Rambam 1 Chapitre

Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.

18 Nissan 5784 / 04.26.2024

Lois relatives aux dons dus aux pauvres : Chapitre Cinq

1. Une gerbe que les employés ont oubliée mais que le propriétaire du champ n’a pas oubliée, [ou si] le propriétaire l’a oubliée mais non les employés, [ou si] les uns et les autres [les employés comme le propriétaire] l’ont oubliée mais il y avait des passants qui l’ont vue au moment où ils l’ont oubliée, elle [la gerbe] n’est pas [considérée comme] oubliée jusqu’à ce que tout le monde l’oublie. Et même une gerbe enfouie, si elle est oubliée, elle est [considérée comme] oubliée.

2. Si le propriétaire du champ se trouvait en ville et qu’il a dit : « je sais que les employés ont oublié une gerbe à tel endroit » et qu’il [le propriétaire] l’a oubliée [par la suite], elle est [considérée comme] oubliée. Mais s’il [le propriétaire] s’est exprimé de la sorte alors qu’il se trouvait dans le champ et qu’il l’a [par la suite] oubliée, elle n’est pas [considérée comme] oubliée, car ce c’est ce [la gerbe] qui est déjà oublié[e au moment de la moisson] dans le champ qui est [considérée comme] oublié[e]. Par contre, [lorsque le propriétaire se trouve] en ville, même s’il s’en souvient [au moment de la moisson], puis, l’oublie, elle [la gerbe] est [considérée comme] oubliée, ainsi qu’il est dit : « si tu as oublié dans ce champ une gerbe », mais non [le principe selon lequel seul ce qui est oublié avant la moisson est considéré comme oublié mais non ce qui est oublié par la suite s’applique lorsque le propriétaire se trouve dans le champ mais non lorsqu’il se trouve] en ville.

3. Si des pauvres se sont tenus devant [la gerbe, de sorte que le propriétaires et les employés l’oublie] ou l’ont recouverte de paille et qu’il [le propriétaire] se souvient de la paille [c'est-à-dire qu’il oublie la gerbe par le seul effet de la paille], ou s’il l’a prise pour l’amener en ville, l’a déposée dans le champ et l’a oubliée, elle n’est pas [considérée comme] oubliée. Par contre, s’il l’a déplacée d’un endroit à un autre, bien qu’il l’ait déposée à proximité d’une porte découverte, d’un tas de gerbe, ou du lieu [de repos] du troupeau ou d’ustensiles [nécessaires au labourage], et l’a oubliée, elle est [considérée comme] oubliée.

4. S’il a pris une gerbe pour l’emmener en ville et l’a déposée à côté d’une autre, et a oublié les deux, s’il se souvient de la [gerbe] supérieure avant de la trouver, celle qui est en dessous n’est pas [considérée comme] oubliée. Et sinon, celle qui est en dessous est [considérée comme] oubliée.

5. Si ses gerbes sont emportées par un puissant vent dans le champ de son voisin et qu’il y oublie une gerbe, elle n’est pas [considérée comme] oubliée, comme il est dit : « ta moisson dans ton champ ». Par contre, s’il répand les gerbes dans son champ et [les] oublie, cela est [considéré comme] oubli ».

6. Celui qui prend la première gerbe, la seconde, la troisième et oublie la quatrième, s’il y en a six, la quatrième n’est pas [considérée comme] oubliée avant qu’il prenne la cinquième. Et s’il n’y en a que cinq, dès lors qu’il [passe la quatrième et] attend suffisamment de temps pour prendre la cinquième, la quatrième est [considérée comme] oubliée.

7. S’il y a deux gerbes emmêlées, et qu’il en oublie une, elle n’est pas [considérée comme] oubliée jusqu’à ce qu’il prenne tout ce qu’il y a autour.

8. [Pour] l’arum, l’ail, les oignons et ce qui est semblable, même s’ils sont enfouis dans la terre, [la loi de] l’oubli y est appliquée. [Dans les cas suivants :] celui qui moissonne la nuit et oublie de la récolte sur pied ou qui amasse des gerbes la nuit et oublie une gerbe, et de même, un aveugle qui oublie [de la récolte sur pied ou une gerbe, le jour ou la nuit], [la loi de] l’oubli est appliqué[e]. Et si l’aveugle ou celui qui moissonne la nuit a l’intention de prendre les grosses [gerbes], [la loi de] l’oubli n’est pas appliqué[e, même aux petites gerbes]. Et quiconque déclare : « je moissonne à condition de prendre ce que j’oublierai », [la loi de] l’oubli est appliqué[e, et sa condition est nulle], car celui qui formule une condition sur [annulant] ce [une loi] qui est écrit[e] dans la Thora, sa condition est annulée.

