Rambam 3 Chapitres
Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.
6 Nissan 5784 / 04.14.2024
Lois du repentir : Chapitre Sept
1. Étant donné que le libre arbitre est donné à chacun, comme nous l’avons expliqué, il convient de chercher à se repentir et à se confesser verbalement de ses fautes, secouer ses mains [c'est-à-dire s’éloigner] de ses fautes, afin de mourir en étant repenti et mériter le monde futur.
2. L’homme doit toujours considérer comme si sa mort était imminente, et penser qu’il peut mourir à tout moment, dans un état de faute. Il doit donc se repentir immédiatement de ses fautes et ne pas dire : « Lorsque je vieillirai, je me repentirai », car peut-être mourra-t-il avant de vieillir. Ainsi, [le roi] Salomon dit dans sa sagesse : « Qu’en tout temps, tes vêtements soient blancs ».
3. Ne dis pas que le repentir est uniquement nécessaire pour les actions fautives, comme la débauche, le brigandage, le larcin. De même qu’un homme doit se repentir de celles-ci, ainsi, il se doit de scruter et se repentir de ses mauvais traits de caractère, tels que la colère, la haine, la jalousie, la raillerie, la poursuite d’argent et d’honneurs, l’avidité dans le manger, et ce qui est semblable ; de tous ceux-ci, il doit se repentir. Ces fautes sont plus graves que celles qui impliquent un acte, car lorsque l’on y est adonné, il est difficile de s’en écarter. De même, il est dit : « Que le pervers abandonne sa voie, et l’impie ses machinations ».
4. Que le repenti ne pense pas qu’il est loin du niveau atteint par le juste, du fait des fautes et des transgressions qu’il a commises. Il n’en est pas ainsi ; [en fait], il est aimé et chéri du Créateur comme s’il n’avait jamais fauté. Plus encore, grande est sa récompense, car ayant goûté à la faute, il y a renoncé, et a réfréné son penchant. Les sages ont dit : « Là où se tiennent les repentis, ne se tiennent pas les justes parfaits », c'est-à-dire qu’ils sont plus élevés que ceux qui n’ont jamais fauté, parce qu’ils réfrènent leur penchant plus que ces derniers.
5. Tous les prophètes ont enjoint [au peuple] le repentir. C’est seulement par le repentir que le peuple juif sera racheté. La Thora a déjà promis que les juifs se repentiront à la fin de leur exil, et seront immédiatement délivrés, comme il est dit : « Or, quand te seront survenus tous ces évènements… tu retourneras à l’Eterne-l ton D.ieu…l’Eterne-l mettra un terme à ton exil et aura pitié de toi, et Il te rassemblera du sein des peuples parmi lesquels Il t’aura dispersé ».
6. Grand est le repentir, car il rapproche l’homme de la Présence Divine, ainsi qu’il est dit : « Reviens, Israël, jusqu’à l’Eterne-l, ton D.ieu », et il est dit : « Si tu reviens, ô, Israël, dit le Seigneur, tu reviendras à Moi », ce qui signifie : « si tu te repens, tu t’attacheras à Moi ». Le repentir rapproche ceux qui sont loin. Hier, celui-ci [le repenti] était odieux devant l’Omniprésent, abhorré, éloigné, et abomination ; aujourd’hui, il est aimé et chéri, et proche [de D.ieu], un ami. De même, tu peux remarquer que le Saint Béni soit-Il emploie la même expression pour repousser les pécheurs et pour rapprocher les repentis, qu’il s’agisse d’un particulier ou d’une communauté, comme il est dit : « et au lieu de s’entendre dire : “Vous n’êtes point mon peuple”, ils seront dénommés “les fils du D.ieu vivant” ». Et il est dit, au sujet de Coniahou, dans sa perversité : « Inscrivez cet homme comme étant sans postérité, comme un malheureux qui ne réussit à rien au cours de sa vie », « quand bien même Coniahou, fils de Joïakim, roi de Juda, serait un sceau à ma main droite, Je t’en arracherais ». Mais après qu’il se soit repenti dans son exil, il est dit au sujet de son fils Zroubavel : « En ce jour, dit l’Eterne-l des Armées, Je te prendrai, ô, Zroubavel, fils de Chaltiël, toi Mon serviteur, dit l’Eterne-l, et Je te considérerai comme un sceau ».
