ces questions à la fois. Nous donnerons, au préalable, une définition précise, bien que concise, de Pourim. En effet, le temps ne permet pas de développer une longue explication.

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Pourim a une portée très générale. Si l'on considère les faits concrets, un décret avait alors prononcé la mort de tous les Juifs, dans l'ensemble des provinces. Bien plus, le Talmud Babli n'adopte pas l'avis du Midrach Rabba et il considère que A'hachvéroch régnait sur le monde entier. Le décret portait donc bien sur la totalité du peuple juif et le salut, qui fut l'issue finale, avait donc bien la portée la plus générale.

Il en est de même pour la dimension spirituelle. Nos Sages disent que "ils accomplirent ce qu'ils avaient reçu auparavant"(6). C'est donc à l'époque que la réception de la Torah et des Mitsvot parvint à la perfection. L'effort et l'initiative émanaient alors des Juifs, sans aucune intervention divine, alors que la Torah leur avait été donnée sous la contrainte.

La révélation du Sinaï, la Torah et les Mitsvot ont pour but de bâtir une demeure pour D.ieu, ici-bas. C'est le sens de la réponse que Moché, notre maître, donna aux anges(7): "Etes-vous descendus en Egypte? Avez-vous été les esclaves du Pharaon? A quoi vous servirait la Torah?". Et, ils n'envisagèrent pas que la Torah puisse leur être donnée uniquement dans sa dimension spirituelle.

Car c'est bien ce qui se passait, lors du don de la Torah. Mais, par la suite, les enfants d'Israël et le monde entier devinrent plus frustes. Depuis lors, tout dépend donc de l'accomplissement de la Torah et des Mitsvot par les Juifs. C'est ainsi qu'ils apportent l'élévation à ce monde inférieur, comme l'indique le Tanya. Lors du don de la Torah, il fut dit que "Israël campa", au singulier et cette unité leur permit de recevoir la Torah.

Il en fut de même à l'époque de Pourim. Il est dit que "les Juifs reçurent", Kibel, terme que le verset emploie au singulier. De même, dans notre service de D.ieu, à l'époque actuelle, notre unité est une condition essentielle, comme le souligne le Tanya. Et, le Dere'h Mitsvote'ha l'explique de manière détaillée.

Il résulte de ce qui vient d'être dit que Pourim correspond à la perfection du don de la Torah. Les caractères essentiels de la Torah et des Mitsvot doivent donc s'y refléter, en particulier le fait qu'elles permettent de bâtir pour Lui une demeure ici-bas. Le moyen d'y parvenir est de réaliser l'unité véritable. Pourim souligne, en outre, que tout cela doit découler de l'effort des hommes et non d'une révélation céleste.

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Nous envisagerons maintenant les différents aspects de la fête de Pourim.

Nos Sages interprètent le verset "n'abandonne pas ton ami et l'ami de ton père" de la manière suivante: "Cet Ami, c'est le Saint béni soit-Il". Or, comment imaginer une relation d'amitié entre une créature insignifiante et l'Essence de D.ieu? En fait, D.ieu prit la décision, lorsqu'Il donna la Torah, d'y inscrire l'Essence de Lui-même. Il fit que la récompense de la Mitsva, de la même étymologie que Tsavta, le lien, soit la possibilité de se lier à Lui, comme l'explique longuement mon beau-père, le Rabbi Chlita, dans Hatamim et comme l'indique brièvement le Hayom Yom, à la page 102.

C'est pour cette raison que l'on emploie, pour définir la Torah et les Mitsvot, l'image de la nourriture et de la boisson. La Torah est, en outre, comparée au pain, celui des hommes, mais aussi celui de D.ieu, si l'on peut ainsi s'exprimer.

Il en est ainsi pour la Torah et les Mitsvot. Mais, en une analyse plus précise, quelques distinctions peuvent néanmoins être faites. Ainsi, l'amour et la crainte de D.ieu ne sont que les ailes(8). Ils sont également surnommés l'or et l'argent, lesquels permettent d'acquérir la nourriture et la boisson.

