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Samedi, 10 décembre 2016

  • Vayétsé
Editorial

 Un regard de lumière

L’obscurité de l’époque paraît parfois si épaisse que rien ne parvient à la percer. C’est ainsi qu’elle peut régner sans partage sur les esprits et les cœurs au point de parvenir à refouler la réalité jusque dans les confins de la conscience. Nombreux sont ainsi les évènements qui, malgré la clarté de leurs enseignements, sont interprétés à l’inverse de l’évidence dont ils sont porteurs. Pour tous les hommes que la nuit des âmes et des intelligences s indispose, c’est là une expérience douloureuse.

Pourtant, comme un grand rythme qui dépasse les soubresauts du quotidien, voici revenu le mois de Kislev. Dès son ouverture, il a apporté ce qu’il recèle depuis toujours : une lumière sereine. C’est là, en effet, ce qui le caractérise. Mois de la fête de ‘Hanoucca, il est celui où, d’abord spirituellement, l’ombre recule. Alors que nous n’en sommes qu’à sa première moitié, son influence, déjà perceptible, redonne à la période les couleurs de l’espoir et de la vie. De fait, Kislev est ainsi un temps de ressourcement. Il est un mois où rien ne peut remettre en cause la puissance et la grandeur de la lueur qui monte.

Certes, en une époque de bouleversement, alors que le monde fait déferler toutes les formes du malheur des hommes et que la vérité et l’honnêteté semblent remisées pour longtemps au magasin des accessoires, ce n’est pas à une vision de lumière que nous sommes invités. Pourtant, elle est là présente, juste à la limite du regard. Elle grandit de jour en jour et laisse présager sa victoire éternelle. Car les choses sont ainsi faites : devant le jour qui se lève, la nuit ne peut que reculer. Plus encore, celle-ci n’a pour désir profond que de s’effacer peu à peu.

Nous sommes justement les acteurs de ce changement infini. Nous pouvons trouver la sérénité et l’harmonie reconquises. Nous pouvons être les hommes de la lumière qui font surgir, au cœur du monde, le bonheur de tous. Nous en possédons la clé. Vivre Kislev n’est-il pas aussi une affaire de regard ?

Etincelles de Machiah

 Une nouvelle Torah ?

Il nous est enseigné (Vayikra Rabba 13 : 3 paraphrasant Isaïe 51 : 4) qu’au temps de Machia’h «une nouvelle Torah sortira de Moi». Il est pourtant clair que la Torah, Sagesse de D.ieu, ne changera jamais. Du reste, les textes soulignent : «Cette Torah-là ne sera jamais changée». Dès lors, que signifie cette «nouvelle Torah» ?

Aujourd’hui, la Torah nous apparaît sous la forme de récits comme ceux de Lavan ou de Bilam. Lorsque le Machia’h viendra, les secrets cachés dans ces récits se dévoileront. Il se révèlera alors comment ce qui semble être de simples histoires parle profondément de D.ieu. C’est ce que signifie les mots «sortira de Moi» : il apparaîtra comment toute la Torah est une manière de dire la Divinité.

(d’après Kéter Chem Tov, sec. 84, 242) 

Vivre avec la Paracha

Vayétsé

Yaakov quitte sa ville natale de Beerchéva et se dirige vers ‘Haran. En route, il rencontre « l’endroit », y dort et rêve d’une échelle qui relie le ciel à la terre, des anges y montant et y descendant. D.ieu lui apparaît et lui promet que la terre, sur laquelle il est couché sera donnée à ses descendants. Au matin, Yaakov dresse la pierre sur laquelle il a reposé sa tête, en un autel et un monument, promettant qu’elle deviendra la Maison de D.ieu.

A ‘Haran, Yaakov reste chez son oncle Lavan où il travaille comme berger. Lavan accepte de lui donner en mariage sa fille Ra’hel, contre sept années de travail. Mais le soir du mariage, Lavan substitue à Ra’hel sa sœur ainée, Léa. Yaakov ne découvre le subterfuge qu’au matin. Il épouse Ra’hel, après avoir accepté de travailler, pour Lavan, sept années supplémentaires.