7. Combien grand est le repentir : hier, celui-ci [le repenti] était séparé de l’Eterne-l, D.ieu d’Israël comme il est dit : « Mais vos méfaits ont mis une barrière entre vous et votre D.ieu ». Il criait et n’était pas exaucé, comme il est dit : « dussiez-vous accumuler les prières, J’y resterai sourd ». Il accomplissait des préceptes, mais ceux-ci lui étaient renvoyés au visage, comme il est dit : « qui vous a demandé de fouler Mon parvis », « Ah, s’il s’en trouvait un parmi vous pour fermer les portes, afin que vous n’allumiez plus Mon autel en pure perte ! Je n’ai aucun plaisir à vous voir, dit l’Eterne-l des Armées, l’offrande de votre main, Je ne la veux pas ». Aujourd’hui, il est étroitement attaché à la Présence Divine, comme il est dit : « Et vous qui êtes attachés à l’Eterne-l votre D.ieu ». Il implore [D.ieu] et est immédiatement exaucé, comme il est dit : « Avant qu’ils m’appellent, Moi, Je répondrai ». Il accomplit des préceptes, et ceux-ci sont agréés avec plaisir et joie, comme il est dit : « car dès longtemps, D.ieu a pris plaisir à tes œuvres ». Plus encore, ceux-ci sont ardemment désirés, comme il est dit : « Alors l’Eterne-l prendra plaisir aux offrandes de Juda et de Jérusalem, comme Il le faisait aux jours antiques, dans les années d’autrefois ».
8. Les repentis ont tendance à être très humbles et modestes. Si des sots leur font des affronts [en leur rappelant] leurs actions d’antan, et leur disent : « Hier, tu faisais ceci, hier, tu faisais cela », ils ne doivent pas y prêter attention. Plutôt, ils doivent écouter et se réjouir, sachant que cela est un mérite pour eux, car tant qu’ils ont honte de leurs actions passées et en rougissent, leur mérite est grand et ils s’élèvent de niveau. C’est une véritable faute que de dire à un repenti : « Souviens-toi de tes actions passées », ou de lui rappeler celles-ci devant lui afin de l’humilier, ou d’évoquer des choses semblables, afin de lui rappeler ce qu’il a fait ; tout ceci est défendu, et est inclus dans la lésion verbale contre laquelle la Thora nous a mis en garde, comme il est dit : « Ne vous lésez point l’un l’autre ».
2. L’homme doit toujours considérer comme si sa mort était imminente, et penser qu’il peut mourir à tout moment, dans un état de faute. Il doit donc se repentir immédiatement de ses fautes et ne pas dire : « Lorsque je vieillirai, je me repentirai », car peut-être mourra-t-il avant de vieillir. Ainsi, [le roi] Salomon dit dans sa sagesse : « Qu’en tout temps, tes vêtements soient blancs ».
3. Ne dis pas que le repentir est uniquement nécessaire pour les actions fautives, comme la débauche, le brigandage, le larcin. De même qu’un homme doit se repentir de celles-ci, ainsi, il se doit de scruter et se repentir de ses mauvais traits de caractère, tels que la colère, la haine, la jalousie, la raillerie, la poursuite d’argent et d’honneurs, l’avidité dans le manger, et ce qui est semblable ; de tous ceux-ci, il doit se repentir. Ces fautes sont plus graves que celles qui impliquent un acte, car lorsque l’on y est adonné, il est difficile de s’en écarter. De même, il est dit : « Que le pervers abandonne sa voie, et l’impie ses machinations ».
4. Que le repenti ne pense pas qu’il est loin du niveau atteint par le juste, du fait des fautes et des transgressions qu’il a commises. Il n’en est pas ainsi ; [en fait], il est aimé et chéri du Créateur comme s’il n’avait jamais fauté. Plus encore, grande est sa récompense, car ayant goûté à la faute, il y a renoncé, et a réfréné son penchant. Les sages ont dit : « Là où se tiennent les repentis, ne se tiennent pas les justes parfaits », c'est-à-dire qu’ils sont plus élevés que ceux qui n’ont jamais fauté, parce qu’ils réfrènent leur penchant plus que ces derniers.
5. Tous les prophètes ont enjoint [au peuple] le repentir. C’est seulement par le repentir que le peuple juif sera racheté. La Thora a déjà promis que les juifs se repentiront à la fin de leur exil, et seront immédiatement délivrés, comme il est dit : « Or, quand te seront survenus tous ces évènements… tu retourneras à l’Eterne-l ton D.ieu…l’Eterne-l mettra un terme à ton exil et aura pitié de toi, et Il te rassemblera du sein des peuples parmi lesquels Il t’aura dispersé ».