9. [Dans les cas suivants :] de la récolte qui a été moissonnée avant d’être arrivée à maturité, pour servir de nourriture aux animaux, et de même, si on a moissonné en petites bottes et qu’on n’en a pas fait de gerbes [normales], et de même, l’ail et les oignons que l’on a coupés en petites bottes pour vendre au marché et on n’en a pas fait des gerbes pour engranger, [la loi de] l’oubli ne s’applique pas.

10. Celui qui commence à moissonner de l’extrémité de la rangée et oublie [une gerbe] devant lui et derrière lui ; ce qui est derrière lui est [considéré comme] oublié et ce qui est devant lui n’est pas [considéré comme] oublié, comme il est dit : « tu ne retourneras pas la prendre », elle [la gerbe] n’est [considérée comme] oubliée que s’il passe et la laisse derrière lui. Telle est la règle générale : pour tout ce qui est concerné par [l’interdiction] « ne retourne pas », [la loi de] l’oubli s’applique, et pour tout ce qui n’est pas concerné par [l’interdiction] « ne retourne pas », [la loi de] l’oubli ne s’applique pas.

11. Si deux personnes commencent à moissonner à partir du milieu d’une rangée, l’une vers le Nord, l’autre vers le Sud, et qu’elles oublient [des gerbes] derrière elles et devant elles, ce [les gerbes] qui est devant elles est [considéré comme] oublié, parce ce qui est devant l’un est derrière l’autre [le principe « tu ne reviendras pas » s’applique donc pour l’une d’elles]. Et si elles oublient une gerbe (autre version : de la récolte sur pied) à l’endroit où à partir duquel elles commencent [la moisson], elle [celle-ci] n’est pas [considérée comme] oubliée, parce qu’elle est située au milieu des rangées Est-Ouest, et celles-ci indiquent qu’elle [la récolte] n’est pas [considérée comme] oubliée. Et de même, pour des rangées de gerbes que l’on déplace pour engranger, si deux personnes commencent au milieu d’une rangée et oublient une gerbe au milieu derrière elles, elle [cette gerbe] n’est pas [considérée comme] oubliée, parce qu’elle se trouve au milieu d’une rangée Est Ouest dont elles [ces personnes] ne se sont pas encore préoccupées et elle [cette rangée] indique qu’elle [cette gerbe] n’est pas [considérée comme] oubliée.

12. Celui qui moissonne et entasse les gerbes et déplace celles-ci à un autre endroit, puis à un troisième endroit, puis à la grange, s’il oublie une gerbe alors qu’il déplace [les gerbes] d’un endroit à un autre, [la règle suivant est appliquée :] s’il l’oublie en emmenant les gerbes à un endroit où est achevé le traitement [des gerbes], [la loi de] l’oubli s’applique. Et lorsqu’il emmène [les gerbes] de l’endroit où se termine leur traitement à la grange, [la loi de] l’oubli ne s’applique pas. Et s’il oublie [en gerbe] en emmenant les gerbes à un endroit où le traitement [des gerbes] n’est pas achevé, [la loi de] l’oublie ne s’applique pas. Et lorsqu’il amène [les gerbes] d’un endroit où le traitement [des gerbes] n’est pas achevé à la grange, [la loi de] l’oubli s’applique.

13. Qu’est-ce qui est défini comme « endroit où est achevé le traitement [des gerbes] » ? C’est l’endroit où l’on rassemble toutes les gerbes pour les battre, ou les amener à l’endroit de la meule, qui est la grange. Et l’endroit où le traitement n’est pas achevé est l’endroit où l’on rassemble les gerbes afin d’en faire de grandes gerbes pour les emmener à un autre endroit.

14. Deux petites liasses séparées l’une de l’autre [oubliées] sont [considérées comme] oubliées. Et trois ne sont pas [considérées comme] oubliées. Deux gerbes séparées l’une de l’autre [oubliées] sont [considérées comme] oubliées, et trois [gerbes] ne sont pas [considérées comme] oubliées.

