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Semaine 39

  • Souccot
Editorial

Que la joie nous emporte !

Après la solennité, presque l’austérité, de la première partie du mois de Tichri, après tous les efforts investis dans la spiritualité pure et exigeante de Roch Hachana et de Yom Kippour, voici que vient le temps de la joie. Et quelle joie ! C’est de celle de Souccot et de Sim’hat Torah qu’il s’agit. Ce deuxième versant du mois nous propose ainsi un privilège immense : parvenir aux sources de l’allégresse la plus authentique en vivant des fêtes à nulles autres pareilles. Alors qu’on s’engage dans cette si grande et forte période, ne convient-il pas de mettre cette joie en perspective ?
De fait sa puissance est immense. Elle a pour capacité de forcer les barrières, de briser les limites. Elle est comme un vent nouveau qui bouscule les habitudes et emporte sur ses ailes tous ceux qui veulent vivre plus pleinement. De fait, dans la Souccah, cette fragile demeure au toit de feuillage, nous ressentons comme l’accomplissement de la Volonté Divine nous entoure. Ne résidons-nous pas tout entier dans cet abri, solide parce que léger, puissant parce qu’éphémère ? N’y résidons-nous pas comme on le fait dans une fière demeure de pierre, simplement parce que D.ieu nous l’a ordonné et que, confiants en Sa fidélité, nous savons qu’Il nous garde et nous protège ? Durant la semaine de la fête, ne vivons-nous pas avec ces «invités» spirituels dont parle le Zohar qui nous visitent jour après jour : Abraham, Isaac, Jacob etc. ?
C’est alors que vient l’explosion, quand, prenant les rouleaux de la Torah, les serrant sur notre cœur comme on fait d’un objet précieux et aimé, nous en devenons les porteurs en dansant avec eux. Chacun devient alors comme un élément de la Torah, s’unissant à elle, ne constituant plus, en quelque sorte, qu’une seule entité avec elle. C’est ainsi un nouveau rapport qui s’établit. Il ne se fonde guère sur la réflexion préalable ; la Torah étant roulée, enveloppée dans son manteau, elle ne se prête pas à l’étude. Du reste, si c’était le cas, chacun en aurait une approche différente, adaptée à ce qu’il est et à ce qu’il sait. En ce jour, tout cela s’efface, c’est d’Infini qu’il est question. Et, dans cette absence de limites, chacun trouve, comme naturellement, sa place.
De tout cela, nous savons, dès à présent, que rien ne se terminera. Nous prendrons avec nous tout ce que nous vivons aujourd’hui. Pour une année bonne et douce.

Etincelles de Machiah

Grandeur et humilité

Le Talmud (traité Sanhédrin 98a) enseigne que Machia’h pourra venir de deux façons : « sur les nuages du ciel » ou « pauvre et montant un âne ». Ces deux opinions ne sont pas la marque d’une quelconque opposition entre les Sages. En effet, Machia’h possédera la grandeur et la force portées à leur point ultime, ce qu’évoque l’image d’une venue « sur les nuages du ciel ». Cependant, en même temps, il sera d’une humilité absolue tel « un pauvre montant un âne ».
(d’après un commentaire du Rabbi de Loubavitch -
Chabbat Parchat Kedochim 5744)

Vivre avec la Paracha

Souccot
La joie de la Mitsva

En l’année 5679 (1918), à l’issue de la première guerre mondiale, il n’y avait pas d’Etrogim (cédrats) car il était impossible d’en importer, étant données les circonstances. Seul le Rabbi Rachab (Rabbi Chalom Dov Ber de Loubavitch, 1860-1920), qui vivait alors à Rostov, en avait reçu un, grâce aux efforts de l’un des ‘hassidim. Bien évidemment, tous les habitants de la ville se rendaient chez le Rabbi afin de faire une bénédiction sur son Etrog et en sa présence.
Un ‘hassid arriva à Rostov pendant ‘Hol Hamoèd Souccot, pour, lui aussi, faire une bénédiction sur l’Etrog du Rabbi. Après avoir accompli la Mitsva, il s’écria avec joie et satisfaction : «Ah ! Merci mon D.ieu !». Le Rabbi lui dit : «Que le Tout Puissant fasse briller la joie de la Mitsva pendant toute l’année ! »