6. Grand est le repentir, car il rapproche l’homme de la Présence Divine, ainsi qu’il est dit : « Reviens, Israël, jusqu’à l’Eterne-l, ton D.ieu », et il est dit : « Si tu reviens, ô, Israël, dit le Seigneur, tu reviendras à Moi », ce qui signifie : « si tu te repens, tu t’attacheras à Moi ». Le repentir rapproche ceux qui sont loin. Hier, celui-ci [le repenti] était odieux devant l’Omniprésent, abhorré, éloigné, et abomination ; aujourd’hui, il est aimé et chéri, et proche [de D.ieu], un ami. De même, tu peux remarquer que le Saint Béni soit-Il emploie la même expression pour repousser les pécheurs et pour rapprocher les repentis, qu’il s’agisse d’un particulier ou d’une communauté, comme il est dit : « et au lieu de s’entendre dire : “Vous n’êtes point mon peuple”, ils seront dénommés “les fils du D.ieu vivant” ». Et il est dit, au sujet de Coniahou, dans sa perversité : « Inscrivez cet homme comme étant sans postérité, comme un malheureux qui ne réussit à rien au cours de sa vie », « quand bien même Coniahou, fils de Joïakim, roi de Juda, serait un sceau à ma main droite, Je t’en arracherais ». Mais après qu’il se soit repenti dans son exil, il est dit au sujet de son fils Zroubavel : « En ce jour, dit l’Eterne-l des Armées, Je te prendrai, ô, Zroubavel, fils de Chaltiël, toi Mon serviteur, dit l’Eterne-l, et Je te considérerai comme un sceau ».
7. Combien grand est le repentir : hier, celui-ci [le repenti] était séparé de l’Eterne-l, D.ieu d’Israël comme il est dit : « Mais vos méfaits ont mis une barrière entre vous et votre D.ieu ». Il criait et n’était pas exaucé, comme il est dit : « dussiez-vous accumuler les prières, J’y resterai sourd ». Il accomplissait des préceptes, mais ceux-ci lui étaient renvoyés au visage, comme il est dit : « qui vous a demandé de fouler Mon parvis », « Ah, s’il s’en trouvait un parmi vous pour fermer les portes, afin que vous n’allumiez plus Mon autel en pure perte ! Je n’ai aucun plaisir à vous voir, dit l’Eterne-l des Armées, l’offrande de votre main, Je ne la veux pas ». Aujourd’hui, il est étroitement attaché à la Présence Divine, comme il est dit : « Et vous qui êtes attachés à l’Eterne-l votre D.ieu ». Il implore [D.ieu] et est immédiatement exaucé, comme il est dit : « Avant qu’ils m’appellent, Moi, Je répondrai ». Il accomplit des préceptes, et ceux-ci sont agréés avec plaisir et joie, comme il est dit : « car dès longtemps, D.ieu a pris plaisir à tes œuvres ». Plus encore, ceux-ci sont ardemment désirés, comme il est dit : « Alors l’Eterne-l prendra plaisir aux offrandes de Juda et de Jérusalem, comme Il le faisait aux jours antiques, dans les années d’autrefois ».
8. Les repentis ont tendance à être très humbles et modestes. Si des sots leur font des affronts [en leur rappelant] leurs actions d’antan, et leur disent : « Hier, tu faisais ceci, hier, tu faisais cela », ils ne doivent pas y prêter attention. Plutôt, ils doivent écouter et se réjouir, sachant que cela est un mérite pour eux, car tant qu’ils ont honte de leurs actions passées et en rougissent, leur mérite est grand et ils s’élèvent de niveau. C’est une véritable faute que de dire à un repenti : « Souviens-toi de tes actions passées », ou de lui rappeler celles-ci devant lui afin de l’humilier, ou d’évoquer des choses semblables, afin de lui rappeler ce qu’il a fait ; tout ceci est défendu, et est inclus dans la lésion verbale contre laquelle la Thora nous a mis en garde, comme il est dit : « Ne vous lésez point l’un l’autre ».