15. Deux tas d’olives et de caroubes séparés l’un de l’autre [oubliés] sont [considérés comme] oubliés. Trois [tas] ne sont pas [considérés comme] oubliés. Deux tiges de lin [oubliées] sont [considérées comme] oubliées. Et trois [tiges de lin oubliées] ne sont pas [considérées comme] oubliées.

16. Deux vignes [oubliées], et de même pour les autres arbres, deux [arbres] séparés l’un de l’autre [oubliés] sont [considérés comme] oubliés, et trois [vignes ou arbres] ne sont pas [considérés comme] oubliés, ainsi qu’il est dit : « au pauvre et à l’étranger tu les abandonneras », [ce qui signifie] même s’il y en a deux, un pour le pauvre et un pour l’étranger.

17. Si toutes les gerbes contiennent un kav [de céréales] et qu’une [gerbe] contient quatre kav et qu’il [le moissonneur] l’oublie, elle est [considérée comme] oubliée. Si elle a plus de quatre [kav], elle n’est pas [considérée comme] oubliée. Et de même, si toutes [les gerbes] contiennent deux kav et qu’une contient plus de huit kav, elle n’est pas [considérée comme] oubliée.

18. S’il oublie une gerbe qui contient plus de deux séa [de céréales], elle n’est pas [considérée comme] oubliée, comme il est dit : « et tu oublieras une gerbe dans le champ » [c'est-à-dire une gerbe] et non une meule [et une quantité de deux séa représente le volume d’une meule]. [Cela s’applique] même si toutes [les gerbes] contiennent deux séa [aucune d’elles ne peut être considérée comme oubliée car chacune représente une meule]. S’il oublie deux gerbes, bien que toutes deux comprennent deux séa, elles sont [considérées comme] oubliées. Et de même, il me semble que [dans ce cas,] elles sont [considérées comme] oubliées même si elles ont un volume supérieur à deux séa.

19. Si une quantité de deux séa de la récolte sur pied est oubliée, elle n’est pas [considérée comme] oubliée. Si elle [la récolte oubliée] comprend moins de deux séa, on considère les épis menus comme s’ils étaient gros et longs et ceux qui sont desséchés comme s’ils étaient pleins, et si cette récolte aurait pu selon ce compte avoir un volume de deux séa et qu’il l’a oubliée, elle n’est pas [considérée comme] oubliée.

20. S’il oublie un séa de récolte arrachée et un séa [de récolte] qui n’est pas arrachée, ils [les deux séa] ne s’associent pas [pour constituer un volume de deux séa et ne pas être considérés comme oubliés] et sont tous les deux [considérés comme] oubliés. Et de même, pour l’ail, les oignons et les fruits de l’arbre, si on en oublie une partie dans la terre et une partie qui est arrachée, et que les deux comprennent [ensemble] deux séa, elles ne s’associent pas, mais les deux sont [considérées comme] oubliées.

21. Celui qui oublie une gerbe à côté de la récolte sur pied qui n’est pas oubliée, elle [la gerbe] n’est pas [non plus considérée comme] oubliée, comme il est dit : « quand tu moissonneras […] et que tu oublieras une gerbe » ; une gerbe qui est entourée de [récolte] moissonnée [qui n’est pas oubliée] est [considérée comme] oubliée. Par contre, une gerbe [oubliée] entourée de récolte sur pied n’est pas [considérée comme] oubliée. Et de même, s’il oublie [une partie] de la récolte sur pied à côté [d’une partie] de la récolte sur pied qui n’est pas oubliée, même [s’il n’y a qu’]une seule tige, celle-ci exempte [de la loi de l’oubli] celle qui est oubliée, et il sera permis de la prendre. Par contre, s’il oublie une gerbe ou de la récolte sur pied à côté d’une gerbe qui n’est pas oubliée, même si celle-ci [cette gerbe qui n’est pas oubliée] a un volume de deux séa [et a le statut d’une meule], elle [cette dite gerbe] n’exempte pas [la gerbe ou la récolte sur pied oubliée de la loi de l’oubli] et ce [la gerbe ou la récolte sur pied] qui est oublié appartient aux pauvres. [De même] la récolte sur pied d’un voisin n’exempte pas sa propre gerbe [de la loi de l’oubli] et des épis d’orges n’exemptent pas une gerbe de blé [de la loi de l’oubli] ; il faut que la récolte sur pied soit de la même espèce que la gerbe [oubliée pour que celle-ci échappe à la loi de l’oubli].