Vivre dans un monde
en pleine mutation
L’un des aspects peu connus en ce qui concerne la fête de Souccot est son lien profond avec l’eau.
Roch Hachana possède une prière toute particulière que l’on récite près d’un point d’eau (Tachli’h).
L’eau occupe une place importante lors de Yom Kippour. En effet, à l’époque du Temple, en ce jour saint, le Cohen s’immergeait cinq fois dans l’eau du Mikvé et de nos jours, nous nous purifions par l’eau avant le début de la fête.
Mais la fête de Souccot est encore plus profondément attachée à l’eau. Le Talmud nous enseigne que durant la fête de Souccot, le Tout-Puissant décide de la répartition de l’eau qu’Il donnera au monde. Le huitième jour de la fête, lors du commencement de la dernière partie de la liturgie, l’on prononce une prière bien particulière dans laquelle nous implorons D.ieu pour qu’Il nous donne la pluie et suffisamment d’eau. Et de fait, prier pour l’eau fera, à partir de ce moment, partie intégrante de chacune de nos prières, et ce jusqu’à Pessa’h.
A la suite du jugement pour l’eau, à Souccot, nous enseigne le Talmud (Roch Hachanah 16a), le Peuple Juif devait se livrer à une libation d’eau sur l’autel du Temple, chacun des jours de Souccot. L’eau était puisée à la source de Chiloa’h, à Jérusalem, la nuit précédente et cette cérémonie s’accomplissait dans d’extraordinaires exultations et allégresses. C’était l’occasion de célébrations, de danses et de chants qui duraient tout au long de chacune des nuits de Souccot. Cette cérémonie, appelée Beth Hachoévah, est qualifiée par le Talmud comme l’événement le plus joyeux ayant jamais existé : « Celui qui n’a pas connu la joie de Beth Hachoévah n’a jamais vu de joie véritable de toute sa vie !»
Est-il possible que toutes ces manifestations festives soient suscitées par le jugement pour l’eau ? Et quelle est exactement la relation entre ce jugement et la fête de Souccot ?
Pour trouver la réponse à ces questions, observons la nature de l’eau.
L’eau présente une dichotomie intéressante. D’une part, elle est présente partout. Elle est dans pratiquement chacune de nos activités et nous ne pouvons survivre sans elle. Elle est essentielle à la vie. Et c’est pourquoi il est nécessaire qu’elle soit accessible à tout moment et partout où un être vivant peut se trouver. C’est donc la raison pour laquelle l’eau représente, par excellence, la stabilité et la permanence.
Cependant, l’eau est une commodité temporaire et instable. Elle fuit toujours. La goutte d’eau qui coule à l’instant même dans la rivière disparaît à jamais dans un temps si rapide qu’il est insaisissable. «L’eau qui coule sous les ponts» ne revient jamais.
Il semble donc que l’eau nous adresse un message : malgré l’apparente consistance et l’omniprésence que nous manifestons, nous sommes également des êtres qui changeons et évoluons constamment, jamais tranquilles. Et malgré ces changements perpétuels, nous continuons à être bien là.
La célébration de la fête de Souccot présente également ce double aspect.
D’un côté, la Soucca (cabane de Souccot) est désignée comme «un lieu de résidence». La Torah commande au Peuple Juif : «dans des cabanes, vous résiderez» (Lévitique 23 :42). Cette injonction consiste à se livrer à toutes nos activités de «résidence» dans la Soucca. Elle doit être le lieu où nous mangeons, étudions voire habitons constamment, pendant les sept jours de la semaine.
Mais par ailleurs, toute cette structure n’est construite que pour durer sept jours. Vivre quelque part, y résider pendant une semaine ne ressemble guère à s’y installer ! De surcroît, le toit de cette habitation dans laquelle nous demeurons, partie la plus importante de cet habitacle, est fait de branches détachées, de feuillages et de brindilles. Ce toit précaire nous rappelle constamment avec quelle facilité la Soucca peut s’affaisser et ce qu’il risque d’arriver si la pluie, qui semble souvent présente à cette occasion, venait à se frayer un joyeux chemin dans notre habitation sophistiquée !
Parmi les nombreux messages et enseignements de la fête des Souccot, il en est un qui évoque la dualité du changement permanent. Nous venons de vivre la période des fêtes, très solennelle et pleine d’inspiration, un moment où chaque juif redécouvre souvent ou réintègre le phénomène le plus permanent qui soit : le lien le plus profond de son âme avec notre Père en-Haut. Ce même Père encourage Son peuple à, tout de suite et sans transition, résider pendant une semaine entière dans une structure matérielle des plus temporelles et à s’y engager dans les activités les plus matérielles comme manger, boire et s’y reposer.
Il apparaît alors que Souccot, c’est la vraie vie. Bouillonner dans la vie comme l’eau qui coule et ne jamais rester en place. Constamment bouger et changer avec consistance. Temporairement permanents et incessamment temporaires.
Et c’est ainsi que nous nous réjouissons lorsque nous puisons de l’eau lors de cette fête. Quand l’eau coule à Souccot, la fête de notre joie, nous réalisons à quel point nous sommes heureux et bénis de pouvoir célébrer la vie avec du sens et de l’enthousiasme et ne jamais être prisonniers de ses hauts et de ses bas.
Car, en dernier ressort, la vie est comparable à une grande roue : elle tourne. Parfois la roue s’arrête de tourner mais elle ne reste jamais immobile longtemps. Ce qui arrive aujourd’hui ne sera plus d’actualité demain et ce qui surviendra demain durera plus ou moins longtemps mais jamais pour toujours.
S’inquiéter du présent ne nous mène nulle part. Nous sommes au meilleur de nous-mêmes lorsque nous nous rappelons de l’eau et de la cabane et comptons les bénédictions que nous possédons réellement. Concentrons-nous sur les bénédictions extraordinaires de la santé, des enfants, du toit qui est sur notre tête, des amis, de la communauté et de tout ce que nous possédons d’extraordinaire.
De plus, grâce à D.ieu, la roue est en train de se diriger vers le haut et de nous mener vers le prochain cycle de changement qui ne nous apportera que réjouissances et célébrations.

