Le secret de la fertilité

Avraham et Sarah étaient célèbres pour leur philanthropie et leur bonté. Leur tente était ouverte des quatre côtés pour pouvoir accueillir des invités provenant de toutes les directions. A l’âge de quatre-vingt-dix-neuf ans, Avraham se circoncit, selon l’injonction Divine. Trois jours plus tard, trois anges lui rendirent visite, l’informant que son épouse de quatre-vingt-neuf ans, Sarah, aurait un enfant.

Ils lui dirent : « Où est Sarah ton épouse ? » « Et il dit : Voici, elle est dans la tente » (Beréchit 18 :9).

Le mot Elav, « lui », s’écrit avec trois nekoudot (« points ») sur le sommet des lettres : le Alèf, le Youd et le Vav. Ces lettres forment ensemble le mot « Ayo » qui signifie : « Où est-il ? ». Rachi le commente en disant que non seulement les anges demandèrent à Avraham où se trouvait Sarah mais ils questionnèrent également Sarah : « Où se trouve Avraham ? » Les anges nous enseignent ici l’importance de s’enquérir de nos hôtes.

La tente du mérite

Le commentaire Keli Yakar pose une question de bon sens à propos de ce verset : pourquoi les anges avaient-ils besoin de demander à Avraham où se trouvait Sarah ? Ils ne sont liés ni au temps ni à l’espace. Ils savaient donc a priori où elle était. Par ailleurs, ils venaient de parler à Avraham. Pourquoi devaient-ils demander à Sarah : « ayo », où est Avraham ? » Le Keli Yakar explique que ces questions ne concernaient pas le lieu où se trouvaient Avraham et Sarah mais ils demandaient quel mérite ils possédaient pour mériter le miracle d’une telle naissance, à leur âge avancé.

Avraham répondit : « beohel », « dans la tente ». « Le mérite est dans la tente. » Avraham et Sarah avaient une grande tente, ouverte de tous les côtés, pour recevoir des invités. Les voyageurs qui traversaient le désert aride, torride et dangereux y trouvaient une oasis de sécurité et de la nourriture. Avraham et Sarah eux-mêmes partaient à la rencontre de ces hôtes pour les recevoir. Et tout cela dans la perspective unique de répandre la conscience qu’il y a « un D.ieu dans le monde ici-bas. » C’est par le mérite de cette hospitalité que D.ieu bénit Avraham et Sarah d’un enfant.

La vie d’un Tsadik

Le Zohar dit que lorsque l’âme d’un Tsadik quitte ce monde, il est encore plus proche de nous que durant son vivant. Cela tient au fait que la vie du Tsadik n’est pas une vie de chair, comme nous le percevons ordinairement, mais une dimension différente de la réalité, purement spirituelle. Rabbi Chnéor Zalman explique dans le Tanya que : « c’est une vie de foi, de crainte et d’amour », amour de D.ieu et de la Torah. Les lettres Alèf, Youd et Vav sont les premières lettres de ces trois mots : Emouna (foi), Yir’a (crainte), veAhava (et amour). Ces trois qualités transcendent la nature de la vie et de la mort. Par leur intermédiaire, les Tsadikim ont la possibilité de voyager à travers tous les mondes pour aider les hommes, leur donner abri et confort et les rassasier dans tous leurs besoins.

C’est ainsi que les points sur le Alèf, le Youd et le Vav font allusion au fait que les anges signifiaient à Avraham : « Nous reconnaissons que toi et Sarah êtes tous deux des Tsadikim. Votre foi, votre crainte et votre amour de D.ieu et de Ses commandements, complets, ont fait de vous une oasis de vie éternelle pour tous. C’est pourquoi D.ieu vous bénira d’un bien extraordinaire. Ta femme donnera naissance à Yits’hak, le premier enfant juif. Tu seras le père de la nation juive et cela durera éternellement. »

Ce concept est renforcé par la valeur numérique des lettres du mot Ayo : dix-sept. Dix-sept est équivalent à Tov, « le bien ». Le bien est l’essence du Tsaddik, le Juste parfait.