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Semaine 11

  • Vayikra
Editorial
Les hommes de l’harmonie

Nous venons d’entrer dans le mois d’Adar, deuxième du nom. Chacun le sait, cette année présente la particularité de compter treize mois au lieu de douze, le treizième étant celui qui vient de se terminer : Adar I. Alors que l’on pressentait jusqu’ici la joie à venir, qu’elle était comme frémissante à l’orée des consciences, que les jours passés nous en donnaient comme un avant-goût, voici qu’à présent elle s’affirme avec une intensité grandissante. Chacun sait qu’elle devient plus concrète à chaque instant car Pourim est en perspective.
Pourtant, cette déferlante de joie qui monte sous nos yeux a aussi un autre sens. Le mois d’Adar II est en effet venu pour rééquilibrer un double cycle du calendrier hébraïque, celui de la lune qui commande le déroulement des mois et celui du soleil qui détermine le déroulement des années. Ces deux cycles n’ayant pas la même durée astronomique, il convient régulièrement de rétablir leur harmonie afin d’éviter, d’une part, que le découpage des mois ne soit plus qu’une convention commode et, d’autre part, que les fêtes ne dérivent pas au fil du temps. Le calendrier juif a un souci d’harmonie qu’il sait, de cette façon, satisfaire.
Il y a, dans cette idée, une notion étonnante. Ainsi le judaïsme entend veiller à un certain ordonnancement. Cette recherche est certes hautement significative: alors que la lune décroît avant de réapparaître, le soleil reste stable. Ces astres représentent symboliquement deux visions du monde qu’il faut faire coincider: le changement, le renouvellement et la stabilité sereine. Au-delà de cette approche, la volonté de rétablir une forme d’harmonie cosmique jusque dans un simple décompte est ici particulièrement frappante.
La création, œuvre de D.ieu, laisse apparaître, en chacun de ses aspects, un ordre merveilleux et profond, une cohérence qui n’est que l’expression de sa perfection. Il arrive que la vie des hommes les conduise à s’écarter de cette voie d’absolu, expression d’éternité. Voici qu’il leur appartient d’intervenir pour en réparer les effets. Le second mois d’Adar est ainsi porteur d’une véritable sagesse, celle qui inscrit l’homme au cœur de l’univers, en fait véritablement le maître de son devenir.
Il s’agit là bien plus que d’une ambition. C’est d’action qu’il est question tant l’œuvre humaine peut être grande et belle, porteuse de lumière et d’harmonie, s’il le désire de toute son âme.
Etincelles de Machiah
La joie de l’infini

La Hassidout attache une grande importance à un principe connu : “la joie brise les barrières”. En effet, il est expliqué qu’un tel sentiment ne laisse pas l’homme confiné dans ses propres limites mais, au contraire, l’entraîne jusqu’à l’infini.
De même en ce qui nous concerne plus particulièrement, la joie brise les barrières de l’exil et hâte la venue de Machia’h. Une telle idée reçoit un accent d’autant plus fort qu’il est dit, à propos de Machia’h: “Le briseur (de barrières) monte devant eux” (Michée 2: 13). C’est bien d’infini qu’il s’agit dans les deux cas.
(d’après un commentaire du Rabbi de Loubavitch – Chabbat Parchat Toledot 5741)
Vivre avec la Paracha
Vayikra : Amalek

Le Chabbat qui précède Pourim, nous lisons la Paracha du nom de Za’hor où il nous est enjoint de ne pas oublier Amalek.
Le peuple d’Israël voyagea… et ils campèrent à Rephidim…
Et (Moché) nomma l’endroit “Défis et Querelles” à cause des querelles du peuple d’Israël et leurs défis à D.ieu en ces termes: “D.ieu est-Il parmi nous ou non ?”.
Et puis vint Amalek et il attaqua Israël à Rephidim (Exode 17: 1-8).
Rappelle-toi ce qu’Amalek te fit en chemin, sur ta route qui te sortait d’Egypte. Quand il te rencontra et isola ceux qui s’étaient attardés, alors que vous étiez fatigués, exténués, il n’eut pas peur de D.ieu. C’est pourquoi… vous devez effacer la mémoire d’Amalek de sous les cieux. N’oubliez pas (Deutéronome 25 :17-19).