Le Coin de la Halacha

Que fait-on à Souccot ?
«Dans des Souccot, vous habiterez durant sept jours… afin que vos générations sachent que c’est dans des Souccot que J’ai fait habiter les enfants d’Israël lorsque Je les ai fait sortir du pays d’Egypte».
Chaque Juif prend ses repas dans une Soucca, une cabane recouverte de branchages de, depuis dimanche soir 30 septembre 2012 jusqu’à Chémini Atséret inclus, c’est-à-dire lundi après-midi 8 octobre. On essaiera d’habituer les petits garçons à prendre aussi leur repas dans la Soucca. Les femmes ne sont pas astreintes à ce commandement. Il est recommandé d’avoir des invités dans la Soucca.
Avant d’y manger du pain ou du gâteau (57g minimum), on dira la bénédiction adéquate suivie de la bénédiction : «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Léchève Bassoucca» - «Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifiés par Ses Commandements et nous as ordonné de résider dans la Soucca».
Dimanche soir 30 septembre, après avoir mis quelques pièces à la Tsedaka (charité), à Paris avant 19h 14, les femmes mariées allument au moins deux bougies (les jeunes filles et les petites filles allument une bougie) avec les bénédictions suivantes :
1) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chel Yom Tov» - «Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifié par Ses Commandements et nous as ordonné d’allumer la lumière de la fête».
2) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé» - «Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous a fait vivre et exister et parvenir à cet instant».
Lundi soir 1er octobre (à Paris après 20h 17) elles allument les bougies avec les mêmes bénédictions à partir d’une flamme déjà existante.
Vendredi soir 5 octobre (à Paris avant 19h 03), elles allumeront comme d’habitude leurs bougies de Chabbat avec la bénédiction:
«Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bemitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chel Chabbat Kodech» - «Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifié par Ses Commandements et nous as ordonné d’allumer les lumières du saint Chabbat».
A partir de lundi matin 1er octobre et jusqu’au dimanche 7 octobre inclus (excepté Chabbat), on récite chaque jour la bénédiction sur les «quatre espèces» (cédrat, branche de palmier, feuilles de myrte et feuilles de saule) : «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Al Netilat Loulav» - «Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifiés par Ses Commandements et nous as ordonné de prendre le Loulav».
La première fois, on ajoute : «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé».
Tous les soirs de Souccot, on organise, si possible dans la rue, une fête joyeuse, Sim’hat Beth Hachoéva.
Chemini Atséret et Sim’hat Torah : Dimanche soir 7 octobre, après avoir mis quelques pièces à la Tsedaka (charité), à Paris avant 18h 59 les femmes mariées allument au moins deux bougies (les jeunes filles et les petites filles allument une bougie) avec les bénédictions suivantes :
1) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chel Yom Tov» - «Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifié par Ses Commandements et nous as ordonné d’allumer la lumière de la fête».
2) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé» - «Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous a fait vivre et exister et parvenir à cet instant».
Lundi soir 8 octobre, à Paris après 20h 03, les femmes mariées allument au moins deux bougies (les jeunes filles et les petites filles allument une bougie) à partir d’une flamme déjà existante en récitant les bénédictions 1 et 2. F. L.

De Recit de la Semaine

« Joyeuse fête ! » : Vraiment ?

