Quand le temps se fait lumière
Peut-être est-ce une habitude de langage : on souligne souvent que le mois de Kislev, dans lequel nous sommes à présent de plain-pied, est à la fois « un mois de lumière » et « un mois ‘hassidique ». Quant au mois de lumière, le simple déroulement du calendrier nous en convainc : la fête de ‘Hanoucca n’est-elle pas en ligne de mire ? Pour le mois ‘hassidique, il n’est nécessaire que de rappeler l’imminence des célébrations du 19 Kislev, sur lequel on reviendra, pour que l’idée prenne la force de l’évidence. Mais que cela signifie-t-il et surtout quelles en sont les implications pour chacun ? Car il est clair qu’on ne peut considérer cela comme une simple idée, une théorie éventuellement séduisante mais sans lien avec notre réalité quotidienne.
L’a-t-on suffisamment remarqué ? Entre lumière et ‘hassidisme, il existe bien des points communs. De fait, au-delà de l’image, la lumière donne des couleurs au monde en soulignant la vie. Et elle est si précieuse qu’elle ne s’arrête jamais, qu’elle ne pose aucune condition préalable à son intervention. Lorsqu’elle apparaît, elle éclaire avec la même intensité et sans recul les endroits les plus nobles comme les lieux les plus humbles, ceux qui s’y prêtent le mieux comme ceux qui tentent d’y faire obstacle. D’une certaine façon, le ‘hassidisme, avec ses enseignements et la démarche qu’il suscite, manifeste les mêmes caractéristiques. Il donne cette vitalité si profonde et si essentielle, permettant à chacun l’accès à ce qui le dépasse, et cela, sans aucun prérequis.
Pour cela, dans un monde largement désenchanté, le mois de Kislev résonne comme un appel de clairon, à la fois réveil et invitation à la conquête : de son for intérieur et de l’obscurité qui parfois semble monter alentour. Car le principe est connu : par nature, la lumière est toujours victorieuse et, devant elle, les ombres ne peuvent que reculer. Jusqu’à l’avènement du temps de toute lumière, par la venue du Machia’h.
Un nouveau soutien
Le texte de la Torah (Gen. 36 : 40-43) nous apprend : « Voici les noms des chefs d’Essav selon leur famille… Magdiel… Iram ; ce sont les chefs d’Essav selon leur lieu de résidence… c’est Essav, père d’Edom ». L’indication de cette généalogie peut surprendre, elle est cependant chargée de sens. En effet, notre exil est dénommé « exil d’Edom » car ce sont les Romains, essentiellement descendants d’Edom, qui en furent la cause.
Cet exil se décompose en deux grandes périodes pendant lesquelles dominent successivement les deux chefs nommés plus haut : Magdiel et Iram. A propos du premier, Magdiel, le Midrach enseigne que son nom signifie étymologiquement qu’il se grandit à la face de D.ieu. C’est la phase d’expansion du monde romain, où tout ce qui a trait au judaïsme subit ses assauts. Mais vient ensuite le temps d’Iram, dont le nom, étymologiquement, renvoie à l’idée d’amasser des trésors. Et le Midrach d’ajouter qu’il les amasse pour les offrir au Machia’h. Dans cette deuxième période, le monde romain lui-même soutient et aspire à aider au plus fort attachement à D.ieu.
(D’après un commentaire du Rabbi de Loubavitch –
Chabbat Parachat Vayichla’h 5751)
Vayichla’h
Après un séjour de vingt ans à ‘Haran, Yaakov revient en Terre Sainte. Il envoie des anges émissaires à Essav, dans l’espoir d’une réconciliation mais il s’avère qu’Essav est sur le chemin de la guerre avec quatre cents hommes armés. Yaakov se prépare à la guerre, prie et envoie un cadeau considérable à Essav.