Telles sont les Mitsvot de Pourim. L'envoi de mets à un ami illustre la relation entre Israël et le Saint béni soit-Il. Il s'agit donc bien d'aliments et de boissons. En effet, l'or et l'argent, c'est-à-dire l'amour et la crainte de D.ieu ne permettent pas, même au Juste le plus parfait, de conserver le lien avec D.ieu que l'âme possédait lorsqu'elle se trouvait là-haut, avant de descendre dans ce monde inférieur. Bien plus, l'âme n'est pas descendue ici-bas pour acquérir ces sentiments, mais plutôt pour y bâtir le Sanctuaire de D.ieu, en accomplissant concrètement les Mitsvot.

On offre à un ami deux mets. En effet, un seul n'introduirait qu'une catégorie de Mitsvot. On pourrait donc penser que l'homme les accomplissant est motivé uniquement par sa propre nature. Si c'était le cas, le Sanctuaire de D.ieu ne serait pas construit. C'est pour cela que Rabbi 'Hanina Ben Teradyon s'interrogea: "Ai-je une part dans le monde futur?"(9).

Bien plus, à propos de ces mets adressés aux amis, il doit y avoir un envoi, Michloa'h. En effet, la Torah et les Mitsvot reçoivent l'élévation grâce à l'amour et à la crainte de D.ieu, qu'ils soient naturels ou fruits de la réflexion, comme l'explique le Tanya. Car, il est clair qu'elles ne doivent pas rester dans ce monde, siège des forces du mal.

Ce qui vient d'être dit concerne uniquement la dimension individuelle. Mais, nous avons vu à quel point est nécessaire l'unité d'Israël, ainsi qu'il est dit "Israël campa", au singulier, "les Juifs reçurent", au singulier également dans le verset. C'est pour cela que la seconde Mitsva de Pourim est celle des dons aux pauvres. Elle permet d'entrer en relation avec celui qui est "pauvre" par le niveau de ses connaissances et de le convaincre de mettre en pratique la Torah et les Mitsvot.

Ceci ne contredit nullement la nécessité, pour chacun, d'introduire son propre effort, pendant la fête de Pourim. En effet, cet effort doit se substituer à la révélation divine, qui s'apparente à la contrainte, comme, lors du don de la Torah, lorsque D.ieu plaça la montagne sur la tête des enfants d'Israël et leur dit: "C'est ici que vous serez enterrés".

De même, il n'y eut pas de révélation divine, à Pourim, parce que le verset dit: "Je voilerai Ma face, ce jour-là". Mais, bien évidemment, cela ne signifie pas que l'un ne doit pas venir en aide à l'autre. Toutefois, la manière de convaincre diffère pour chacun. L'un verra quelqu'un porter les Tefilin, en sera touché et les mettra à son tour. L'autre commencera à les mettre uniquement quand on lui expliquera le sens de l'amour et de la crainte de D.ieu. C'est pour cela que les dons aux pauvres peuvent être de l'argent ou des mets(10). Leur but, en effet, n'est pas de bâtir la demeure de D.ieu dans le monde(11), mais de convaincre le pauvre de le faire.

C'est pour cela qu'un seul don à chaque pauvre suffit. Car, même si ce don correspond à une situation naturelle de la part de son auteur, seul importe, bien sûr, que le pauvre mette en pratique la Torah et les Mitsvot, pour le Nom de D.ieu.

Nos Sages en disent de même de la Tsédaka matérielle: "Si on la donne par sa propre initiative, c'est bien. Si ce n'est pas le cas, d'autres nations peuvent venir et se l'approprier de force. Dans ce dernier cas, il s'agira également d'une Tsédaka."

Néanmoins, il reste nécessaire de donner à deux pauvres. En effet, il y a, de façon générale, deux catégories de personnes qui doivent être aidées par leurs amis. Le service de D.ieu doit participer à la fois de l'âme et du corps, comme l'indiquent nos Sages par la parabole du boiteux et de l'aveugle(12). Selon la terminologie de la 'Hassidout, l'âme divine et l'âme animale doivent, l'une et l'autre, prendre part à ce service. L'une sans l'autre ne pourrait agir de manière satisfaisante.

De plus, un effort est nécessaire pour l'une comme pour l'autre. En effet, l'âme, lorsqu'elle descend ici bas, s'inscrit dans la dimension matérielle. De même, il faut tenir compte des différentes catégories d'hommes qui servent D.ieu. Certains le font par leur coeur, d'autres par leur esprit. C'est pour cela que l'on fait des dons à deux pauvres.