22. Celui qui oublie un arbre parmi d’autres, même s’il a plusieurs séa de fruits, ou qui oublie deux arbres, ils [ceux-ci] sont [considérés comme] oubliés. [S’il y en a] trois, ils ne sont pas [considérés comme] oubliés.

23. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Pour un arbre qui n’est pas connu pour son emplacement, par exemple, s’il se trouve à côté d’un pressoir ou à côté d’une brèche, ni pour sa production, c’est-à-dire qu’il produit beaucoup d’olives, ni pour son nom, par exemple, s’il a un nom connu, comme le meilleur des oliviers parce qu’il donne le plus d’huile, ou le chofkhoni [« Le verseur », qui produit beaucoup d’huile] ou le béchani [« l’humble », arbre dont les olives ne produisent pas beaucoup d’huile]. Mais s’il a l’une des trois caractéristiques précédemment citées, il n’est pas [considéré comme] oublié, comme il est dit : « et tu oublieras une gerbe dans le champ », [le verset fait référence à] une gerbe que l’on oublie à jamais, et dont on ne peut se souvenir que si l’on revient et qu’on la trouve ; cela exclut ce dont on se souvient après un certain temps, même si on ne le trouve pas, parce qu’il est connu.

24. S’il était bien défini dans son esprit, il est considéré comme connu. S’il est situé à côté d’un palmier, le palmier le rend bien défini [dans sa pensée du fait de son emplacement, cf. § précédent]. Si les deux [arbres oubliés] sont des oliviers de Netofa, l’un rend l’autre défini [dans sa pensée et ils ne sont pas considérés comme oubliés]. Si tout son champ est composé d’oliviers de Netofa et qu’il en oublie un ou deux, [la loi de] l’oubli s’applique. Dans quel cas cela [ce que nous avons dit concernant l’arbre qui est connu] s’applique-t-il ? S’il n’a pas commencé par cet arbre connu. Par contre, s’il a commencé par celui-ci et en a oublié une partie, elle est [considérée comme] oubliée, bien qu’elle soit connue, à condition qu’il reste moins de deux séa. Par contre, [s’il reste un volume équivalent à] deux séa, cela n’est pas [considéré comme] oublié, à moins qu’il oublie tout l’arbre, comme nous l’avons expliqué.

25. Un olivier situé seul au milieu de rangées [d’oliviers] et trois rangées d’oliviers l’entourent de ses trois côtés, bien qu’il n’y ait que deux oliviers dans chaque rangée, s’il oublie celui [l’olivier] du milieu, il n’est pas [considéré comme] oublié, parce que les rangées le cachent. Et pourquoi [les sages] ont-ils seulement parlé d’oliviers ? Parce qu’il était important à cette époque en Israël.

26. Qu’est-ce qui est [considéré comme] oublié pour une treille ? Tout ce [vigne] qu’on [a passé et oublié de telle sorte qu’on] ne peut pas la prendre en tendant la main. Et pour un vignoble, [la loi de l’oubli s’applique] lorsque l’on passe devant une ou plusieurs vignes et qu’on les oublie. Pour un ?? et un palmier [la loi de l’oubli s’applique] dès lors qu’on en descend. Et pour tous les autres arbres, dès qu’on s’en détourne et qu’on les quitte. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Si l’on n’a pas commencé par cet [arbre ou cette vigne]. Mais si l’on a commencé [par celui-ci] et qu’on l’a oublié, il n’est pas [considéré comme] oublié avant que l’on ait cueilli tout ce qu’il y a autour.

27. Celui qui renonce à son droit de propriété sur sa vigne, vient tôt le matin, l’acquiert pour lui-même et la vendange est astreint à [donner aux pauvres] les grains épars, les petites grappes, ce qui est oublié, et le coin [du vignoble], car [il est dit] : « ton champ et ta vigne », parce que cela était [sa vigne] et cela est [maintenant de nouveau] sa vigne. Par contre, s’il acquiert un champ dont une autre personne à renoncer au droit de propriété, il est exempt de tous [les dons]. Et quel que soit le cas [qu’il acquiert le champ dont il a lui-même renoncé au droit de propriété ou dont une autre personne a renoncé au droit de propriété], il est exempt des dîmes, comme cela sera expliqué.