En cette nuit, Yaakov fait traverser la rivière Yabok aux siens mais il reste en arrière et rencontre un ange, représentant l’esprit d’Essav avec lequel il se bat jusqu’à l’aube. Malgré une hanche disloquée, il sort vainqueur du combat et reçoit de l’ange le nom « Israël » qui signifie « il l’a emporté sur le Divin ».
La rencontre entre les deux frères a lieu, ils s’embrassent mais se séparent. Yaakov s’installe sur un terrain qu’il achète près de Ch’hem. Le prince de cette ville, Ch’hem abuse de Dinah, la fille de Yaakov et ses deux frères, Chimone et Lévi la vengent en tuant tous les hommes de la ville.
Yaakov continue sa route.
Ra’hel meurt en donnant naissance à son second fils, Binyamine. Elle est enterrée au bord de la route, près de Beth Lé’hem.
Réouven perd son droit d’aînesse en commettant une indiscrétion par rapport à la vie intime de son père.
Yaakov arrive à ‘Hévron, chez son père, qui meurt plus tard, à l’âge de 180 ans (Rivkah est morte avant le retour de Yaakov).
L’attaquant mystérieux
Dans la Paracha de cette semaine, la Torah relate l’épisode au cours duquel Yaakov fut confronté à un individu énigmatique, identifié par nos Sages comme étant l’ange gardien d’Essav. Lors de ce combat singulier, Yaakov refuse que l’ange s’en aille avant d’avoir reçu sa bénédiction. L’ange renomme Yaakov en « Israël ». À ce moment-là, Yaakov lui demande son nom. L’ange répond : « Pourquoi demandes-tu mon nom ? »
Deux questions s’imposent immédiatement :
Premièrement, pourquoi Yaakov désirait-il connaître le nom de cet ange ? Quel avantage aurait-il tiré de la connaissance de ce nom ? Avait-il l’intention d’attribuer un autre nom à cet ange ?
Deuxièmement, pour quelle raison l’ange ne pouvait-il pas révéler son identité ? Quelle était la nature du secret entourant son nom ?
Rachi aborde la deuxième question en expliquant qu’un ange ne possède pas un nom fixe et immuable, celui-ci varie selon la mission spécifique qu’il est chargée d’accomplir.
Rabénou Bé’hayé, commentateur biblique du XIIIe siècle, propose deux autres interprétations quant à la réticence de l’ange à révéler son nom : premièrement, le fait de divulguer son nom aurait pu laisser entendre qu’il revendiquait le mérite de ses actions - en l’occurrence, la bénédiction accordée à Yaakov. Or, en réalité, un ange n’est rien d’autre qu’un serviteur agissant au Nom et pour le compte de son Maître, D.ieu.
L’ange souhaitait ainsi souligner auprès de Yaakov que les bénédictions ainsi que le changement de nom de Yaakov en Israël était ordonné par D.ieu.
Une deuxième explication avancée par Rabénou Bé’hayé suggère que l’ange qui perdit le « combat » contre Yaakov préférait ne pas associer son identité à cette défaite.
Toutefois, aucune de ces hypothèses n’éclaire véritablement la raison pour laquelle Yaakov désirait initialement connaître le nom de cet ange.
Le programme de l’ange
La clé réside dans les circonstances mêmes de leur rencontre. En effet, alors que Yaakov se rendait vers son frère Essav et revenait chercher quelques petites fioles, il fut attaqué, alors qu’il était seul, par cet ange qui le blessa. Yaakov comprit sans doute que ce combat symbolisait les luttes futures entre sa descendance - le Peuple juif - et les descendants d’Essav dans le monde. Comme le soulignent nos Sages, cette blessure annonçait les souffrances et les épreuves auxquelles serait confronté ultérieurement le Peuple juif. Cependant, ces derniers seraient finalement guéris et triompheraient des ennemis cherchant leur destruction.