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Lorsque l'on s'efforce de rapprocher son prochain de la Torah et des Mitsvot, on peut agir de différentes façons. De manière générale, on en définit deux:

A) On peut décrire à quelqu'un le caractère insignifiant de l'homme, le dégoût et l'aversion qu'inspire le mal, les punitions du Guéhénom, en un mot expliquer de quoi il convient de s'éloigner. C'est, de façon générale, l'option de l'Ethique, le Moussar.

B) On peut aussi expliquer clairement la grandeur de D.ieu, ainsi qu'il est dit "comme sont grandes Tes actions", la valeur infinie de la Torah et des Mitsvot, c'est-à-dire parler de l'objectif dont il convient de se rapprocher. C'est, de façon générale, la conception de la 'Hassidout.

Voici l'un des points qui distinguent ces deux approches. Lorsque l'on s'adresse à son interlocuteur de la première manière, lui expliquant que le sort de celui qui agit mal est amer et peu enviable, que cet homme est méprisable lorsqu'il est attiré par les plaisirs du monde, on ne parle pas de la Mitsva. On espère simplement que, grâce à ce discours, celui à qui on s'adresse regagnera le droit chemin.

En revanche, si l'on adopte la seconde voie, le discours que l'on tient présente, par lui-même, la Mitsva la plus élevée, celle d'avoir connaissance de l'enchaînement des mondes, ainsi qu'il est dit "connais le D.ieu de ton père", de percevoir Son unité.

Pour reprendre la distinction précédente, la première approche se limite à des dons au pauvres, alors que la seconde, si elle est désintéressée, s'apparente à la fois aux cadeaux adressés aux amis et aux dons aux pauvres.

De même, les textes de la 'Hassidout sont des causeries, Si'hot et des discours, Maamarim. Ces derniers concernent plus directement l'âme divine, à laquelle ils apportent la révélation, alors que les premières comportent des récits, des explications sur les concepts de la 'Hassidout, des encouragements au service de D.ieu. Elles s'adressent donc aux deux catégories de pauvres.

La propagation désintéressée et la diffusion publique des textes de la 'Hassidout qui en présentent les concepts, renforcent la crainte de D.ieu et la pratique de la Torah et des Mitsvot, racontent l'histoire de nos maîtres et des 'Hassidim des précédentes générations dont chacun, à sa manière, doit imiter l'exemple. Elles font donc effectivement allusion aux cadeaux envoyés à des amis et aux dons aux pauvres, jusque dans leur moindre détail.

Ce qui vient d'être dit n'est qu'une supposition et D.ieu me pardonnera(13).

Avec ma bénédiction de joyeux Pourim, de Techouva immédiate et de délivrance immédiate,

Rav Mena'hem Schneerson,
Directeur du comité exécutif

Je répondrai brièvement aux questions qui vous ont été posées.

Commentant le verset "près de Baal Tsefon(14)", le Daat Zekenim Mibaaleï Hatossafot rappelle qu'il est interdit de dire "attends-moi près de telle idole". Il explique, néanmoins, que cette Interdiction ne s'applique pas à D.ieu. Il rappelle, en outre, que ce verset fut prononcé avant le don de la Torah. Or, vous objectez que le nom de plusieurs idoles est également mentionné après le don de la Torah. Vous en déduisez que cela n'est pas interdit.

Voici ma réponse, à mon humble avis: Il est, tout d'abord, difficile d'opposer le Daat Zekenim Mibaaleï Hatossafot aux autres commentateurs du Talmud, qui sont tous de grands Sages. De plus, il est deux manières de mentionner une idole. On peut se contenter de la citer. On peut aussi rappeler son nom pour un besoin que l'on éprouve(15). En agissant de la sorte, on lui confère une importance. Ces commentateurs considèrent donc que se contenter de citer l'idole, après que la Torah elle-même l'ait fait, ne peut être interdit. En revanche, la seconde façon ne peut jamais être autorisée. Est-ce parce que la Torah a cité le nom d'une idole qu'il serait permis de lui conférer de l'importance? Cela serait bien étonnant!

De fait, une telle distinction est très forte et il est surprenant que les Décisionnaires ne l'introduisent pas.

Le traité Sanhédrin dit que l'on peut mentionner le nom d'une idole, dès lors qu'il apparaît dans un verset. Il s'accordera, en revanche, pour reconnaître que l'on ne doit pas lui conférer de l'importance.