Lois du repentir : Chapitre Huit
1. Le bien dissimulé pour les justes est la vie du monde futur. C’est la vie qui n’est pas accompagnée de la mort, le bien qui n’est pas assorti de mal. C’est ce qui est écrit dans la Thora : « de la sorte, tu seras heureux et tu verras se prolonger tes jours » ; par tradition orale, ils [les sages] ont appris : « de la sorte, tu seras heureux » dans le monde qui est entièrement bienheureux, « et tu verras se prolonger tes jours » dans le monde [où l’existence] est éternelle, il s’agit du monde futur. La récompense des justes est de mériter ce délice, et prendre part à ce bien. Le châtiment des méchants est de ne pas mériter cette vie, et d’être retranché et mourir. Qui ne mérite pas cette vie est le [véritable] mort qui ne vivra pas éternellement, mais sera retranché du fait de sa perversité et périra comme un animal. C’est là le retranchement mentionné dans la Thora, comme il est dit : « cette âme sera certainement retranchée » ; par tradition orale, ils [les sages] ont appris [l’interprétation suivante :] « elle sera retranchée » dans ce monde, « certainement » dans le monde futur, c'est-à-dire que cette âme qui s’est séparée du corps en ce monde ne méritera pas la vie du monde futur, mais sera même retranchée du monde futur.
2. Dans le monde futur, il n’y a ni corps, ni matière, mais uniquement les âmes des justes, sans corps, comme les anges de service. Étant donné qu’il n’y a point de matière, manger, boire, et toutes les choses dont les corps ont besoin en ce monde n’existeront plus. Aucun des phénomènes corporels qui existent en ce monde, comme la position assise, la position debout, le sommeil, la mort, la mélancolie, la plaisanterie, et ce qui est semblable, n’existera. Voici ce que les sages ont dit : « Dans le monde futur, il n’y aura ni manger, ni boire, ni rapports sexuels ; plutôt, les justes seront assis avec leurs couronnes sur la tête, et profiteront du rayonnement de la Présence Divine ; tu apprends donc qu’il n’y aura pas de corps, puisqu’il n’y aura ni manger, ni boire. Ce qu’ils [les sages] ont dit : « [les justes] seront assis » [ce qui est un phénomène corporel] est [en fait] une allégorie, qui signifie que les justes s’y trouveront sans peine et sans effort. De même, ce qu’ils ont dit : « leurs couronnes sur la tête » [est une allégorie] qui signifie que la connaissance qu’ils ont acquise – par laquelle ils auront mérité le monde futur – les accompagnera. Elle sera leur couronne, dans le même esprit que ce que dit [le roi] Salomon : « orné de la couronne dont le ceignit sa mère ». [Preuve en est du verset :] « une joie perpétuelle couronnant leur tête » ; or, la joie n’est pas un corps pour couronner la tête, de même, la « couronne » à laquelle les sages ont fait référence est la connaissance. Quel est le sens de ce qu’ils ont dit : « et profitent du rayonnement de la Présence Divine » ? Cela veut dire qu’ils connaîtront et percevront de la réalité [de l’existence] du Saint Béni soit-Il, ce qu’ils ne peuvent saisir investis d’un corps obscur et bas.
3. L’âme dont il est question dans ce contexte n’est pas l’âme qui a besoin du corps ; c’est la « forme de l’âme », c'est-à-dire la connaissance, qui comprend le Créateur selon son aptitude, et saisit les esprits séparés et autres concepts. C’est la « forme » que nous avons définie au chapitre quatre des lois sur les fondements de la Thora, qui est appelée néfesh dans ce contexte. Cette vie, étant donné qu’elle n’est pas accompagnée de la mort – car la mort n’est qu’un phénomène corporel, et il n’y aura point de corps – est appelée : « lien de la vie », comme il est dit : « l’âme de mon maître restera liée au lien de la vie ». C’est la récompense, au-dessus de laquelle il n’est pas de plus haute récompense, le bien qui n’est pas suivi d’un autre bien, auquel ont aspiré tous les prophètes.
4. Plusieurs noms lui ont été donnés métaphoriquement : « la montagne de D.ieu », « Son Saint lieu », « la route sacrée », « les parvis de D.ieu », « l’agrément de D.ieu », « la tente de D.ieu », « le palais de D.ieu », « la maison de D.ieu », « la porte de l’Eterne-l ». Les sages ont fait référence à ce bien apprêté pour les justes avec la métaphore du « repas », et il est appelé généralement le monde futur.
5. La plus grande punition possible est que l’âme soit retranchée, et ne mérite pas cette vie, comme il est dit : « cette âme sera certainement retranchée ; elle portera sa faute ». C’est la perdition, appelée métaphoriquement par les prophètes : « le puits de la destruction », « la perdition », « Tofet » (Feu), « la sangsue ». Toutes les expressions d’anéantissement et de destruction lui sont appliquées, car c’est l’anéantissement qui n’a pas de renaissance, la perte qui est irrécupérable.
