Afin que la bénédiction se répande sur la table, il convient d’y laisser un peu de pain après le repas, avant de réciter le Birkat Hamazone, la prière de remerciement après le repas ; il est préférable que ce soit le pain dont on a coupé des tranches pendant le repas.
S’il ne reste pas de pain, on n’apportera pas un pain entier car telle était la coutume des idolâtres qui préparaient ainsi la table pour leurs idoles. S’il reste cependant un pain entier (comme par exemple un des deux pains du repas de Chabbat), on pourra le laisser.
(Le Ari Zal – grand Kabbaliste du 16ème siècle – veillait particulièrement à ne pas laisser un pain entier).
On laisse le pain et la nappe sur la table jusqu’à la fin du Birkat Hamazone afin qu’il soit reconnaissable qu’on remercie D.ieu pour Sa grande bonté car Il a préparé de la nourriture pour toutes Ses créatures.
Il convient de laisser aussi le sel : en effet, dans le Temple, on mettait du sel sur chaque sacrifice et, actuellement, la table remplace l’autel. De plus, le sel protège des influences néfastes.
Si possible, on débarrassera la table de toute vaisselle vide ou sale ainsi que des restes de nourriture salis.
Cependant, certains estiment qu’il faut couvrir les restes proprement mais ne pas les enlever car les étincelles de sainteté qui y sont attachés reçoivent leur «Tikoun», leur réparation grâce au Birkat Hamazone.
On a l’habitude de couvrir les couteaux (en métal) avant le Birkat Hamazone car la table est comparée à l’autel à propos duquel il est écrit : «Tu n’utiliseras pas le fer sur lui» (Devarim – Deutéronome 27. 5), car le fer raccourcit la vie de l’homme tandis que l’autel la rallonge. De plus, la table (qui permet de pratiquer l’hospitalité) rallonge la vie de l’homme et procure le pardon pour les fautes : «Il n’est pas correct que ce qui raccourcit la vie soit posé sur ce qui la rallonge». Nombreux sont ceux qui ne les couvrent pas Chabbat et les jours de fête car les forces du mal n’ont pas prise ces jours-là. Et, comme l’affirme le Beth Yossef : «Une coutume juive a force de loi».

F. L. (d’après Rav Yossef Ginsburgh)