Lettre n° 9404

Par la grâce de D.ieu,


8 Kislev 5728,
Brooklyn, New York,


Je vous salue et vous bénis,


Nous(1) avons bien reçu votre lettre du 21 ‘Hechvan, de même que les copies du livre, qui ont été adressées par envoi séparé. C’est avec la plus grande surprise que nous avons pris connaissance de votre lettre, dans laquelle vous soulevez encore une fois des questions sur le travail qui vous a été confié dans cette ville, alors qu’à maintes reprises, on vous a communiqué une position claire et tranchée, selon laquelle vous devez soumettre toutes ces questions à ce Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu, aux multiples accomplissements et empli d’empressement. Vous-même avez confirmé la réception de cette position. Malgré cela, vous continuez à poser toujours les mêmes questions.


Peut-être, même s’il y a peu de chances que ce soit le cas, souhaitez-vous recevoir une lettre de licenciement, qui vous permettra d’être indemnisé. Ceci nous conduit à vous souligner encore une fois que nul ne vous licencie, pour une raison bien simple : vous êtes en mesure d’effectuer votre travail, mais vous ne le voulez pas ! Votre absence de motivation est telle que vous vous êtes vous-même convaincu que vous n’en êtes pas capable, comme vous l’avez déclaré, dernièrement, à une certaine personne.


En conséquence,
A) si vous vous causez du tort à vous-même, vous ne pouvez prétendre à aucun dédommagement devant le tribunal des hommes, ce qui ne serait pas le cas si quelqu’un vous licenciait(2),
B) pour ce qui est des indemnisations, vous n’avez pas été licencié par cette institution(3).
Mais, comme on l’a dit, il y a peu de chances que tel soit le problème. Néanmoins, il est nécessaire d’apporter cette précision, puisqu’il s’agit des deniers publics et que, dans chaque courrier, vous posez encore et encore ces mêmes questions. Il n’y a donc pas le choix et il faut bien vous écrire pour vous donner ces indications désagréables. Avec mes respects et ma bénédiction,


Ce qui vient d’être exposé justifie également que la présente vous soit expédiée en express.


Notes


(1) Il semble que le Rabbi ait fait rédigé la présente sous la signature de son secrétariat, ce qui explique l’emploi de la première personne du pluriel.
(2) Selon le traité Baba Kama 90b. Voir, à ce sujet, l’Encyclopédie talmudique, à l’article : “Celui qui cause du tort”, au paragraphe 1, à la page 682.
(3) Ces indemnisations ne seraient donc pas justifiées.