6. Peut-être ce bien te paraîtra-t-il léger, et tu penseras que la récompense pour les commandements, et pour l’homme qui est entier dans les voies de la vérité ne peut être que de manger et boire de délicieux aliments, d’avoir des rapports avec de belles femmes, de porter des vêtements de lin et de broderie, d’habiter dans des tentes d’ivoire, et de faire usage d’ustensiles en argent et en or, et ce qui est semblable, comme l’imaginent les arabes stupides et avilis, plongés dans la luxure. Mais les sages et les gens avisés savent que toutes ces choses ne sont que vanité, et n’ont d’intérêt et de bien pour nous en ce monde que parce que nous sommes faits d’un corps et de matière. Toutes ces choses-là sont des besoins du corps, et l’âme ne les désire que du fait du besoin du corps, afin que son désir soit accompli et qu’il reste en bonne santé. Quand il n’y aura plus de corps, toutes ces choses disparaîtront. Cet immense bien de l’âme dans le monde futur, il n’est aucun moyen de le saisir et de le connaître, car nous ne connaissons en ce monde que le bien corporel, lequel nous désirons. Mais ce bien est immensément plus grand, et ne peut être comparé aux biens de ce monde que par métaphore. Mais comparer réellement ce bien de l’âme dans le monde futur aux biens corporels en ce monde dans la nourriture et le festin est impossible ; cet immense bien est insondable et sans aucune commune mesure [avec un bien corporel]. C’est ce que dit [le roi] David : « Ah ! Quelle est grande, Ta bonté que Tu tiens en réserve pour ceux qui Te craignent… »
7. Oh combien David désira-t-il le monde futur, comme il est dit : « Ah, si je n’avais la certitude de voir la bonté de D.ieu sur la terre des vivants ! ». Les sages nous ont déjà avisés qu’il n’est pas en le pouvoir de l’homme de saisir pleinement le bien du monde futur ; personne, excepté le Saint Béni soit-Il ne connaît sa grandeur, sa beauté, et son essence. Tous les bienfaits que les prophètes ont annoncés au peuple juif ne sont que des biens corporels dont les juifs jouiront à l’époque du Messie, lorsque la souveraineté sera restaurée au peuple juif. Mais le bien du monde futur est sans aucune commune mesure, et les prophètes ne l’ont pas décrit, pour ne pas diminuer pas [sa valeur] par une telle description. C’est ce que dit [le prophète] Isaïe : « Aucun œil n’a vu, ô D.ieu, excepté Toi, ce que Tu feras pour ceux qui T’attendent », c'est-à-dire que le bien qu’aucun prophète n’a vu, mais que seul D.ieu a vu, a été créé par D.ieu pour l’homme qui L’attend [et observe la Thora et les commandements]. Les sages ont dit : « tous les prophètes n’ont prophétisé que concernant l’époque messianique, mais le monde futur : « Aucun œil n’a vu, ô D.ieu, excepté Toi ».
8. La raison pour laquelle les sages ont appelé [ce bien] « le monde futur » n’est pas qu’il n’existe pas encore, et qu’il fera suite à ce monde après la destruction de ce dernier. Au contraire, il [le monde futur] existe, et est présent, comme il est dit : « que Tu as dissimulé pour ceux qui Te craignent, que Tu témoignes… ». Ils [les sages] ne l’ont appelé « monde futur » que parce que l’homme connaîtra cette vie après la vie en ce monde, où nous existons avec un corps et une âme. [Cette vie est celle que] tout homme connaît en premier.
2. Dans le monde futur, il n’y a ni corps, ni matière, mais uniquement les âmes des justes, sans corps, comme les anges de service. Étant donné qu’il n’y a point de matière, manger, boire, et toutes les choses dont les corps ont besoin en ce monde n’existeront plus. Aucun des phénomènes corporels qui existent en ce monde, comme la position assise, la position debout, le sommeil, la mort, la mélancolie, la plaisanterie, et ce qui est semblable, n’existera. Voici ce que les sages ont dit : « Dans le monde futur, il n’y aura ni manger, ni boire, ni rapports sexuels ; plutôt, les justes seront assis avec leurs couronnes sur la tête, et profiteront du rayonnement de la Présence Divine ; tu apprends donc qu’il n’y aura pas de corps, puisqu’il n’y aura ni manger, ni boire. Ce qu’ils [les sages] ont dit : « [les justes] seront assis » [ce qui est un phénomène corporel] est [en fait] une allégorie, qui signifie que les justes s’y trouveront sans peine et sans effort. De même, ce qu’ils ont dit : « leurs couronnes sur la tête » [est une allégorie] qui signifie que la connaissance qu’ils ont acquise – par laquelle ils auront mérité le monde futur – les accompagnera. Elle sera leur couronne, dans le même esprit que ce que dit [le roi] Salomon : « orné de la couronne dont le ceignit sa mère ». [Preuve en est du verset :] « une joie perpétuelle couronnant leur tête » ; or, la joie n’est pas un corps pour couronner la tête, de même, la « couronne » à laquelle les sages ont fait référence est la connaissance. Quel est le sens de ce qu’ils ont dit : « et profitent du rayonnement de la Présence Divine » ? Cela veut dire qu’ils connaîtront et percevront de la réalité [de l’existence] du Saint Béni soit-Il, ce qu’ils ne peuvent saisir investis d’un corps obscur et bas.
