Lettre n° 9450

Par la grâce de D.ieu,


9 Chevat 5728,
Brooklyn, New York,


Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se consacre aux
besoins communautaires, le Rav Moché Avraham Yafé(1),


Je vous salue et vous bénis,


J’ai reçu, avec retard, votre lettre du 23 Tévet et, concernant ce qui est douloureux, cette réunion(2), vous avez sûrement reçu mon télégramme en son temps. Ma proposition avait, en apparence, un contenu très clair. En tout état de cause, je soulignerai cette idée encore une fois, en rappelant tout d’abord ce que j’ai précisé dans mon télégramme(3), qui portait sur un point pour lequel je n’ai pas été consulté. Malgré cela, j’ai pensé qu’il était de mon devoir de vous souligner, pour ce qui me concerne, l’idée suivante. Cette réunion n’aurait pas dû être le fait des organismes religieux, car cela soulèvera une terrible opposition. En pareille situation, que vous avez, semble-t-il, la possibilité d’éviter, j’ai trouvé une issue, bien que celle-ci soit très difficile à admettre. Cette réunion doit être celle des organisations religieuses, par exemple des synagogues et des regroupements de chefs de famille(4), comme le “ Young Israël ” ou bien des étudiants, comme Yavné. Il est bien évident que rien n’est modifié quand on convoque les représentants des synagogues(4) de Young Israël, y compris si l’on étend l’invitation aux chefs de famille. En effet, c’est, en l’occurrence, la réunion proprement dite qui est en cause et non celui qui y fera un discours ou bien qui y prononcera une bénédiction.


J’ai exprimé ma douleur dans mon télégramme, concernant la participation de cette personne et, sans doute plus encore, de votre propre participation, par votre signature à cette lettre. Ceci est encore plus clair du fait de l’assurance de nos Sages(5) selon laquelle une Mitsva en attire une autre. En l’occurrence, cette réunion s’inscrit clairement dans l’activité d’un parti, avec tout ce qui le caractérise et sa façon d’agir, quelle qu’elle soit. De ce fait, il s’agit avant tout, comme son nom l’indique, d’un parti, qui est donc à l’origine d’une coupure, d’une controverse et d’une opposition des cœurs, ce qui est exactement le contraire du but recherché, en apparence, par cette réunion et, bien plus encore, le contraire de ce dont nous avons besoin à l’heure actuelle, en particulier en ces tous derniers mois.


Je viens de recevoir le recueil annuel et je vous remercie pour cette attention. En écrivant cette lettre, à la veille du décès Hilloula de mon beau-père, le Rabbi, j’émets le vœu que chacun d’entre nous, au sein de tout Israël, s’enflamme en considérant les idées de celui dont nous célébrons la Hilloula, pour lesquelles il a fait don de sa propre personne. Vous vous servirez donc de toutes les capacités qui vous ont été accordées dans cette direction. Avec mes respect et ma bénédiction,


Notes


(1) Voir, à son sujet, la lettre n°9427.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°9416.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°9427.
(4) Le Rabbi souligne les mots : “chefs de famille” et “synagogues”.
(5) Dans le traité Avot, chapitre 4, à la Michna 2.