Lettre n° 9636

Par la grâce de D.ieu,


24 Tévet 5729,
Brooklyn, New York,


A tous les participants au vingt-neuvième dîner annuel
du centre des Yechivot Tom’heï Temimim Loubavitch,
que D.ieu vous accorde longue vie,


Je vous salue et vous bénis,


En ce jour favorable de la Hilloula de l’Admour Hazaken(1), auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h, fondateur du mouvement ‘Habad, j’adresse mes salutations et ma bénédiction aux participants à la célébration annuelle du centre des Yechivot Tom’heï Temimim Loubavitch.


L’un des principes fondamentaux de ‘Habad établit que la tête et le cœur, l’intellect et l’émotion, doivent être en pleine harmonie et régir l’existence quotidienne de l’homme, de sorte que(2) “le cerveau dirige le cœur”(3). Lorsqu’une parfaite harmonie s’instaure effectivement entre la rationalité et le sentiment, l’homme est en mesure d’accomplir, de la manière qui convient, sans conflit, sans désaccord et sans litige, les diverses actions quotidiennes de sa vie, jusque dans le moindre détail, celles qui sont “profanes” comme celles qui “appartiennent au Chabbat et à la fête”, celles qui sont matérielles comme celles qui sont spirituelles.


De nos jours, la jeunesse, en général, connaît une terrible déconvenue et un malaise, qui la conduit à se dresser et à s’insurger contre les principes les plus élémentaires de la société. Or, il est bien clair qu’une telle situation résulte de la rupture profonde et de l’absence d’harmonie qui se sont instaurées entre l’intellect et le sentiment. De la sorte, se développent des émotions qui ne sont pas souhaitables. En outre, il faut bien constater un fait navrant, ces symptômes ont également fait leur apparition dans les motivations de la jeunesse juive.


En cette période critique, il est donc absolument vital de renforcer, auprès de cette jeunesse, la conscience de la spiritualité. Or le chemin permettant d’y parvenir est celui de la Torah et des Mitsvot, instaurant l’unité et l’harmonie entre l’intellect et le sentiment, de sorte que le cerveau dirige effectivement le cœur(3).


Pour les Juifs, cette unité profonde est bien plus que le secret et le fondement d’une existence personnelle heureuse. Comme l’enseignement de ‘Habad l’explique largement et profondément, une telle unité est à l’origine de celle du monde entier, laquelle est elle-même profondément liée à l’Unité du Créateur. Ce processus est à l’origine, dans le courant de la vie, des accomplissements spécifiques qui sont confiés à chaque Juif et au peuple d’Israël, comme en apporte la preuve l’expression(4) : “une nation unique sur la terre”(3). Et, l’Admour Hazaken explique, au chapitre 9 d’Iguéret Ha Kodech, que le peuple juif, cette “nation unique”(3), met en évidence le “D.ieu unique”(3), de sorte que cette Unité soit perceptible sur la terre(3).


La Yechiva Tom’heï Temimim forme ses élèves à la Torah et à la crainte de D.ieu, en étant pénétrés de cet esprit d’unité de la tête et du cœur, de sorte que “le cerveau dirige le cœur”(3), non seulement en atteignant personnellement un tel état, mais aussi, par la suite, en se rendant dans le monde afin d’aider les autres à en faire de même, à parvenir à la même situation dans leur existence quotidienne.


Le banquet annuel de la Yechiva centrale Tom’heï Temimim Loubavitch(5) offre à ses responsables et à ses amis une opportunité particulière de devenir les partenaires véritables de cette unité. L’argent, de même que l’effort et le temps investis en la Yechiva sont consacrés à la Torah, au service de D.ieu et à la bienfaisance, les trois piliers sur lesquels le monde repose(6), le macrocosme, d’une part, mais aussi le microcosme(7) que constitue chaque Juif. En effet, tout Juif, homme ou femme, est un monde à part entière. C’est ainsi que l’on raffermit et que l’on approfondit le lien qui unit les Juifs à D.ieu, béni soit-Il. Et, le Tout Puissant, quant à Lui, accorde la satisfaction de tous les besoins, enfants, santé et subsistance dans la largesse, de Sa main pleine, ouverte, sainte et large(8). Avec ma considération et ma bénédiction pour une considérable réussite, de même que pour me donner de bonnes nouvelles,


M. Schneerson,


Notes


(1) Voir le Likouteï Si’hot, tome 6, à la page 263.
(2) Voir le Tanya, aux chapitres 12 et 17.
(3) Le Rabbi souligne les mots : “le cerveau dirige le cœur”, “le cerveau dirige effectivement le cœur”, “une nation unique sur la terre”, “nation unique”, “D.ieu unique”, “Unité soit perceptible sur la terre” et “le cerveau dirige le cœur”.
(4) Chmouel 2, 7, 23.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°9617.
(6) Selon le traité Avot, chapitre 1, à la Michna 2.
(7) D’après le Midrash Tan’houma, Parchat Pekoudeï, au chapitre 3 et les Tikouneï Zohar, Tikoun n°69, aux pages 100b et 101a.
(8) Selon la troisième bénédiction de l’action de grâce après le repas.