Le peuple Juif venait de vivre l’une des plus extraordinaires manifestations de la puissance Divine dans l’histoire. Dix plaies surnaturelles avaient obligé la nation la plus puissante sur terre à les libérer de leur servitude. La mer s’était fendue devant eux et la manne avait plu des cieux pour les nourrir. Comment pouvaient-t-ils donc questionner: “D.ieu est-Il parmi nous ou non ?” ?
Car telle est la nature du doute. Le doute peut s’appuyer sur une quête rationnelle. Le doute peut se lever à partir de motivations et de désirs subjectifs. Mais le doute peut être pur et simple: le doute irrationnel, le doute plus puissant que la raison, le doute qui neutralise les arguments les plus convaincants et les expériences les plus enthousiasmantes, par un simple haussement d’épaules.
Tel était le doute qui laissa le peuple Juif sensible à l’attaque d’Amalek. “Amalek” représente, dans le contexte spirituel, l’essence de l’indifférence dénuée de raison, irrationnelle. Lisons les mots du Midrach:
A quoi l’incident avec Amalek est-il comparable ? A une baignoire emplie d’eau bouillante dans laquelle aucune créature ne peut pénétrer. Arrive un être malfaisant qui saute à l’intérieur. Bien qu’il ait été brûlé, il a refroidi l’eau pour les autres. De la même façon, lorsque Israël sortit d’Egypte, et que D.ieu ouvrit l’eau pour eux et y noya les Egyptiens, la peur d’Israël tomba sur toutes les nations. Mais vint Amalek qui les défia, et bien qu’il reçût ce qu’il méritait, il refroidit “la crainte d’eux que ressentaient les nations du monde” (Midrach Tan’houma, Ki Tétsé 9).
C’est la raison pour laquelle Amalek et ce qu’il représente constituent l’archétype de l’ennemi du peuple juif et de sa mission dans la vie; comme Moché le proclama après la guerre avec Amalek: “D.ieu a juré par Son trône; D.ieu est en guerre contre Amalek pour toutes les générations” (Exode 17: 16). La vérité peut réfuter des arguments logiques avancés contre elle. La vérité peut même prévaloir contre les aspirations et les désirs égoïstes de l’homme; car la nature intrinsèque de l’homme suit l’axiome selon lequel “l’intellect régit les sentiments”, c’est-à-dire qu’il est de la capacité humaine d’apprécier une vérité dans ses moindres détails au point qu’elle s’imprègne dans son caractère et s’implante dans son comportement. Mais les facultés rationnelles de l’homme sont sans force face au défi d’un Amalek qui saute dans la baignoire bouillante, qui se moque ouvertement de la vérité et tiédit les moments les plus empreints d’inspiration, avec rien de plus qu’un “et alors ?” péremptoire.