Constatant la redoutable puissance de l’ange, Yaakov souhaita alors connaître l’origine exacte de sa force : il voulait comprendre « le programme » animant cet ange. En acquérant ainsi ce « logiciel », il pourrait toujours anticiper et élaborer une réponse adaptée aux menaces futures en prévoyant la nature des attaques à venir.
Menaces provenant de toutes les directions
Il est désormais possible de mieux saisir la réponse de l’ange. Celui-ci lui révèle qu’il n’existe pas un programme unique. Les obstacles posés par les « Essav » du monde varient en fonction des situations. Ils peuvent surgir d’ennemis de tous bords.
Souvent, l’agression vise notre corps, comme le démontre le récit de Pourim, tandis que parfois, l’attaque cherche à saper notre âme, à l’instar de la fête imminente de ‘Hanouccah.
L’ange prodiguait à Yaakov un conseil avisé : ne te prépare pas uniquement à une forme spécifique d’attaque ; sois prêt à affronter toutes les formes possibles, car elles peuvent surgir de n’importe quelle direction. Plutôt que d’élaborer une stratégie ciblant un ou plusieurs modes d’assaut particuliers, il convient de concevoir une stratégie capable de répondre à toutes les menaces potentielles.
Quelle était donc la stratégie évoquée par l’ange ?
Israël : mettre fin à toute vulnérabilité
Lorsqu’un Juif se perçoit uniquement comme un « Yaakov », terme signifiant « talon », il demeure vulnérable. Le talon symbolise celui qui suit les autres, dépourvu de confiance en soi et de respect pour lui-même, s’exposant ainsi aisément à la victimisation et au préjudice.
L’ange annonça à Yaakov que dorénavant son nom serait Israël, signifiant maître de son propre destin. Il était destiné à être de la race des chefs et non des suiveurs.
Le fait que le nom Yaakov ne soit pas effacé de la Torah et qu’il continue à être nommé ainsi, souligne qu’il existe des moments où il convient d’être prêt à suivre la direction de ceux qui nous conduisent vers la bonne voie.
Mais il faut reconnaître que chacun d’entre nous est appelé à être un leader ; appelé à éclairer et inspirer, non à dominer ou contrôler.
Il importe cependant de veiller à ce que notre estime personnelle ne dégénère pas en arrogance, nous empêchant d’accepter les conseils et les orientations extérieurs.
La dynamique d’Israël doit donc s’équilibrer avec l’attitude de Yaakov.
Inutilité des comités et commissions
pour déterminer les causes de l’antisémitisme
L’approche la plus judicieuse pour nous renforcer, nous parer contre nos ennemis est d’inculquer à nos enfants - ainsi qu’à nous-mêmes - l’idée fondamentale que nous sommes les Enfants d’Israël. Lorsque nous respectons notre identité, nos talents innés et notre mission divine, il n’est pas nécessaire ni impératif de connaître ou de comprendre précisément le nom ou l’idéologie de l’ennemi pour le vaincre.
À l’aube de l’Ère imminente du Machia’h, il devient encore plus crucial d’éviter toute dispersion inutile d’énergie dans l’analyse des mécanismes sous-jacents à l’antisémitisme ou dans la quête des raisons motivant la haine envers nous. Se blâmer pour cette hostilité ou cacher son Judaïsme est assurément contre-productif. La force la plus puissante dont nous disposons pour triompher dans ce combat et rallier des partisans réside dans la reconnaissance claire de notre identité collective et individuelle ainsi que dans une vie conforme à ces valeurs. (Il va sans dire que cela n’exclut pas la nécessité absolue de se défendre face à toute agression. Néanmoins, notre état d’esprit doit demeurer tourné vers l’avenir, optimiste, inspirant et fier.)
Munis de l’humilité de Yaakov, conjuguée à la fierté et la détermination d’Israël, nous finirons par voir tous nos ennemis disparaître.
Pourquoi casse-t-on un verre sous la Houppa (dais nuptial) ?
