Toutes les révélations du temps de Machia’h dépendent de notre effort aujourd’hui.
(Tanya chap. 37)

Le septième jour de Pessa'h correspond au moment où la mer s'ouvrit devant le peuple juif lui livrant le passage et se refermant ensuite sur l'armée égyptienne lancée à sa poursuite. Très clairement, il s'agit ici de la conclusion de l'épopée commencée le premier soir de la fête. Jusque là, si les Juifs étaient libres, nul ne savait encore avec assurance si cela durerait toujours. Avec ce septième jour, toute menace est écartée, la route est ouverte vers le point culminant de l'histoire : le Don de la Torah au mont Sinaï.
Bien entendu, cette description doit être également prise au sens spirituel. A présent, l'homme est enfin sorti des dernières limites qui, jusqu'ici, le contraignaient dans son service de D.ieu. Mais, dans ce déroulement des célébrations, quelle est alors la place du dernier jour de Pessa'h, ce huitième jour que nous respectons en diaspora ? Quel rôle joue-t-il dans le processus de libération ?
Il en est peut-être le couronnement. De fait, nous connaissons le principe : « On s'élève dans la sainteté ». Cela implique que, si le septième jour a incarné toute la puissance de la sortie d'Egypte, le huitième, qui vient à sa suite, doit exprimer une idée encore plus haute. De libération en libération, cette idée est celle de la venue de Machia'h. Ce jour signifie que la fin de toutes les limites qui apparaît à présent s'exprime en un « rayonnement de la lumière de Machia'h » que chacun est en état de percevoir et de ressentir.
Et cela porte loin car, si la liberté acquise lors de la sortie d'Egypte put être perdue plus tard, celle qu'apportera la venue de Machia'h sera éternelle. 
C'est dans ce cadre que, dans l'après-midi du huitième jour, on prend le « banquet de Machia'h » instauré par le Baal Chem Tov. On y mange de la Matsa et on y boit quatre coupes de vin ou de jus de raisin. Nous absorbons cette nourriture, porteuse du message de lumière. Celle-ci devient partie intégrante de notre corps. Nous affirmons ainsi que l'exil n'a aucune prise sur nous à telle enseigne que non seulement notre âme mais même notre corps ressentent le rayonnement avant-coureur du nouveau temps. Ainsi, très bientôt, nous mériterons d'en voir la concrétisation.