Comme d’habitude, plusieurs personnes passaient devant l’écran qui retransmettait des vidéos du Rabbi, dans la petite maison adjacente au plus grand cimetière juif de New York, là où repose le Rabbi (221 Francis Lewis – Cambria Heights - Queens). C’était Motsaé Chabbat Chemot cette année 5776. Dès qu’une cassette vidéo se terminait, d’autres prenaient la relève, continuellement, jour et nuit, ne s’arrêtant que le Chabbat.

Justement, sur l’écran, on pouvait «assister» au Farbrenguen (réunion ‘hassidique) du 10 Chevat 5732 (1972) que le Rabbi menait dans sa synagogue du 770 Eastern Parkway. Il marquait ainsi, selon la tradition juive, l’anniversaire de décès (en 1950) de son beau-père, Rabbi Yossef Its’hak Schneersohn et le début de son acceptation de la lourde responsabilité de lui succéder.

Entre les Si’hot (discours), alors que les ‘Hassidim chantaient, on remarquait sur l’écran que le Rabbi semblait chercher quelqu’un dans l’immense foule qui participait avec enthousiasme à l’ambiance électrique qui régnait dans la synagogue. Et ce qui se passa ensuite sur l’écran causa à un des spectateurs présents dans la maison adjacente au Ohel (le cimetière) une intense émotion.

Il s’agissait de David Weisshaar, domicilié à Atlanta, dans l’état américain de Géorgie. Il est propriétaire d’une agence immobilière. Sa fiancée, Leah Ganz habite près de New York et travaille pour la grande institution de Cacherout Orthodox Union connue dans le monde entier par ses initiales : OU.

«Nous nous sommes fiancés le 13 décembre et les gens m’ont encouragé à venir demander une bénédiction auprès du tombeau du Rabbi».

A 44 ans, David Weisshaar s’était depuis quelque temps rapproché du mouvement Loubavitch sous l’influence de Rav Chmouel Posner de Boston. Il avait même étudié dans des Yechivot à Kfar 'Habad, New York et Jérusalem.

Quand il avait rendu visite à sa fiancée près de New York, il lui avait proposé de l’accompagner dans cet endroit saint qu’est le Ohel du Rabbi dans le vieux cimetière Montefiore. Auparavant, ils avaient discuté du concept d’Hachga’ha Pratit, comment tout ce qui arrive dans la vie est absolument coordonné par la Providence Divine dans les moindres détails. Tous deux avaient alors écrit une lettre personnelle à lire sur le tombeau : ils y avaient inscrit toutes leurs demandes de bénédictions pour leur prochain mariage. Après avoir longuement prié du plus profond de leur cœur, ils avaient pris une boisson chaude et s’étaient assis devant l’écran pour continuer à s’inspirer de la présence du Rabbi.

«Soudain, raconte David, j’ai vu sur l’écran le Rabbi demander distinctement : «Y a-t-il ici un Juif de Géorgie ?». Étonné, je me suis tourné vers Leah pour m’assurer qu’elle avait bien remarqué la scène. Puis le Rabbi continua : «Où est David de Géorgie ?». Là, j’avoue que j’ai sauté de ma chaise : «Incroyable !». Non seulement le Rabbi cherchait quelqu’un de Géorgie (je vous rappelle que je viens de l’état américain du même nom) mais en plus «David de Géorgie !». Il fallut un peu de temps à la foule pour laisser arriver ce «David de Géorgie» devant le Rabbi. De fait, c’était un David originaire de la Géorgie soviétique… Le Rabbi lui demanda de chanter. Ce David géorgien était un négociant en diamants, avait émigré et s’était installé à Kiryat Mala'hi en Israël.

Que choisit-il de chanter ? Non, vous ne pourrez pas le deviner…

«Kol Sassone Vekol Sim’ha», «la voix de l’allégresse et la voix de la joie, la voix du fiancé et la voix de la fiancée…», le texte chanté sous le dais nuptial, la bénédiction des mariés !

Je me suis tourné vers les jeunes ‘Hassidim présents qui fredonnaient instinctivement le chant et leur ai annoncé que je m’appelai David, que je venais de Géorgie (américaine mais…) et que j’étais venu au Ohel avec ma fiancée pour demander au Rabbi une bénédiction pour notre mariage ! Ils se sont arrêtés net de chanter et certains d’entre eux ont alors remarqué que je ressemblais un peu au David qui continuait de chanter sur l’écran ! Ils m’ont même aidé à acquérir une copie de cette vidéo. J’ai alors remarqué que cette vidéo datait de l’année de ma naissance !

«Hachga’ha Pratit», dites-vous ?

Je savais que ces fiançailles étaient le début d’une nouvelle vie pleine de promesses et j’étais heureux d’avoir demandé la bénédiction du Rabbi. Mais cette vidéo, juste à ce moment, était vraiment la cerise sur le gâteau !».

Mazal Tov à David et sa fiancée !

COLlive – 3 janvier 2016

Traduit par Feiga Lubecki