Il y a, bien évidemment, une différence entre dire "attends-moi près de cette idole", lui donnant ainsi de l'importance et se contenter de mentionner son nom, ainsi devenu un nom d'endroit. Lorsque l'on mesure une distance, par exemple, on la compte à partir du lieu qui porte ce nom et non de l'idole qui se trouvait là, auparavant. Le seul Interdit pourrait donc être le fait de mentionner le nom de l'idole, qui est devenu celui de l'endroit. Cette différence est bien évidente.

B) Le Sforno dit que la cueillette de la manne est une transgression du Chabbat, puisqu'on la sépare de l'endroit où elle s'est posée. Vous soulignez que la manne est le pain du ciel et vous vous demandez ce que signifie cueillir, en pareil cas, d'autant qu'elle reposait sur la rosée et non sur le sol.

Voici ma réponse: Il est, tout d'abord, difficile, comme je le disais auparavant, d'opposer le Sforno à Rachi ou à Rabbi Avraham Ibn Ezra. Ils étaient tous de grands Sages. En fait, le Sforno constate que le verset emploie le terme de cueillette et il en déduit que cet acte était une transgression du Chabbat. Il note que, dans le traité Chabbat, on parle également de cueillette pour des herbes ayant poussé en une seule nuit et non sur le sol, mais sur un arbre ou sur une pierre. Il en déduit que c'était également le cas pour la manne, qui tombait chaque nuit et ne se posait pas sur le sol, mais sur la rosée.

On peut donner deux explications, à ce propos. On peut considérer qu'au contact de l'humidité du sol, la manne durcissait. On peut avancer également qu'une fois posée par terre, elle continuait à pousser, grâce à l'humidité du sol.

C) Le Baal Hatourim explique que les six cent vingt lettres des dix Commandements correspondent aux six cent treize Mitsvot de la Torah et aux sept Commandements transmis aux descendants de Noa'h. Vous objectez que ces sept Commandements figurent déjà parmi les six cent treize.


Voici ma réponse: On peut supprimer cette objection de différentes manières. Mais, en réalité, il n'y a là aucune difficulté. En effet, les 613 Mitsvot ne sont pas toutes différentes les unes des autres. Au contraire, un détail d'application d'une Mitsva, dès lors qu'il fait l'objet d'une Injonction particulière, peut être compté de manière indépendante. Ainsi, les lois sur l'idolâtrie regroupent de nombreux Interdits et de nombreuses Injonctions, tous comptés parmi les 613 Mitsvot. Le Séfer Hamitsvot, du Rambam, donne plusieurs définitions, à ce propos.

C'est, a fortiori, le cas des sept Commandements des descendants de Noa'h, qui ont des modalités d'applications particulières et sont donc différents des Mitsvot qui sont leurs équivalents, chez les Juifs. Ils peuvent donc être comptés de manière indépendante.

Notes

(1) Le Rav Moché Pin'has HaCohen Kats.
(2) 1943, contenant les propos que le précédent Rabbi prononça à cette date.
(3) Voir, à ce propos, les lettres 141 et 145.
(4) 1929.
(5) Nécessaires, selon nos Sages, pour se réjouir.
(6) Les Juifs acceptèrent de leur plein gré, en refusant d'abjurer, la Torah qui leur avait été donnée sous la contrainte, devant le mont Sinaï, lequel se serait effondré sur eux s'ils l'avaient refusée.
(7) Qui revendiquaient la Torah.
(8) Qui permettent à l'oiseau de s'envoler, mais, pour autant, ne sont pas des organes vitaux.
(9) Son service de D.ieu était-il le résultat d'un effort de sa part ou bien uniquement un état naturel?
(10) Selon ce qui est susceptible de convaincre chacun.
(11) Ce qui est possible par les cadeaux envoyés aux amis.
(12) Le corps est comparé à un aveugle, car il ne perçoit pas la dimension spirituelle de le création. L'âme est un boiteux, car, bien qu'elle perçoit cette dimension, elle ne peut "se déplacer" pour agir dans le monde. Puis, lorsque le boiteux s'assoit sur les épaules de l'aveugle, tous deux peuvent se déplacer et transformer le monde. De même, la mission assumée ici-bas par l'homme est conjointement effectuée par l'âme et le corps.
(13) Si elle ne correspond pas à la réalité.
(14) Le nom d'une idole.
(15) Par exemple celui d'indiquer un chemin ou de donner un point de repère.