Il est d’usage qu’à la fin de la cérémonie d’un mariage, on pose un verre sur le sol et le marié le casse avec son pied droit. Puis tous les participants s’écrient et chantent Mazal Tov (félicitations, bonne chance).
Il est écrit : « Je mettrai Jérusalem au sommet de ma joie » (Tehilim - Psaumes 137). C’est pourquoi, au moment le plus joyeux de la vie - le mariage - on casse un verre entier, qui n’est pas ébréché. Il n’y a pas là d’interdiction de Bal Tach’hit (gaspillage) car il s’agit d’éveiller les cœurs à la réalité de l’exil du Peuple juif. De fait, après les bénédictions du mariage, les mariés boivent un peu du vin de la coupe qui a servi aux bénédictions et un des convives en boit ensuite le reste et ce verre est ensuite cassé par le marié. On aura au préalable pris soin de l’envelopper dans un sac de façon à ne blesser personne.
Les mariés et tous les convives méditeront à ce moment-là à la destruction du Temple de Jérusalem et s’engageront à bâtir leur futur foyer de façon à mériter la reconstruction du troisième Temple.
(d’après Rav Yossef S. Ginsburgh – Si’hat Hachavoua N° 2028)
Plus près du ciel, mon D.ieu…
J’avais hésité à emporter mes Téfilines car mon voyage était prévu comme un simple aller-retour. Mais bien vite, j’ai changé d’avis et j’ai glissé mes Téfilines dans ma mallette de cabine car un Juif - et surtout un Loubavitch - ne voyage pas sans. Sait-on jamais, peut-être rencontrera-t-on un Juif à qui on pourra proposer d’accomplir ce commandement divin…
C’était il y a six ans, le 14 Kislev 5780 (décembre 2019). Je suis rabbin et Chalia’h (émissaire) du Rabbi de Loubavitch dans la ville de Tioumen en Sibérie. Dans l’après-midi, j’avais pris l’avion afin d’assister à Moscou au mariage de la fille du Grand-Rabbin de Russie, Rav Berel Lazar, en prévoyant de rentrer la nuit-même chez moi. Quand, dans l’avion, je croisai un des stewards, il m’interpela en hébreu :
- Sli’ha (pardon) ? Puis, en souriant, il m’expliqua (en russe) : C’est bien comme cela qu’on se salue chez nous, n’est-ce pas ?
- Vous êtes juif ? répondis-je, étonné.
- Bien sûr, regardez mon nom sur mon uniforme : Ben Tsion !
Nous avons bavardé amicalement et c’est ainsi que j’appris que Ben Tsion Berger était juif de naissance et travaillait comme steward depuis 21 ans. Il avait même vécu un an en Israël, dans la ville des patriarches, à Beer Cheva - ce qui expliquait sa connaissance basique de l’hébreu.
Je regardai par le hublot : le soleil allait se coucher et je demandai à mon nouvel ami Ben Tsion :
- As-tu déjà mis les Téfilines dans ta vie ?
- Bien sûr ! affirma-t-il en souriant. Je me rends de temps en temps à la synagogue près de chez moi, à Moscou.
- J’ai apporté mes Téfilines dans mon bagage à main. Juste pour toi, continuai-je.
- Euh… C’est un peu délicat, balbutia-t-il, je suis supposé travailler maintenant, je préfère les mettre après l’atterrissage…
- Je comprends mais nous atterrissons à la nuit tombée et on ne met pas les Téfilines après le coucher du soleil ! Et puis, ajoutai-je sur le ton de la plaisanterie, autant apprécier la possibilité de mettre les Téfilines quand tu es près du ciel, comme si tu pouvais effectivement toucher D.ieu…
J’ai couru lui apporter mes Téfilines et lui ai proposé ma Kippa mais il a souri et a sorti de sa poche une belle Kippa noire. Il a mis les Téfilines et, ensemble, nous avons récité le Chema Israël. Ses collègues hôtesses de l’air le regardaient en souriant et demandèrent ce que représentaient ces boitiers noirs qu’il attachait à son bras et sur sa tête en plein milieu du vol.