Le goulot
Amalek attaqua les Juifs “sur le chemin, alors qu’ils sortaient d’Egypte” et qu’ils se dirigeaient vers le Mont Sinaï pour recevoir la Torah de D.ieu et être mandatés comme Son peuple. La encore, l’histoire reflète le travail intérieur de l’âme: les occurrences des attaques historiques des “Amalek” décrivent les circonstances internes sous lesquelles la pestilence du doute sans fondement attaque par derrière.
Dans la Haggadah de Pessa’h, nous disons: “dans chaque génération, chacun doit se considérer lui-même comme s’il sortait de Mitsrayim”. Mitsrayim, le mot hébreu pour Egypte, signifie “passages étroits”; à un niveau personnel, cela se réfère à ce que la ‘Hassidout appelle “le gosier”, le passage étroit à l’intersection de l’esprit et du cœur. Tout comme, physiquement, la tête et le cœur sont joints par un passage étroit, le cou, ainsi en est-il aux sens spirituel et psychologique. Bien que, comme nous l’avons mentionné plus haut, l’esprit possède une supériorité innée sur le cœur, c’est une tâche extrêmement difficile et qui pose un défi que d’exercer cette supériorité pour diriger et former ses sentiments et ses désirs en conformité avec ce que l’on sait être juste. C’est cela “l’Exode d’Egypte” qui incombe à chaque génération: le défi que rencontre chaque individu pour négocier avec les passages étroits de son “cou” intérieur, pour surmonter les tentations matérialistes, la subjectivité émotionnelle, l’ego et l’égocentrisme qui minent l’autorité de l’esprit sur le cœur et empêchent son influence sur le caractère et le comportement de la personne.
Tant que l’être est toujours emprisonné dans son “Egypte”, “ses limites” personnelles, il affronte de nombreux défis à son intégrité. Tant qu’il n’a pas réussi à établir que son intellect est l’axe autour duquel tout le reste tourne, ses instincts et ses traits de caractères de base, comme la gourmandise, la colère, la quête du pouvoir ou la gratification immédiate, peuvent le prendre d’assaut. Mais une fois qu’il a atteint son “Exode” personnel des traits étroits de son psyché, une fois qu’il a établi sa connaissance et sa compréhension de la vérité comme les forces déterminantes dans sa vie, la bataille n’est pas encore gagnée.
Il peut se trouver confronté aux idées et aux rationalisations négatives, mais libéré des distorsions de l’égocentrisme, la vérité triomphera. Il se peut qu’il soit tenté par des instincts ou des désirs négatifs, mais si dans sa vie l’esprit dirige le cœur, il les ploiera et finalement les transformera.
Mais il reste un ennemi qui menace encore l’individu “post-Exode” : Amalek. Amalek “connaît son Maître et se rebelle en toute conscience contre Lui”. Amalek ne défie pas la vérité avec des arguments ou même avec des motivations égoïstes qu’elle rejette. A l’axiome “fais-le parce que c’est vrai ”, Amalek répond: “Et alors ?” Armé de rien d’autre que son outrecuidance, Amalek saute dans la baignoire bouillante, conteste l’incontestable. Et ainsi il refroidit.

Au-delà de la raison
Comment répondre à Amalek ? Comment affronter l’apathie, le cynisme, le doute insensé qui s’y réfugie ? Amalek est irrationnel et sans aucune relation avec la raison. La réponse à Amalek doit, elle aussi, être supra- rationnelle.
Dans son Tanya, Rabbi Chnéour Zalman de Liady décrit la foi en D.ieu comme partie intégrante de l’âme juive. La foi n’est pas quelque chose à atteindre; elle n’a besoin que d’être révélée, car elle est tissée dans les fibres de l’essence de l’âme. La foi, poursuit Rabbi Chnéour Zalman, transcende la raison. Par la foi, on se lie à l’infinie vérité de D.ieu dans son intégralité, contrairement à la compréhension atteinte par la raison, qui est définie et limitée par la nature finie de l’esprit humain. Aussi Rabbi Chnéour Zalman explique-t-il que tout au long de l’histoire juive, de nombreux milliers de Juifs ont sacrifié leur vie plutôt que de renoncer à leur foi et à leur lien avec le Tout Puissant, et parmi eux de nombreux Juifs qui n’avaient que peu de connaissance et d’appréciation de leur Judaïcité et ne la pratiquaient pas dans leur vie quotidienne. Mais à leur moment de vérité, quand ils ont perçu que leur identité même de Juifs était en jeu, leur foi intrinsèque, leur foi qui ne connaît pas de limite ou d’équivoque, a surgi à la lumière et l’a emporté sur tout le reste.
La réponse juive à Amalek est: se souvenir. Appeler à la surface les réserves de son âme, de foi supra rationnelle, une foi qui peut rester enfouie et oubliée sous un nombre impressionnant d’engagements et d’entreprises profanes, mais une foi qui, quand elle est rappelée, peut affronter chaque défi moral, rationnel ou non.
Le Coin de la Halacha
Que fait-on à Pourim ?