Léa donne naissance à six fils, Réouven, Chimon, Lévi, Yehouda, Yissa’har et Zevouloun ainsi qu’à une fille, Dinah. Ra’hel, quant à elle, reste stérile. Elle donne alors à Yaakov comme épouse sa servante, Bilah, pour qu’elle ait des enfants à sa place. Deux fils lui naissent : Dan et Naphtali. Léa agit de même avec sa servante, Zilpah, qui donne naissance à Gad et Acher. Finalement, les prières de Ra’hel sont exaucées et elle met au monde Yossef.

Cela fait désormais quatorze ans que Yaakov est à ‘Haran et il désire retourner chez lui. Mais Lavan le persuade de rester, lui offrant des moutons en échange de son travail. Yaakov prospère, malgré les efforts incessants de Lavan pour l’escroquer. Après six années encore, Yaakov quitte subrepticement ‘Haran avec sa famille et les richesses pour lesquelles il a travaillé. Lavan le poursuit mais D.ieu l’avertit, dans un rêve, de ne pas lui faire de mal. Lavan et Yaakov font un pacte sur le Mont Gal-Ed, scellé par un pilier de pierres et Yaakov se dirige vers la Terre Sainte où l’accueillent des anges.

 

La Paracha de cette semaine décrit la façon dont notre patriarche Yaakov, fuyant son frère, part de sa maison et se rend à ‘Haran. C’est un voyage en solitaire. Comme la nuit tombe, « il rencontre l’endroit ». Nos sages interprètent le mot vayifga, que l’on traduit par « il rencontra », comme une référence à la prière. Il était en danger, n’avait aucune ressource personnelle. Il implora donc D.ieu et lui demanda Son aide.

Nos Sages poursuivent, déclarant que Yaakov ne pria pas seul, cette nuit-là. Avec cette prière, il institua les prières quotidiennes du soir. Avraham avait institué les prières du matin et Its’hak, celles de l’après-midi. Et avec cette prière, Yaakov établit l’obligation de prier le soir.

Il existe une grande différence entre le fait de prier le jour et celui de prier la nuit. Durant le jour, le soleil brille. La lumière et la clarté de ce cadre naturel représentent son arrière-plan spirituel. Le jour se réfère à des moments et des situations où la Divinité est apparente. C’est alors que prièrent Avraham et Its’hak.

Yaakov, par contre, pria la nuit, quand, métaphoriquement, la Divinité était cachée et qu’il devait combattre l’obscurité.

Cette différence reflète la mission spirituelle qui fut impartie à chacun des Patriarches.

Avraham et Its’hak avaient pour priorité de faire jaillir et répandre la lumière Divine. C’est pour cette raison qu’ils vécurent en Erets Israël, en Terre Sainte.

Il est vrai qu’Avraham disséminait le message de l’unicité de D.ieu à un monde païen. Mais il le faisait en offrant l’hospitalité à ses invités. Tant qu’ils étaient chez lui, ils l’écoutaient mais par la suite, la majorité d’entre eux poursuivaient leur voie personnelle. Il n’était pas capable de faire des adeptes, qui resteraient fidèles à son message, de la plus grande partie d’entre eux. En d’autres termes, il vivait dans un environnement de sainteté. Et il était assez bienveillant pour inviter les autres à partager cet environnement mais, d’une façon générale, il ne les transformait pas.

Its’hak exerçait lui-aussi une influence sur autrui. « Avimélè’h (le roi des Philistins) voyageait avec lui, en compagnie d’un groupe d’amis et déclara : « Nous avons vu que D.ieu est avec toi… Maintenant, tu es béni par D.ieu ». Avimélè’h était bien loin d’être un individu raffiné. Cependant, la conduite d’Its’hak fit naître en lui le désir de quitter son environnement et de venir louer D.ieu. Mais par la suite, il revint à ses habitudes.

C’est ainsi qu’Avraham et Its’hak sont associés au « jour ». Ils vivent dans un milieu empreint de sainteté et leur service Divin a pour but d’amplifier et de répandre cette lumière.