Meir Friedman, comme tous les Juifs de par le monde, priait à la synagogue ce jour de Kippour 1973 quand un camion de Tsahal s’arrêta devant le bâtiment et le réquisitionna pour la guerre qui venait d’éclater. Quelques minutes plus tard, au lieu de continuer à se concentrer sur les mots de la prière, il se retrouva dans un tank qui roulait à vive allure vers le sud du pays, vers le champ de bataille.
La guerre fut terrible. De nombreux soldats tombaient sous les tirs nourris de l’armée égyptienne ; le manque de préparation des forces israéliennes était flagrant. Les premiers jours de la guerre furent vécus comme un véritable cauchemar, sans aucune notion du temps, sans approvisionnement cohérent, sans moyens de communication. Le moral était au plus bas mais la fête de Souccot approchait et Meir s’inquiétait : comment pourrait-il se procurer les Quatre Espèces ? Certainement sa famille était en train de remuer ciel et terre pour les lui faire parvenir malgré les circonstances.
Effectivement, le second jour de Souccot, il reçut enfin les Quatre Espèces qu’il aurait tant aimé recevoir la veille : dès qu’il put les tenir dans ses mains, il prononça les bénédictions avec une ferveur qu’il ne se connaissait pas : «Béni sois-Tu, D.ieu,… qui nous a fait vivre, exister et parvenir à ce jour !» Maintenant il comprenait vraiment le sens de cette bénédiction !
Son régiment avait traversé le Canal de Suez ; les soldats campaient face à la ville d’Ismaïlia et étaient en permanence exposés aux tirs ennemis. Entre deux explosions, Meir pensait à ses parents probablement attablés dans la Soucca, une Mitsva qu’il ne pourrait sans doute pas accomplir cette année… Mais il était Loubavitch et il ne laisserait pas la tristesse l’envahir : il fallait agir et, en l’occurrence, cela impliquait de permettre aux autres soldats à côté de lui d’accomplir la Mitsva de Souccot. D’un bond, il se leva, armé seulement de son Loulav et de l’Etrog : ses camarades s’étaient déjà habitués à lui et à son sourire : ils acceptèrent volontiers de réciter les bénédictions et de secouer – délicatement – les Quatre Espèces. Nombreux étaient ceux qui essuyaient discrètement une larme en prononçant la prière de Chéhé’héyanou.
Puis il décida que ses autres camarades, ceux qui étaient dans le tank à côté, méritaient eux aussi de se rendre quitte de la Mitsva. D’un pas décidé, il franchit les deux cents mètres qui les séparaient et s’écria : «‘Hag Saméa’h ! Joyeuse fête !»
Le commandant du tank le reprit vertement : «Joyeuse quoi ?»
Meir savait que cet officier venait d’un Kibboutz laïc, peu porté sur le judaïsme mais persista : «C’est Souccot aujourd’hui ! J’ai réussi à me procurer un Loulav et un Etrog ! Venez, vous et vos hommes réciter les bénédictions dans mon tank !»
Dans d’autres circonstances, l’homme se serait moqué et l’aurait même injurié. Mais, après tout, ils étaient ici frères d’armes et il se devait de répondre «amicalement» : «Où te crois-tu donc ? Dans une synagogue ? Ne vois-tu pas ce qui se passe autour de nous ? Ne reste pas là, tu risques ta vie à tout moment ! Ici, il n’y a ni fête ni joie ! Non ! Ce n’est vraiment pas le moment !»
Meir souriait et insistait : «Venez avec vos hommes ! C’est Souccot aujourd’hui, ne soyez pas si négatif ! Cela ne prend que quelques minutes et ce sera une occasion d’être ensemble !»
Finalement, l’homme accepta et appela tout l’équipage du tank à le suivre pour célébrer la fête dans le tank voisin.
A peine avait-il saisi le Loulav qu’une violente explosion retentit. Les soldats qui s’étaient attroupés autour de Meir se retournèrent instantanément et ne purent en croire leurs yeux : une épaisse colonne de fumée s’élevait du tank qu’ils venaient de quitter et d’autres explosions suivirent, indiquant que les nombreuses munitions qu’ils avaient stockées ajoutaient au vacarme ambiant et auraient pu les déchiqueter tous, à D.ieu ne plaise !
Le commandant fut le premier à réagir et à serrer Meir dans ses bras : «Merci ! Merci pour ton Loulav ! Ton Loulav nous a sauvé la vie !»
Encore sous le choc, le commandant décida : «Vous avez compris les gars ? Tous les jours de Souccot, nous viendrons réciter la bénédiction sur le Loulav de Meir, c’est bien la moindre des politesses et la meilleure façon de remercier Celui qui nous accompagne partout et à tout moment !»

Menachem Ziegelboim
Traduit par Feiga Lubecki