Lettre n° 9430

Par la grâce de D.ieu,


14 Tévet 5728,
Brooklyn, New York,


Au distingué et agréable ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Its’hak Aïzik Wagner,


Je vous salue et vous bénis,


Je fais réponse à votre lettre, dans laquelle vous me demandez mon avis sur l’époque de la rédaction de la Michna(1). Or, vous citez vous-même, dans votre lettre, les diverses conceptions, en la matière. Selon Rachi, dans son commentaire du traité Erouvin 62b et plusieurs autres de nos maîtres, qui font référence à la période du Sage de la Guemara Abbayé, “ il n’y avait pas un seul mot de la Hala’ha qui soit rédigé à leur époque, à l’exception de la Meguilat Taanit ”. Par contre, le Rambam, dans son introduction du Yad Ha ‘Hazaka, affirme que : “ notre saint maître(2) écrivit, à partir de tout cela, le livre de la Michna, qui fut révélé à tout Israël et intégralement rédigé ”.


Il est clair qu’il n’y a pas lieu d’introduire sa tête entre les grandes montagnes(3), même si l’on pourrait avancer que le Rambam a vu les écrits des Gaonim, puisque l’on retrouve sa conception dans la lettre de Rabbénou Chérira Gaon alors que Rachi n’a peut-être pas pu consulter cette lettre, se trouvant à une grande distance géographique de Babel, à la différence du Rambam, ce qui justifie sa position, qui n’aurait pas été la même s’il en avait eu connaissance. Pour autant, nombre de nos derniers Sages sont du même avis que Rachi et ils citent des preuves, à ce sujet. Les ouvrages traitant de cette question détaillent tout cela.


Vous ne faites aucune allusion à vous-même et aux membres de votre famille. C’est, je l’espère, le signe que vous allez bien. Votre lettre a été rédigée à ‘Hanouka. Puisse donc D.ieu faire que cet état aille croissant(4), de temps à autre, ce qui veut dire que vous multiplierez également les actes de diffusion du Judaïsme. En effet, nos Sages disent(5) que l’on connaît l’élévation dans le domaine de la sainteté. A fortiori est-ce le cas pour ceux qui exercent une influence sur leur entourage. Les autres les observent donc et ils les imitent, c’est bien évident. Avec mes respects et ma bénédiction,


N. B. : Vous faites allusion à une rencontre à l’issue du saint Chabbat prochain ou bien le lendemain, dimanche matin. A ces moments, je ne me trouve pas à mon bureau et je m’en remets donc à la décision hala’hique de nos Sages(6) selon laquelle “ le Saint béni soit-Il adjoint la bonne pensée à l’action ”. Puisse donc D.ieu faire que ce soit comme si nous nous étions rencontrés physiquement et que votre visite en notre Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie, soit fructueuse. De même, votre voyage, à l’aller et au retour, interviendra en un moment bon et fructueux.


Notes


(1) Voir, à ce sujet, le Likouteï Si’hot, tome 12, page 89, à la note 35.
(2) Rabbi Yehouda le prince.
(3) De trancher entre ces différents avis.
(4) Voir le traité Chabbat 21b, le Rambam, lois de ‘Hanouka, chapitre 4, au paragraphe 7, Tour et Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, lois de ‘Hanouka, chapitre 671, au paragraphe 5.
(5) Selon le traité Bera’hot 28a. Voir aussi la lettre n°9380.
(6) Dans le traité Kiddouchin 40a.