Par contre, Yaakov descendit à ‘Haran, un lieu dont le nom lui-même implique qu’il soulevait la colère et la furie de D.ieu. Its’hak n’avait jamais eu le droit de quitter la Terre Sainte et Avraham ne l’avait fait que pendant une brève période. Yaakov, quant à lui, passa vingt ans dans la maison de Lavan. Il n’y vécut pas en ermite, seul et livré à lui-même. Bien au contraire, il vécut dans la maison d’un homme fourbe et passa son temps impliqué dans des activités publiques. Car sa mission impliquait de se confronter à l’obscurité environnante et de la transformer en lumière.

Ce projet ne peut s’accomplir par les efforts de l’homme, seul. Car, selon les lois de la nature, l’obscurité est en opposition directe avec la lumière. L’obscurité n’admet pas de lumière pas plus que la lumière n’admet l’obscurité. Comment donc transformer l’obscurité en lumière ? En allant puiser une force Divine infinie, une force qui ne connaît pas de limites, une source d’énergie qui est au-delà de la lumière et de l’obscurité elles-mêmes. C’est pourquoi, quand la nuit tombe et que Yaakov se lance dans sa mission, il se tourne vers D.ieu dans sa prière et Lui demande de l’aider à opérer son œuvre de transformer la lumière en obscurité.

Perspectives

Le nom hébreu de Yaakov a les mêmes lettres que yivka qui signifie « transpercer », comme dans la prophétie : « Alors ta lumière transpercera la rosée ». Comme nous l’avons vu, le service Divin de Yaakov a pour dessein que la lumière spirituelle transperce l’obscurité de notre monde.

C’est pour cette raison-même que le séjour de Yaakov fut temporaire. Il avait une mission : élever et raffiner les dimensions matérielles de cette terre. Une fois cette mission accomplie, après avoir établi une famille et gagné des richesses, il retourna en Erets Israël.

Son histoire personnelle établit un modèle pour ses futurs descendants. Nous avons erré de pays en pays, de continents en continents, portant cette mission dont D.ieu a investi Yaakov et ses descendants : harmoniser les éléments vitaux spirituels et matériels. Quand cette tâche sera achevée, après des siècles et des siècles de labeur, et son achèvement est proche, nous reviendrons rapidement, en Erets Israël, avec Machia’h.

Le Coin de la Halacha

 Comment se prépare-t-on à mettre les Téfilines ?

- Il est recommandé de réciter les bénédictions de la Torah avant de mettre les Téfilines – parce que le Chema Israël est inscrit sur les parchemins : donc mettre les Téfilines est considéré comme une étude de la Torah.

- Au moment de mettre les Téfilines, il faut réaliser que D.ieu nous a ordonné d’écrire ces quatre paragraphes sur le parchemin afin de savoir que D.ieu est UN, qu’Il nous a fait sortir d’Égypte, qu’Il accomplit pour nous de grands miracles et qu’Il peut tout accomplir dans le monde selon Sa volonté.

- On attache les Téfilines sur le bras gauche, face au cœur et sur la tête (donc le cerveau) afin d’asservir l’âme ainsi que les désirs du cœur et les pensées à la volonté de D.ieu. En mettant les Téfilines, le Juif se souvient de son Créateur et diminue ses plaisirs dans ce monde. Réaliser cette intention fait partie de la Mitsva.

- Un gaucher met les Téfilines sur le bras droit.

- On met d’abord les Téfilines sur le bras : on pose le boîtier sur le biceps et, avant de serrer, on prononce la bénédiction ; ensuite on enroule la lanière autour du bras puis autour de la main.

- On pose le boîtier de la tête exactement au milieu de la fontanelle ; le nœud de la lanière de la tête est posé exactement sur la nuque.

- A priori, on prononce la bénédiction debout. On ne parle pas pendant qu’on met les Téfilines et on ne fait même aucun signe ou clin d’œil.

- Si possible, on procède à toute la prière du matin avec les Téfilines. Sinon, on récite au moins le premier paragraphe du Chema Israël.

(d’après Hamitsvaïm Kehil’hatam - Rav Shmuel Bistritzky)

Le Recit de la Semaine

 Le proche parent retrouvé

- Ce n’est pas possible ! s’écria le respectable docteur, en proie à un flux d’émotions difficile à contenir.