3. L’âme dont il est question dans ce contexte n’est pas l’âme qui a besoin du corps ; c’est la « forme de l’âme », c'est-à-dire la connaissance, qui comprend le Créateur selon son aptitude, et saisit les esprits séparés et autres concepts. C’est la « forme » que nous avons définie au chapitre quatre des lois sur les fondements de la Thora, qui est appelée néfesh dans ce contexte. Cette vie, étant donné qu’elle n’est pas accompagnée de la mort – car la mort n’est qu’un phénomène corporel, et il n’y aura point de corps – est appelée : « lien de la vie », comme il est dit : « l’âme de mon maître restera liée au lien de la vie ». C’est la récompense, au-dessus de laquelle il n’est pas de plus haute récompense, le bien qui n’est pas suivi d’un autre bien, auquel ont aspiré tous les prophètes.
4. Plusieurs noms lui ont été donnés métaphoriquement : « la montagne de D.ieu », « Son Saint lieu », « la route sacrée », « les parvis de D.ieu », « l’agrément de D.ieu », « la tente de D.ieu », « le palais de D.ieu », « la maison de D.ieu », « la porte de l’Eterne-l ». Les sages ont fait référence à ce bien apprêté pour les justes avec la métaphore du « repas », et il est appelé généralement le monde futur.
5. La plus grande punition possible est que l’âme soit retranchée, et ne mérite pas cette vie, comme il est dit : « cette âme sera certainement retranchée ; elle portera sa faute ». C’est la perdition, appelée métaphoriquement par les prophètes : « le puits de la destruction », « la perdition », « Tofet » (Feu), « la sangsue ». Toutes les expressions d’anéantissement et de destruction lui sont appliquées, car c’est l’anéantissement qui n’a pas de renaissance, la perte qui est irrécupérable.
6. Peut-être ce bien te paraîtra-t-il léger, et tu penseras que la récompense pour les commandements, et pour l’homme qui est entier dans les voies de la vérité ne peut être que de manger et boire de délicieux aliments, d’avoir des rapports avec de belles femmes, de porter des vêtements de lin et de broderie, d’habiter dans des tentes d’ivoire, et de faire usage d’ustensiles en argent et en or, et ce qui est semblable, comme l’imaginent les arabes stupides et avilis, plongés dans la luxure. Mais les sages et les gens avisés savent que toutes ces choses ne sont que vanité, et n’ont d’intérêt et de bien pour nous en ce monde que parce que nous sommes faits d’un corps et de matière. Toutes ces choses-là sont des besoins du corps, et l’âme ne les désire que du fait du besoin du corps, afin que son désir soit accompli et qu’il reste en bonne santé. Quand il n’y aura plus de corps, toutes ces choses disparaîtront. Cet immense bien de l’âme dans le monde futur, il n’est aucun moyen de le saisir et de le connaître, car nous ne connaissons en ce monde que le bien corporel, lequel nous désirons. Mais ce bien est immensément plus grand, et ne peut être comparé aux biens de ce monde que par métaphore. Mais comparer réellement ce bien de l’âme dans le monde futur aux biens corporels en ce monde dans la nourriture et le festin est impossible ; cet immense bien est insondable et sans aucune commune mesure [avec un bien corporel]. C’est ce que dit [le roi] David : « Ah ! Quelle est grande, Ta bonté que Tu tiens en réserve pour ceux qui Te craignent… »
7. Oh combien David désira-t-il le monde futur, comme il est dit : « Ah, si je n’avais la certitude de voir la bonté de D.ieu sur la terre des vivants ! ». Les sages nous ont déjà avisés qu’il n’est pas en le pouvoir de l’homme de saisir pleinement le bien du monde futur ; personne, excepté le Saint Béni soit-Il ne connaît sa grandeur, sa beauté, et son essence. Tous les bienfaits que les prophètes ont annoncés au peuple juif ne sont que des biens corporels dont les juifs jouiront à l’époque du Messie, lorsque la souveraineté sera restaurée au peuple juif. Mais le bien du monde futur est sans aucune commune mesure, et les prophètes ne l’ont pas décrit, pour ne pas diminuer pas [sa valeur] par une telle description. C’est ce que dit [le prophète] Isaïe : « Aucun œil n’a vu, ô D.ieu, excepté Toi, ce que Tu feras pour ceux qui T’attendent », c'est-à-dire que le bien qu’aucun prophète n’a vu, mais que seul D.ieu a vu, a été créé par D.ieu pour l’homme qui L’attend [et observe la Thora et les commandements]. Les sages ont dit : « tous les prophètes n’ont prophétisé que concernant l’époque messianique, mais le monde futur : « Aucun œil n’a vu, ô D.ieu, excepté Toi ».