Cette année, Pourim tombe le mardi 18 mars 2003.
Lundi 17 mars 2003, on jeûne du matin au soir, jusqu'à la lecture de la “Méguila”, le rouleau d'Esther, dont on écoute attentivement chaque mot. Avant l'office de “Min'ha”, l'après-midi, on donne trois pièces de cinquante centimes d’Euro à la “Tsédaka” (charité) en souvenir de l'offrande des trois demi-sicles pour la construction et l'entretien du Temple.
Pourim, les enfants se déguisent, si possible dans l'esprit de la fête en évitant de se déguiser en “méchant”.
Mardi matin, ou éventuellement plus tard dans la journée,
1) on écoute à nouveau chaque mot de la lecture de la “Méguilah”.
2) Ce n’est qu’après avoir écouté la “Méguila” qu’on peut procéder aux autres Mitsvot de Pourim: on offre au moins deux mets comestibles à un ami, en passant par un intermédiaire : un homme à un homme, et une femme à une femme : ce sont les “Michloa'h Manot”
3) On donne au moins une pièce à deux pauvres pour leur permettre de célébrer la fête, c'est: “Matanot Laévyonim”.
4) Mardi après-midi, on se réunit pour prendre part au festin de Pourim dans la joie.

F. L.
De Recit de la Semaine
Ce que seul Pourim peut accomplir

J’avais dix-neuf ans et, élevé à Jérusalem dans une famille très religieuse, je portais un manteau noir, des Peot (papillotes) et une barbe assez fournie. Comme mes frères, j’étudiais à la Yechiva Etz Haïm, j’étais un bon élève et déjà mes parents recevaient pour moi des propositions de mariage.
C‘est à New York que je fus présenté à une jeune fille et, dès les fiançailles célébrées, le mariage fut prévu pour l’été. Mes parents voulaient que nous nous installions à Jérusalem, ses parents préféraient New York. Finalement on conclut: “Que le jeune couple choisisse !”
Mais nous n’arrivions pas à nous mettre d’accord et, aux environs de Pessa’h, nous avons brisé l’accord de fiançailles. J’étais bouleversé et mes parents aussi. Ils insistaient pour que je retourne en Israël. Mais j’étais trop honteux de revenir seul. Je restai donc aux Etats-Unis. Un de mes amis, aussi originaire de Jérusalem, me dit qu’il y avait du travail possible pour moi à Cleveland. L’idée me parut intéressante et je l’y accompagnai.
Là-bas, la vie était différente : je ne baignais plus dans le cocon du quartier ‘hassidique et, petit-à-petit, je troquai mon manteau noir pour l’uniforme jean et tee-shirt, je rasai ma barbe et, encouragé par mes nouveaux amis, je touchai à toutes les fantaisies de la vie américaine. Toutes !
Evidemment je ne pouvais me résoudre à révéler à mes parents ce que je devenais. Ils savaient que j’étais à Cleveland, ils supposaient que j’étudiais…
A l’époque de Pourim, je rendis visite à des cousins qui habitaient à New York, dans le quartier de Crown Heights, bien avant que celui-ci ne devienne un bastion du mouvement Loubavitch. Bien entendu, mes cousins eurent du mal à me reconnaître… Après avoir participé avec eux au repas de Pourim, je sortis me promener. Soudain j’aperçus deux ‘Hassidim qui couraient à toute vitesse :
“Que se passe-t-il ? Y-a-t-il un incendie ?” leur demandai-je, surpris.
“Nous nous rendons à la réunion ‘hassidique avec le Rabbi de Loubavitch”. Et ils me désignèrent la synagogue plus connue sous le nom de 770 Eastern Parkway.
Je les suivis et aperçus des centaines de ‘Hassidim écoutant avec attention un homme que je supposais être le Rabbi.