Il se prit la tête dans les deux mains, bouleversé par la révélation. Le rabbin qui lui faisait face n’était pas moins ému. Se pouvait-il qu’ils soient tous les deux témoins de la réalisation d’un événement considérable – comme si la boucle était bouclée devant eux ?

Ceci se passait en 1989. Rav Boruch Oberlander s’installa à Budapest, la capitale de la Hongrie où il avait été envoyé par le Rabbi de Loubavitch. A son arrivée, il avait établi un cours hebdomadaire de Torah. Chaque lundi soir, des Juifs venaient étudier sous sa houlette la Sidra de la semaine avec des Midrachim et d’importantes notions de ‘Hassidout. Petit à petit, le cercle des participants s’élargissait au point que ce furent plus de cinquante personnes qui venaient régulièrement et ponctuellement assister à ce cours.

Parmi eux se trouvait Peter Gorgeï, docteur en informatique et intellectuel reconnu. A cette époque, il travaillait pour l’ONU. Rav Oberlander avait remarqué combien Peter était scrupuleux, arrivait toujours au début du cours et repartait sitôt le cours terminé. Il n’avait presque jamais raté un cours. Cependant, contrairement aux autres participants qui aimaient bavarder un peu et se renseigner sur les principales Mitsvot de la Torah avec le Rav avant ou après le cours, Peter restait discret et n’avait jamais cherché à parler avec lui ni même à faire plus ample connaissance.

Un jour, l’homme se trompa et, par inadvertance, arriva un quart d’heure en avance en s’excusant : il préférait attendre dans la maison du Rav plutôt que dans la rue. Rav Oberlander l’assura que cela ne le dérangeait absolument pas et, qu’au contraire, il était ravi d’avoir ainsi l’occasion d’entrer en contact avec lui personnellement.

- Quel est votre nom de famille à l’origine ? commença-t-il à lui demander.

En effet, il faut savoir que de nombreux Juifs hongrois avaient changé leur nom de famille après la Shoah, dans l’espoir de se fondre dans la population. Ainsi, M. Stein était devenu M. Kovech tandis que M. Klein devenait M. Kalane etc.

- Greenwald ! répondit Peter en toute simplicité, peu étonné de la question.

- Et quel était le prénom de votre père ? Et celui de votre grand-père ? continua Rav Oberlander.

- Mon père s’appelait Moché ; son père c’est-à-dire mon grand-père s’appelait Eliézer David. Mon arrière-grand-père s’appelait Chlomo et il habitait dans la ville de Pakach. Mais, à l’origine, la famille venait de Tcherna.

- Et quel était le métier de votre grand-père ? continua Rav Oberlander, de plus en plus curieux.

- Il vendait du bois, répondit Peter.

Rav Oberlander se sentait trembler :

- Mon arrière-grand-mère avait un frère qui s’appelait Chlomo et qui n’était autre que… votre arrière-grand-père ! s’écria-t-il d’un souffle, lui-même bouleversé par cette soudaine parenté.

- Ce n’est pas croyable ! laissa échapper Peter, encore plus stupéfait de cette révélation.

Durant de longues minutes, les deux interlocuteurs restèrent assis face à face, en silence, tentant de digérer ce qu’ils venaient de découvrir.

Puis Rav Oberlander raconta à Peter ce qu’il connaissait de l’histoire de leur famille commune. Ils étaient issus d’une famille connue et respectée de Hongrie. Deux frères de leur arrière-grand-père étaient respectivement l’un le Gaon (génie) Rabbi Moché, rabbin de la ville de ‘Host et auteur du livre Arougat Habossèm tandis que l’autre, Rabbi Eliézer David avait été rabbin de la ville de Satmar et l’auteur du livre Keren LeDavid. D’ailleurs Rav Oberlander prit ces deux livres de l’étagère de la synagogue pour les montrer à Peter qui en fut très ému.