8. La raison pour laquelle les sages ont appelé [ce bien] « le monde futur » n’est pas qu’il n’existe pas encore, et qu’il fera suite à ce monde après la destruction de ce dernier. Au contraire, il [le monde futur] existe, et est présent, comme il est dit : « que Tu as dissimulé pour ceux qui Te craignent, que Tu témoignes… ». Ils [les sages] ne l’ont appelé « monde futur » que parce que l’homme connaîtra cette vie après la vie en ce monde, où nous existons avec un corps et une âme. [Cette vie est celle que] tout homme connaît en premier.
Lois du repentir : Chapitre Neuf
1. Sachant que la récompense des commandements et le bien que nous mériterons si nous observons le chemin de D.ieu prescrit dans la Thora est la vie du monde futur, comme il est dit : « de la sorte, tu seras heureux et tu verras se prolonger tes jours », et que la punition infligée aux méchants ayant abandonné les voies de la justice prescrites dans la Thora est le retranchement, comme il est dit : « cette âme sera certainement retranchée, elle portera sa faute », quel est donc le sens de [cette expression] qui se trouve dans la Thora entière : « Si vous obéissez, vous recevrez cela », « si vous n’écoutez pas, il vous arrivera cela », [et toutes ces promesses sont des choses qui] auront lieu en ce monde, comme la satiété et la faim, la guerre et la paix, la souveraineté et l’assujettissent, l’établissement en terre [d’Israël] et l’exil, la prospérité [dans ses activités] et l’échec, et toutes les autres [choses prédites dans les] paroles de l’alliance [Lev. 26, Deut. 28] ? Toutes ces promesses sont vérité. Elles ont déjà été accomplies et le seront encore. Quand nous observons tous les commandements de la Thora, nous obtenons tous les bienfaits en ce monde. Et quand nous transgressons, tous ces maux nous assaillissent. Néanmoins, ces bienfaits ne sont pas l’ultime récompense des commandements, et ces maux l’ultime punition de celui qui transgresse les commandements. Tout ceci doit être compris comme suit : le Saint Béni soit-Il nous a donné cette Thora, qui est un arbre de vie. Qui accomplit tout ce qui y est mentionné et connaît cela parfaitement et correctement méritera la vie du monde futur, selon la grandeur de ses actes et l’abondance de sa sagesse. [D.ieu] nous a promis dans la Thora que si nous l’observons avec joie et enthousiasme, et que nous sommes toujours versés dans sa sagesse, Il retirera toutes les entraves à son accomplissement, comme la maladie, la guerre, la faim, et autres [calamités], et nous dispensera tous les biens qui nous soutiennent dans l’accomplissement de la Thora, comme la satiété, la paix, l’abondance d’argent et d’or, afin que nous n’ayons pas la nécessité de s’occuper toute notre vie à subvenir aux besoins du corps, et que nous soyons libres pour étudier de la Thora et accomplir les commandements, et ainsi mériter la vie du monde futur. Ainsi, il est dit dans la Thora après la promesse de tous les bienfaits en ce monde : « Et il y aura une charité pour nous, si nous observons ». Réciproquement, il est dit dans la Thora que si nous abandonnons la Thora délibérément, et nous investissons dans les vanités du temps, dans l’esprit du verset : « Yechouroun, engraissé, regimbe », que le vrai Juge privera ceux qui abandonnent [la Thora] de tous les bienfaits en ce monde, qui les ont encouragés à regimber. Il les frappera de tous ces maux qui empêchent d’acquérir le monde futur, afin qu’ils périssent dans leur perversité. C’est [le sens de] ce qui est écrit dans la Thora : « parce que tu n’as pas servi D.ieu… tu serviras tes ennemis que l’Eterne-l enverra contre toi ». Toutes les bénédictions et malédictions doivent donc être comprises en ce sens : si vous servez D.ieu dans la joie et observez Sa voie, Il vous dispensera ces bénédictions et éloignera de vous ces malédictions, afin que vous soyez libres pour devenir sage dans la Thora, et vous y investir, et ainsi mériter le monde futur. Il te fera du bien dans le monde qui est entièrement bienheureux, et prolongera