Il faisait chaud et il y avait beaucoup de monde. J’aurais voulu partir, ce n’était vraiment pas un endroit pour moi. Mais juste quand cette idée me traversa l’esprit, le discours s’arrêta et les ‘Hassidim se mirent à chanter. Je chantais avec eux.
Puis le silence se fit soudainement et le Rabbi se remit à parler : à propos du monde futur, de Machia’h et du fait que seule la fête de Pourim serait maintenue à ce moment-là. Je ne me souviens pas de tout, mais j’étais fasciné par ses belles explications. Je fus particulièrement ému quand il dit qu’à Pourim, la “Nechama”, l’âme du Juif est encore plus révélée et sensible qu’à Yom Kippour.
Je me raidis: j’avais vaguement l’impression que le Rabbi parlait maintenant de moi. Il expliquait que le mauvais penchant était un artisan intelligent, un expert: d’abord il se présente à un jeune homme et le convainc de quitter la Yechiva et d’aller travailler car, après tout, “il n’y a pas de Torah sans farine”. Puis il le persuade que “en Amérique, c’est différent”, qu’il faut savoir s’adapter, que “le temps, c’est de l’argent” et qu’il ne faut pas le gaspiller à prier et à mettre les Téfilines. Le Rabbi décrivait exactement ma descente spirituelle étape par étape et concluait en disant que “même Yom Kippour ne suffirait pas à faire revenir ce jeune homme. Mais alors vient Pourim, le moment de vérité, quand un Juif affirme: “Je ne me prosternerai pas !” Sa Nechama se réveille et il peut remonter hors du puits !”.
Plus le Rabbi parlait, plus mon visage me brûlait. Je savais bien que le Rabbi parlait de moi. Je tentais de me rassurer: même si tous les détails coïncidaient, le fait est que le Rabbi ne pouvait même pas me voir. Mais il continuait: “En particulier quand le jeune homme vient de la Terre Sainte, de Jérusalem la ville sainte; il est même possible qu’il se trouve ici même s’il pense qu’on ne le voit pas. Proche mais pas visible. Vu mais… de loin…”
La seule chose qui me rassurait, c’était que personne ne pouvait comprendre, nul ne trouverait dans la foule un jeune homme barbu habillé comme à Jérusalem.
Le Rabbi s’arrêta, les chants reprirent. Les ‘Hassidim levaient leurs verres de vodka pour souhaiter “Le’haïm”, “A la vie” au Rabbi. Je levai la tête.
Tout le monde me regardait. Le Rabbi me fixait et me fit signe de dire “Le’haïm”. Quelqu’un me donna un petit verre, un autre le remplit, mais le Rabbi insista: “Un grand verre !”
Je protestai: jamais je ne pourrais boire autant! Le ‘Hassid chuchota: “Dis juste Le’haïm !”. Mais le Rabbi me fit signe de finir le verre! Puis il me dit: “Encore un verre !” Je bus la seconde coupe jusqu’à la dernière goutte.
Je ne me souviens plus de rien sauf que je me suis réveillé, couché sur un banc, en compagnie de ‘Hassidim qui, comme moi, avaient bien bu. C’était tôt le matin…
Ce qui m’est arrivé ce jour, je ne l’ai jamais raconté à personne. C’était un secret entre le Rabbi et moi-même.
Aujourd’hui, revenu à une vie de Torah, j’habite à Jérusalem avec mon épouse, une remarquable femme religieuse, et mes magnifiques enfants. Il m’est arrivé de retourner à New York ; chaque fois, je voulais retourner chez le Rabbi, le remercier. Mais j’avais peur: comment pouvais-je approcher quelqu’un qui voyait à l’intérieur de moi comme si j’étais en verre ?
Cette année, je suis retourné chez le Rabbi, j’ai osé retourner chez le Rabbi. Je me suis rendu au Ohel, 226-20 Francis Lewis Blvd. à Queens, sur son tombeau et j’ai murmuré, dans le vent, entouré de ces murs qui ont entendu tant de psaumes et de prières, oui j’ai enfin dit: “Merci Rabbi !”

Traduit par Feiga Lubecki