Le même soir, Rav Oberlander téléphona à son père pour lui annoncer qu’il avait retrouvé un proche parent et Peter put ainsi parler pour la première fois à ce cousin. Celui-ci expliqua qu’effectivement, au cours du siècle dernier, une partie de sa famille s’était enthousiasmée pour l’idéologie communiste tandis que l’autre restait attachée aux traditions religieuses.

- Avant que nous ne quittions la Hongrie, raconta le père de Rav Oberlander, nous avons supplié les membres restant au pays de préserver au moins les Mitsvot principales du judaïsme mais nous n’avons pas réussi : ils étaient bien trop hypnotisés par leur idéologie athée !

Il soupira :

- Boruch ! Je t’en supplie ! Essaie de compléter ce que mes parents n’ont pas pu obtenir !

Cette révélation inattendue engendra un lien très fort entre Peter et Rav Oberlander. Peter s’efforçait de participer à tous les cours hebdomadaires mais se contentait d’enregistrer mentalement les notions qu’il entendait sans progresser dans la pratique quotidienne. Rav Oberlander était décidé à ne pas le brusquer et à attendre patiemment le déclic.

Deux ans passèrent ainsi et, un jour, les participants du cours eurent la satisfaction d’avoir achevé l’étude de tout le ‘Houmach. Bien entendu, Rav Oberlander décida de fêter l’événement par un grand Siyoum (fête de conclusion d’une étude) durant lequel ils termineraient tous ensemble la dernière Paracha de la Torah, Vezot Habra’ha. Tout en trinquant Le’haïm (A la vie !) et en dégustant des gâteaux, chacun souhaitait à l’autre de continuer dans la joie à gravir encore d’autres échelons de la connaissance.

A la fin de la fête, Peter s’approcha de Rav Boruch et demanda à lui parler en privé ; tous deux se retirèrent dans un coin de la pièce :

- Je pense qu’il est temps que j’entre dans l’alliance d’Avraham notre père ! soupira Peter, exprimant ainsi son souhait de se faire circoncire. Je voudrais vous demander votre aide afin de réaliser cela le plus rapidement possible.

- Quel serait le meilleur jour pour vous ? demanda Rav Oberlander qui avait de la peine à cacher sa satisfaction devant cette requête.

- En ce qui me concerne, je suis prêt à m’y soumettre dès demain matin !

Rav Oberlander était stupéfait. Jamais Peter n’avait manifesté la moindre envie d’accomplir une Mitsva, quelle qu’elle soit. Et voici qu’il en réclamait une et non la plus facile ! Et immédiatement de surcroît ! Que s’était-il passé ? Mais ce n’était pas le moment de poser des questions !

Comme s’il lisait dans ses pensées, Peter déclara calmement :

- Je vais vous expliquer : cela fait déjà un certain temps que j’avais décidé de me faire circoncire mais j’estimais que, pour cela, j’avais besoin d’une véritable préparation. J’attendis donc d’achever l’étude des cinq Livres de la Torah pour passer à l’action. Puisqu’aujourd’hui, nous avons achevé ce cycle, j’estime que le moment est arrivé ! Je ne veux pas attendre un jour de plus !

Bien entendu, Rav Oberlander se hâta de contacter le Mohel qui pourrait agir dès le lendemain et il eut l’honneur de servir de Sandak (parrain) pour Peter pendant l’opération.

- Quel prénom juif choisissez-vous maintenant ? lui demanda-t-il dès qu’il eut repris ses esprits après l’opération.

- David ! répondit Peter sans hésiter. D’après le prénom de notre grand-père.

- Je crois qu’il portait deux prénoms, remarqua Rav Oberlander : Eliézer David très exactement, d’après le nom de notre arrière-grand-oncle, le rabbin de Satmar !

C’est ainsi que Peter Gorgeï devint Eliézer David Greenwald : la boucle était bouclée.

Depuis ce jour, le lien entre les deux branches de la famille ne fit que se renforcer, en particulier entre le rabbin et le docteur en informatique. Rav Oberlander offrit à son nouveau cousin des Téfilines et des Mezouzot.

A présent, Eliézer David progresse à grands pas dans le chemin de la Torah.

Lévi Shaikevitz – Sichat Hachavoua N° 1560

Traduit par Feiga Lubecki