Lettre n° 9384

Par la grâce de D.ieu,


‘Hol Ha Moéd Soukkot 5728,
Brooklyn, New York,


A l’attention de monsieur Chlomo Zalman Shargay(1),


Je vous salue et vous bénis,


J’ai bien reçu votre lettre et je viens de recevoir également l’extrait accompagnant votre article intitulé : “ La jeune génération ”. Je vous remercie pour cette attention. Il est connu que je n’accorde pas d’interview aux journalistes. Malgré cela, monsieur Elyahou Amikam, après m’avoir rencontré(2), s’est servi de quelques points de notre discussion pour son article, paru dans le Yediyot A’haronot de la veille de Soukkot(3). De façon générale, ces quelques points ont été reproduits fidèlement, même si, bien entendu, ils ne sont pas représentatifs de l’ensemble de notre conversation. Or, selon les termes du verset(4), “ l’été est passé ” et s’est conclu avec le mois d’Elloul, les dix jours de Techouva se sont écoulés également et nous sommes déjà au milieu du temps de notre joie(5), des jours de motivation, chaque année et encore plus clairement en celle-ci, qui a connu de multiples événements. Malgré cela, un mot n’a pas encore été dit et des paroles n’ont pas été prononcées.


A mon avis, et je ne vois en cela qu’une évidence, tous les concepts de la Torah ont pour but d’enseigner et de guider. De fait, Torah est de la même étymologie que Horaa, enseignement(6). Bien entendu, elle est éternelle(7) et elle s’applique avec la même force, en tout endroit et à toute époque. Elle délivre bien un enseignement à chacun et à chacune, y compris en notre génération.


Du reste, je me suis toujours demandé(8) quel enseignement était délivré par l’affirmation de nos Sages, dans le Yalkout Chimeoni, Yov, au chapitre 26, selon laquelle : “ Quatre points cardinaux ont été créés dans le monde, mais celui du nord n’a pas été achevé, car D.ieu a dit : ‘Quiconque prétend être un dieu, qu’il vienne construire ce coin que J’ai laissé’ ”. Or, qui pourrait avoir pareille prétention ? J’ai donc eu la réponse à cette question cet été, lors des événements survenus en notre Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie(9). En apparence, il n’y a pas le moindre doute, pas de possibilité de douter, il est bien évident que tout “ cela a été accompli uniquement par la Main de D.ieu ”(10). Malgré cela, à l’issue d’une période relativement courte, on s’est employé à refroidir l’enthousiasme, à rechercher des interprétations suggérant que : “ ma force et la puissance de ma main ont réalisé ce haut fait ”(11) et le gouvernement a même publié une certaine brochure en ce sens. Or, chacun peut constater d’emblée qu’un seul point a effectivement été laissé, sans être achevé, dans cette victoire miraculeuse. Je fais allusion à son aspect diplomatique. Dès que l’on a commencé à argumenter : “ ma force et la puissance de ma main… ”, on a dû affronter des difficultés de plus en plus lourdes, des problèmes chaque jour plus nombreux, jusqu’à parvenir à une situation, à ce jour, qui pourrait, ce qu’à D.ieu ne plaise… J’ai donc bien trouvé l’explication de cette affirmation de nos Sages dans les événements de ces jours.


Puisse D.ieu faire qu’au moins à l’avenir, on n’ait pas honte de la vérité selon laquelle, comme on l’a dit, tout cela a été uniquement accompli par la Main de D.ieu. De la sorte, le côté du nord sera également achevé par D.ieu, dans la bonté et le bien, très prochainement. Et, D.ieu mettra un terme aux souffrances de Son peuple, les enfants d’Israël, à la fois aux difficultés morales et physiques. Il libérera chacun et chacune d’entre nous, au sein de tout Israël, de l’exil profond et de celui qui provient de l’extérieur. Avec mes respects et ma bénédiction pour de joyeuses fêtes,


(du fait de la sainteté de la fête,
le Rabbi Chlita n’a pas signé
la présente)


Notes


(1) Voir, à son sujet, les lettres n°9345 et 9456.
(2) Voir la lettre suivante.
(3) Paru également dans l’album : “le Rabbi, trente années de direction”, tome 1, à la page 95.
(4) Yermyahou 8, 20.
(5) La fête de Soukkot.
(6) Voir le commentaire du Radak sur le verset Tehilim 19, 8 et le Zohar, tome 3, à la page 53b.
(7) Voir le début du chapitre 17 du Tanya.
(8) Voir aussi la causerie du Rabbi prononcée le Chabbat Parchat Béréchit 5728, dans la seconde réunion ‘hassidique, qui est publiée dans les Si’hot Kodech 5728, tome 1, à partir de la page 137.
(9) La guerre des six jours.
(10) Selon la formulation du verset Ichaya 41, 20.
(11) Ekev 8, 17.