tes jours dans le monde [où l’existence] est éternelle. Vous mériterez donc deux mondes : une vie heureuse en ce monde qui conduit à la vie au monde futur. En effet, s’il [l’homme] n’acquiert pas ici la sagesse et n’a pas de bonnes actions, comment sera-t-il méritant ? Il est dit : « car il n’y aura ni activité, ni connaissance, ni sagesse dans le Cheol ». Et si vous abandonnez D.ieu et vous adonnez à la nourriture, à la boisson, à la débauche, et ce qui est semblable, Il vous frappera de toutes ces malédictions, et vous ôteras toutes les bénédictions, au point que vos jours s’achèveront dans le désarroi et la peur ; vous n’aurez ni un esprit libre, ni un corps en bonne santé pour accomplir les commandements, afin que vous soyez voués à la perdition dans la vie au monde futur. Vous aurez donc perdu deux mondes, car lorsqu’un homme est troublé en ce monde par la maladie, la guerre et la faim, il ne s’investit pas dans la sagesse, ni dans les commandements, qui permettent le gain de la vie du monde futur.
2. C’est la raison pour laquelle tous le peuple juif, les prophètes, et les sages ont ardemment désiré l’époque messianique, afin d’être débarrassés de la tyrannie qui ne leur permet pas de s’investir convenablement dans [l’étude de] la Thora et [la pratique] des commandements. Alors, ils seront à l’aise et pourront se dévouer dans l’acquisition la sagesse, afin de mériter la vie du monde futur. Car à cette époque [messianique], la connaissance, la sagesse, et la vérité, s’accroîtront ainsi qu’il est dit : « la terre sera remplie de la connaissance de D.ieu », et il est dit : « Et ils n’auront plus besoin ni les uns ni les autres de s’instruire mutuellement », et encore : « j’enlèverai le cœur de pierre de votre sein ». Car ce roi qui se lèvera de la postérité de David sera plus sage que [le roi] Salomon, et un grand prophète, proche de Moïse notre maître. Aussi enseignera-t-il à tout le peuple et lui montrera le chemin de D.ieu. Tous les peuples viendront l’écouter, comme il est dit : « Il arrivera, à la fin des temps, que la montagne de la maison du Seigneur sera affermie sur la cime des montagnes ». L’ultime récompense et le bien final qui n’aura pas d’interruption ni de diminution sera la vie du monde futur. En revanche, l’époque messianique aura lieu en ce monde, qui suivra son cours, mais la souveraineté sera restituée au peuple juif. Les sages d’antan ont déjà dit : « La seule différence entre ce monde et le monde futur est la fin de notre assujettissement aux peuples ».
2. C’est la raison pour laquelle tous le peuple juif, les prophètes, et les sages ont ardemment désiré l’époque messianique, afin d’être débarrassés de la tyrannie qui ne leur permet pas de s’investir convenablement dans [l’étude de] la Thora et [la pratique] des commandements. Alors, ils seront à l’aise et pourront se dévouer dans l’acquisition la sagesse, afin de mériter la vie du monde futur. Car à cette époque [messianique], la connaissance, la sagesse, et la vérité, s’accroîtront ainsi qu’il est dit : « la terre sera remplie de la connaissance de D.ieu », et il est dit : « Et ils n’auront plus besoin ni les uns ni les autres de s’instruire mutuellement », et encore : « j’enlèverai le cœur de pierre de votre sein ». Car ce roi qui se lèvera de la postérité de David sera plus sage que [le roi] Salomon, et un grand prophète, proche de Moïse notre maître. Aussi enseignera-t-il à tout le peuple et lui montrera le chemin de D.ieu. Tous les peuples viendront l’écouter, comme il est dit : « Il arrivera, à la fin des temps, que la montagne de la maison du Seigneur sera affermie sur la cime des montagnes ». L’ultime récompense et le bien final qui n’aura pas d’interruption ni de diminution sera la vie du monde futur. En revanche, l’époque messianique aura lieu en ce monde, qui suivra son cours, mais la souveraineté sera restituée au peuple juif. Les sages d’antan ont déjà dit : « La seule différence entre ce monde et le monde futur est la fin de notre assujettissement aux peuples ».