Ben Tsion ne s’en émut pas et leur expliqua doctement qu’il s’agissait d’un Sefer Torah miniature qui était roulé à l’intérieur des boîtiers mystérieux et que cela le reliait directement à D.ieu : « Ici, en hauteur, la communication avec Lui est bien meilleure ! » résuma-t-il en souriant et elles hochèrent la tête d’un air compréhensif.
Il me demanda où je me rendais, je répondis que j’allais à un mariage et que j’avais emporté mes Téfilines pour que, dans le cas où je devais rencontrer un Juif avant le coucher du soleil, je puisse l’aider à les mettre.
Ceci l’impressionna énormément. J’ajoutai qu’aujourd’hui, le 14 Kislev, on célébrait aussi l’anniversaire du mariage du Rabbi et de la Rabbanit qui avait eu lieu en 1929 et que les ‘Hassidim se considéraient comme leurs enfants spirituels. C’était le Rabbi qui nous avait enseigné que, où que l’on aille, on devait toujours espérer pouvoir accomplir l’une ou l’autre Mitsva avec un Juif qu’on rencontrerait en route.
Nous avons gardé contact. De fait, plusieurs questions le taraudaient et, quand il les avait posées à d’autres personnes, les réponses qu’il avait reçues ne l’avaient pas du tout satisfait et l’avaient même éloigné de toute vie communautaire. Mais notre rencontre inopinée avait rallumé en lui une étincelle, mes réponses basées sur les enseignements de la ‘Hassidout lui avaient fait entrevoir d’autres points de vue et l’avaient soulagé.
A ‘Hanouccah, il m’envoya sa photo devant le chandelier qu’il avait fièrement allumé chez lui. Je lui envoyai l’adresse du Beth ‘Habad le plus proche de son domicile à Moscou ; quand il y entra la première fois, un de mes amis s’approcha de lui et le salua chaleureusement :
- Ben Tsion, quelle joie de vous accueillir ici !
- Mais comment savez-vous qui je suis et comment je m’appelle ? s’étonna-t-il.
Il s’avéra qu’il était devenu une star sur les réseaux sociaux de mes collègues Chlou’him où j’avais posté sa photo dans l’avion avec les Téfilines !
Depuis, Ben Tsion a pris l’habitude de se rendre dans les Beth ‘Habad à chaque escale, pour prier et étudier la Torah. C’est ainsi que, lentement, il apprit à lire l’hébreu et put se plonger dans l’étude des textes sacrés. De plus, il s’est engagé, avant chaque voyage dans l’immensité de la Russie, de contacter à chaque fois le Chalia’h local et de lui demander s’il avait besoin de tel ou tel produit cachère, objet de culte ou friandise pour ses enfants qu’il pourrait lui procurer.
Le 14 Kislev 2021, exactement deux ans après notre mémorable rencontre, il m’envoya une photo qui m’a ému aux larmes : dans son uniforme de steward, il terminait de préparer sa valise et y introduisait de très beaux Téfilines qu’il venait de s’acheter et qu’il mettait maintenant chaque jour (sauf Chabbat bien sûr). Il précisa que, parfois, il les mettait chez lui à l’aube avant de voyager, parfois à la synagogue la plus proche et même assez souvent, dans des aéroports ou dans l’avion.
Cette année, Ben Tsion prend sa pré-retraite et a choisi de devenir responsable de la nouvelle synagogue de Moscou : « Durant des années, j’ai servi les passagers. Maintenant je sers le bon D.ieu ! ».
Je n’ose pas penser à ce qui aurait pu advenir à Ben Tsion si je n’avais pas emporté mes Téfilines pour ce voyage éclair aller-retour !
Rav Yera’hmiel Gorelik – Si’hat Hachavoua N° 2028
traduit par Feiga Lubecki